SOS BONHEUR
saison 1 par Griffo et Jean Van Hamme – 3 tomes ; Indispensable (parus en 1988 – TRENTE ANS!)
saison 2 par Griffo et Desberg, couleur Florent Daniel – 1 tome (à suivre) ; pourquoi pas

Deux saisons pour un même principe :
- des histoires a priori indépendantes qui se regroupent sur le dernier tome
- une dystopie à la Orwell

La saison 2 a tendance à surfer sur l'actualité :
La réglementation des mœurs tendance Manif pour tous
la peur des étrangers, le fantasme du grand remplacement et de la cause du chômage
la marchandisation de la santé
le mythe de la tolérance zéro
le révisionnisme historique
l'instrumentalisation des médias par le politique
Vu les thèmes, ça aurait pu être sympa : hyper libéralisme économique, suprématisme national, police de la pensée, etc.
Mais le traitement un peu trop manichéen, perd de la hauteur. A vouloir trop démontrer, le récit devient parfois trop prévisible et s'approche parfois de l'anecdotique (oui, être méchant c'est pas gentil) voire de la caricature (comme la police morale incarnée par des barbus en soutane et bekeshes, histoire de ne vexer personne).
De plus, la succession des histoires ne donne pas l'impression d'une organisation sociale dans son tout et les fondements idéologiques de cette société totalitaire restent floues.

D'accord, la nouvelle série permet à Griffo de montrer l'évolution de son dessin, plus dynamique, aux visages plus subtils. Et d'accord, les couleurs de Florent Daniel sont l'une des grandes réussites de cette reprise, tant les ambiances grisâtres, ternes et fades proposées contrastent avec l'obligation au bonheur imposée par cette société.

Saison 2


Saison 1


Mais :

Je conseillerais de se saisir de cette sortie, pour reprendre le 1er cycle, scénarisé par Jean VanHamme (XIII, LargoWinch, Thorgal, Le grand pouvoir du Chninkel,...)
Dans cette série de 3 albums, ce sont les fondements de la démocratie qui sont questionnés à travers 6 histoires. La question fil rouge est:jusqu'à quel point peut-on confier à autrui son propre destin ?

6 thèmes sont traités :
la sécurité de l'emploi (ah ! Avoir l'esprit Corporate!)
la sécurité sanitaire (mangez 5 fruits et légumes par jour!)
les centres de vacances organisées (on n'est pas assez grand pour le faire, … quitte à faire des erreurs?)
la centralisation des données (vous y réfléchirez à deux fois avant de payer avec votre téléphone)
la surpopulation (peut-être la thématique la moins aboutie selon moi)
l'art et le politique (on a vu récemment comment le politique et la morale se sont opposés au droit et la liberté individuelle)

Le traitement narratif qui est proposé est subtil et réserve des surprises, y compris dans le troisième tome, confluence de toutes les histoires et qui propose les conséquences possibles, terribles, de nos veuleries, médiocrités et notre propension à la soumission volontaire.
Si le pouvoir semble avoir changé de main (après tout, céder le pouvoir démocratique à l'ultra-libéralisme sert aussi une forme de pouvoir politique), il peut compter sur notre désir de bonheur individuel pour générer l'enfer dans lequel tant d'entre nous se sentent si bien.

Ouais enfin, j'en connais pas beaucoup des gens qui pensent que l'homéopathie soigne les cancers hein

Verser dans la psychose face à la médecine conventionnelle et à tout ce qui est chimique, je trouve ça con. Mais le contraire et ne jurer que par la médecine conventionnelle, aussi. Au lieu de se faire la guéguerre, les médecines alternatives devraient être plus encadrées et toujours mise en collaboration avec la médecine conventionnelle, pour moi elles se complètent. Parce qu'à l'heure actuel, la médecine conventionnelle comporte quand même d'énormes lacunes dont principalement celui de ne guérir/soulager que des symptômes sans prendre en considération l'état global de la santé du client et se révèle inefficace dans tout ce qui est mal être général, somatisation... Tu vas voir un médecin pour ça, il est perdu parce qu'il peut rien prescrire et finit par te donner des conseils bateaux d'hygiène de vie. En même temps, qu'est-ce qu'on peut faire avec des consultations de 20 min ?

En fait c'est juste une question de bon sens et attention... d'équilibre. Dingue !
J'espère vraiment que notre société va évoluer vers une médecine intégrative (et ça commence à être un peu le cas j'ai l'impression), pour moi c'est la solution. C'est mettre en opposition ces deux types de médecine qui est dangereuse.
@Spleen


Exactement : ne pas les’ mettre en opposition mais les mettre chacune à la place qui leur revient. Ainsi, l’hypnotherapie est utilisée dans certains blocs pour certaines interventions. 16 CHU proposent des consultations en médecines complémentaires (source : SV1168) à savoir différentes techniques de manipulation du corps, hypnose relaxation et même acupuncture. Les sciences médicales n’excluent donc pas A PRIORI des pratiques alternatives.
Pour l’homeopathie, nous disposons maintenant de preuves scientifiques sur sa seule action: l effet placebo. Il s’agit donc d’une analyse À POSTERIORI, pas d’un jugement de valeur. Cela ne veut pas dire que c’est inefficace, juste que c’est efficace (parfois et pour des choses bénignes) si on y croit. Donc comme le bisou magique !...que je ne vais pas arrêter d’administrer pour les petits bobos..... parce que ça marche!
Pour des infos plus précises sur l’homéopathie: aller sur le Facebook de ´vie de carabin’ et regarder la bd animée ´harry potter au pays de Candy’(dsl j’ai pas réussi à mettre le lien)

Melie : "Sans compter les jours d'arrêts pris pour enfant malade que les femmes prennent plus souvent que les hommes."

Rassure-toi Mélie, Manu a trouvé comment exercer une pression supplémentaire sur les salariés :

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/sante-au-travail/arrets-maladie-les-entreprises-vont-elles-payer-plus_2878681.htmle

Ca a l'air bien comme ça : une source supplémentaire de financement pour la sécu. Sauf que :
- la trésorerie de mon boulanger (2 salariés) n'est pas la même que celle de Michelin (couleur locale)
- si ton patron doit payer tes petits arrêts maladie, il y a fort à parier qu'au troisième ou quatrième, il sera plus motivé pour te licencier au motif "désorganisation du travail".... surtout pour mon boulanger. Donc, à la 1ère remarque du genre "cela fait deux fois que vous vous arrêtez cette année.......", tu feras comme aux USA : tu t'arrêteras pas car tu auras bien compris qu'il ne s'agit pas d'un constat mais d'une menace. Quitte à prendre ta voiture malgré ta migraine ophtalmique qui ne te permet pas de bien voir la circulation. Finalement, avec un peu de chance, tu libéreras un emploi.

Y'avait Super U, Superman... Voici SuperManu

Le magazine Science et Vie n°1168 de septembre 2017 (disponible dans toutes les bonnes médiathèques), a réalisé un dossier sur les différentes médecines dites alternatives. Selon l'article, le principe même des dilutions successives fait que les granulés ne contiennent pas suffisamment de principe actif pour entraîner une quelconque réaction biochimique. Donc, d'un point de vue physiologique, on peut dire que l'homéopathie ne peut pas agir sur le corps.
Reste que l'homéopathie (au même titre que le bisou magique pour soulager la douleur du genou éraflé, ou la méthode Coué modernisée en visualisation positive dans le coaching sportif notamment) bénéficie de l'effet placebo au mécanisme encore bien peu compris. A condition que cela ne se sache pas, ou que l'on y croit (ah, la foi !). Après, si l'on y croit mais que l'effet placebo ne marche pas, il serait idiot pour sa santé de ne pas se tourner vers des pratiques plus scientifiques.

Long John Silver, Mathieu Lauffray, Xavier Dorison



Si pour vous le meilleur Disney est « La planète au trésor », (vous ne connaissez pas ? Rho ! Qu'avez-vous fait de votre enfance? lien de la bande annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18673947&cfilm=35142.html), si la noirceur de Long John Silver vous touche plus que les singeries de Jack Sparrow, cette série de 4 albums est pour vous.
Les auteurs se sont attachés à imaginer un récit alternatif reprenant certains des personnages de Stevenson, les placer dans la même époque et leur faire vivre une nouvelle aventure.
Le résultat est réussi.

De l'aventure dans un scenario complexe mais cohérent (même si le Tome 4 a un côté Bob Morane pas toujours très crédible) et fluide.
Des atmosphères qui vous font pénétrer et ressentir la moiteur de l'Amazone, la promiscuité du bateau, la grisaille de l'Angleterre et imaginer des espaces à découvrir.
Et surtout, surtout, des personnages, riches, complexes, ambivalents et changeants, des méchants torturés et beaux et des gentils intéressés et vils.
Une BD parfaite pour prendre un grand bol d'eau marine par temps de canicule.

Avoir conscience de ses privilèges c'est avoir honte? Ah ok.
@Suzie


Le pire c'est que tu te rends pas compte j'ai vu en plus des noms passer (Tarik ramadan !! Lallab,!! sérieusement ?!!) mais justement grâce à votre propension à culpabiliser c'est devenu un jeu pour '' nous'' des que quelque chose ne plaît pas, et hop on glisse un petit sale raciste et vous bégayez !
Je vais te le dire moi fille d' Islam : Non tous les enfants de l'Islam ne sont pas des anges.
Non quelqu'un comme la voilée de l'unef ça nous aide pas.
Non le féminisme ne peut pas être aussi musulman! Et ouais ça t'en bouche un coin ça... Putain vous êtes aveugles.. Vous êtes une partie du problème !! Ouvrez les yeux ! Pendant que les femmes du monde entier veulent se débarrasser du voile vous vous battez pour le burkini ou l'autre à la tête de l'unef. VOUS NOUS METTEZ JUSTE DES BATONS DANS LES ROUES !!
Les gens comme toi sont complètement aveugles c'est incroyable...



Pour rebondir sur les propos de Menton relevé, une BD facile à lire et instructive sur la place des femmes -et des hommes- en Iran :
Love story à l'iranienne, de Jane Deuxard et Deloupy

Le principe : Jane Deuxard (couple de journalistes travaillant sous pseudo), rencontrent des jeunes iraniens et iraniennes pour connaître comment ils peuvent (ou pas) vivre librement (ou pas) leur amour. Prix France Info 2017

Pas de vision manichéenne ni axe du mal, ni du bien, dans ce récit. Des histoires d'êtres humains, aussi multiples qu'est l'humanité. Plombante. A l'image de la dernière phrase :
"Les jeunes ont la vie rude en Iran. Les gens qui le comprennent sont tristes et déprimés. Ceux qui sont heureux sont aveugles."

Je suis partagée entre l'avis de Churinga et celui de Solstice.
D'un côté, c'est vrai, c'est du showbiz, où les artistes bankables du moment viennent faire le show. Pour les bénéficiaires des Resto ? Peut-être. Après, charité bien ordonnée commence par soi-même et je ne suis pas sûre que les motivations soient exclusivement humanistes. Mais l'un exclue-t-il l'autre après tout ? Comme le disait ManoSolo dans son interview sur l'auto-prod, pour que des majors produisent des trucs plus confidentiels, il faut bien qu'elles dégagent des marges sur d'autres artistes plus grand public.
D'un autre côté, que savons-nous des motivations intimes d'un individu ?Et les riches sont-ils forcément des monstres ? Suffit-il d'être pauvre pour être humaniste (ceci n'est qu'une formule) ?

Cette opération rapporte des sous, tant mieux. Elle sert aussi de promo à certains artistes ? Et alors. Je comprends l'irritation que tu peux avoir quand t'es smicard qu'un chanteur en paillettes vienne te dire : donne des sous pour les plus pauvres que toi. T'as tendance à lui dire : et toi, tu fais quoi pour eux ? Mais là comme souvent, chacun est libre, de donner ou pas, au resto ou pas.

Et puis, pour finir, certains artistes font aussi des belles choses, humaines et sans se la péter :
https://culturebox.francetvinfo.fr/musique/rock/the-hyenes-derriere-les-barreaux-pour-un-bd-concert-a-la-prison-de-laval-190483

euh j'ai pas suivi là? c'est quoi le blème lol


Bonjour Solstice. Les posts de Flush et Rosenrot font référence à un débat sur l'identité de genres et le fait que ce topic ne propose qu'une alternative, fille ou garçon. Cela n'a rien à voir avec ta présentation.

Trois femmes puissantes, Marie NDiaye

Bonnes résolutions de l'été :
lire un Marc Lévy pour pouvoir critiquer → Fait. Ça m'a inspiré une idée d'atelier à dérouler en 5 cinq jours : « Toi aussi écris ton Marc Lévy »
lire un Guillaume Musso avec un regard objectif : à faire
lire un Barbara Cartland, parce que, quand même, c'est la base de l'écriture sentimentale

et, lire un Goncourt quelques années plus tard.

Donc, c'est Trois femmes puissantes qui s'y colle.
Bilan mitigé,
Oui. Des portraits travaillés, intenses de femmes confrontées au quotidien du pire, puissance patriarcale, mensonge ordinaire, violence de la pauvreté. Et leurs conséquences, la désillusion, la résignation et la mort. Tout cela articulé autour d'une solitude cause et conséquence d'une spirale du pire, dont émerge cependant, une conscience de soi, mais à travers ses faibles possibles et des limites sans fin. Pas joyeux.

Les histoires :
1. Norah, abandonnée enfant par son père tandis qu'ils vivaient en France, retourne dans le Sénégal de son père parce qu'il le lui demande. Culpabilité de laisser (temporairement?) sa vie française pour répondre aux ordres du pater familias, volonté de comprendre l'histoire de famille, et de comprendre ce qui a pu arriver à ce frère kidnappé par le père pour vivre auprès de lui, elle découvrira sur place les motivations de ce père (eh eh, je dirai pas).
2. La belle et prometteuse Fanta a du quitter son pays natal pour suivre un mari qu'elle méprise maintenant, rapatrié en France suite à une histoire médiocre sur laquelle il ne s'est jamais livré et qui l'a enfermée dans un quotidien terne dépourvu d'horizon.
3. Jeune veuve, Khadi Demba est revendue à un passeur par sa belle-famille. Elle connaîtra le destin des ces milliers d'anonymes aux portes de Ceuta.

Non. Exercice de style certain (ex p272 = une seule phrase de plus de 30 lignes qui commence p271 et finit p273), tout cela manque dramatiquement de simplicité. J'ai connu une prof de français qui disait « Au delà de trois subordonnés, c'est plus de l'artisanat, c'est de l'industrie. » Voilà. Si ces personnages se questionnent et nous ouvrent grand les méandres de leur psyché tortueuse, tout cela est extrêmement cérébral. Cela a limité mon empathie envers des personnages vers lesquels a priori ma sympathie allait. Cela nuit également à l'avancée de la trame. J'ai bien compris que l'idée était de nous plonger dans la tête des personnages. Mais une histoire qui avance, c'est bien aussi.

Faut-il le lire ? Je conseillerais de commencer par la dernière histoire, la plus linéaire, la moins maniérée même si l'issue est dramatique. Pour le reste, vous êtes prévenus.

Les jours sucrés, Loïc Clément et Anne Montel

Une infographiste parisienne qui s'ennuie dans son travail et à la vie sentimentale peu satisfaisante reçoit une boulangerie-pâtisserie en héritage dans un village en décrépitude en Bretagne.
Elle y retrouve ses souvenirs, les secrets de sa famille jalousement gardés par une tante fantasque et mutique, son amoureux d'enfance et son tortionnaire de cour de récré devenu maire. Quoi faire de cette vie qui s'offre à elle ? Elle va hésiter, puis se lancer dans un projet qui forcément ne va pas marcher tout de suite, renoncer et s'accrocher à nouveau jusqu'au happy end.

Cette jolie histoire bien dans notre époque fait du bien, à condition de ne pas être trop regardant sur la crédibilité. Ca tombe bien, c'est un récit léger, avec des chats qui parlent dans une ville qui n'existe pas. Et sans dévoiler la fin, les vilains capitalistes ne spolient plus tout le monde, les briseurs de rêve sont détrompés et les gentils sont récompensés, les amoureux s'aiment, les enfants s'épanouissent, les affaires marchent, le village reprend vie et l'histoire familiale est connue et acceptée. Et il y a même des bébés chatons !

Ce récit léger et tonique est porté par un dessin simple et doux aux couleurs tendres dans des cadres transparents qui rendent le tout fluide et contemporain.

A lire les jours de déprime pour croire que nous aussi, on fera ce qu'on aime faire, avec des gens qu'on aime et pour des gens qui nous aiment.

Les vieux fourneaux 4. Toujours aussi désopilant et pertinent. Mais C'EST PAS PERMIS DE FINIR UN TOME DE CETTE FAÇON ! Pour ceux qui en ont déjà lu, là c'est l'épisode dont la fin appelle le plus une suite, donc si vous voulez pas être trop frustrés, attendez que le 5 sorte (il est pas encore prévu )
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager un des passages qui m'a le plus fait rire
@X


..... en contrepoint :
Au fil de l'eau, Juan Diaz Canales

Une bande de papys retraités se livrent à des petits trafics histoire d'arrondir leurs fins de mois, et éventuellement d'avoir de quoi les jouer aux cartes.

L'un deux est retrouvé assassiné. En toute logique, cela semble lié à leurs petites histoires. C'est ce que le dessin noir et blanc, nerveux et dépourvu de contraste du scénariste de BLACKSAD nous amène à croire.
C'est sur cette piste policière que va nous entraîner le fils de l'un de ces papys, médecin légiste au bord de la retraite, tandis que le petit-fils dudit papy, travailleur social, va suivre la piste des oubliés de la croissance.
Et s'il y avait une autre explication ? Et si, pour comprendre les motivations du tueur, il fallait accepter de se pencher sur l'après-vie ?
Car il s'agit bien d'un polar philosophique sur le passage qu'expérimentent trois générations d'hommes : le devenir père, le devenir retraité, le devenir mort.

Si Les Vieux Fourneaux déclinaient un « Carpe diem ! » rigolard, ce récit propose une variation du « A quoi bon ? »
Un récit prenant qui se finit sur une case-page blanche où chacun est libre d'écrire sa propre histoire. Car finalement le « à quoi bon » n'exclue pas le « et puis zut, j'y vais ! »

Udama, chez ces gens-là – Zelba

L'histoire : Afin de ne pas voir sa carrière péricliter, Claire décide de reprendre le travail alors que son bébé n'a que 5 semaines. Elle et le père de l'enfant embauchent Udama, une jeune mère de famille malienne, contrainte à ne pas compter ses heures pour palier aux absences des parents. Mais Udama devrait-elle sacrifier ses enfants pour celui pour lequel elle est payée ?

On avait l'habitude des récits -romantiques, érotiques, fantastiques, policiers, etc.- où la nounou prend l'emprise sur une famille. Ici, si Udama finit par profiter de la situation, ce n'est qu'avec les armes que lui donnent ce couple : désir de reconnaissance professionnelle, solitude affective, non-dits qui rongent ces personnes d'une détresse qu'Udama va finalement apaiser en (se) jouant de l'un et de l'autre. Par par désir d'emprise sur cette famille mais par nécessité.
C'est l'autre face de cette histoire. Udama trime toute la journée, accumule les transports, partage un logement insalubre avec une cousine qui travaille la nuit, toutes deux alternant ainsi la garde des trois enfants et supporte le mépris de ces employeurs, pleins de leurs besoins forcément capitaux. La rencontre avec une autre nounou va l'amener à changer de posture : si elle veut s'en sortir, fi de la morale ; c'est chacun pour soi, quitte à tromper, à mentir, à manipuler.
Même si la deuxième partie de l'histoire a un côté rocambolesque pas toujours très crédible, les personnages restent attachants pétris qu'ils sont dans leur petitesse ordinaire.
Ce récit a aussi le mérite de montrer à ceux qui refusent de le voir, les conditions de travail et de vie des travailleurs immigrés, sans misérabilisme, ni angélisme.
Le cadrage fluide fait de cette BD une lecture plaisante à l'atmosphère à la fois chaude et tendre à l'image des couleurs et froide et implacable, à l'image du graphisme.

ça fait mal à dire mais c est réussi..


Excuse-moi mais qu'entends-tu par "réussi" ? Est-ce d'avoir repéré et singé les mimiques, attitudes et manies musicales de Saez ? (parce que oui, il y en a). Dans ce cas, oui. Bien qu'à mon goût cela manque dramatiquement de bateaux, d'écumes, de Rose et de Lilas, mais bon, sûrement qu'il fallait faire des choix.
Néanmoins, tout cela me semble manquer soit de subtilités (c'est l'amour des défauts pour la personne que l'on parodie qui fait que c'est sympa), voire de poésie. Mais bon, ce n'est que mon avis.

http://www.lepoint.fr/politique/affaire-benalla-la-face-cachee-du-pouvoir-absolu-de-macron-24-07-2018-2238569_20.php

"Puisse cette crise renforcer le rôle indispensable du Parlement en levant désormais les obstacles à l'audition du principal intéressé : Emmanuel Macron », écrit Sébastien Crepel dans L'Humanité."


Si seulement c'était vrai. Mais j'en doute. Il est grand temps que l'on se questionne sur le régime présidentiel et que l'on renforce les pouvoirs des DEUX chambres parlementaires en rendant à chacune leurs pouvoirs législatifs initiaux et modifiant les modalités d'accession à ces fonctions afin qu'elles soient davantage représentatives de la nation. Mais ce n'est pas le projet de réforme de Manu, alors...


https://twitter.com/nortonlolimut/status/1021768133781213185
@Suzie


Attention : doit-on relayer des propos anonymes ? Qui a dit ces propos ? Pourquoi cet individu refuse-t-il de donner son identité ? Ces propos ont-ils réellement été énoncés ? C'est tellement facile d'imaginer une citation pour étayer son propos. Alors méfions-nous de ceux qui veulent caresser le peuple dans le bon sens du poil.

Les taches du léopard, Françoise Giroud

L'histoire :
« Denis Sérignac est un jeune homme heureux. Un soir il apprend qu'il est un enfant adopté. Ses parents adoptifs ont été parfaits, mais il supporte mal l'idée qu'il y a quelque part une femme qui est sa mère et qu'il ne peut la connaître. Il la retrouve et il fait une découverte : elle est juive. Dès lors, il l'est aussi. Ce sera une péripétie dans sa vie, mais qui suppose d'assumer une nouvelle identité. En fait, la sienne sera toujours double, parce qu'on ne change pas de souvenirs, de culture, d'attachements en changeant de paroisse. C'est à la fois lourd et fécond. » (adapt. 4eme couv)

Au-delà de la question de la judéité, ce livre s'intéresse au conflit entre l'identité fantasmée et l'identité réelle. Qui sommes-nous ? Quels sont les événements et les rencontres qui nous construisent ?
A l'heure des questionnements sur l'identité (voir débat sur l'identité de genres), ce livre questionne comment les individus se définissent et comment ils sont définis par les autres. Le héros, toujours partagé entre désir d'expression de sa singularité et volonté d'être membre d'un groupe social (oui mais lequel et doit-il être exclusif?), nous rappelle que l'identité est plurielle et toujours mouvante.
L'écriture est facile, subtile, documentée et néanmoins fluide, les personnages caractérisés sans caricature et l'intrigue se suit comme un roman de gare (ceci est un compliment).

La citation : « On sait que le Tout-Puissant exècre le bonheur, contre lequel Il ne cesse d’œuvrer pour se venger d'avoir raté l'Homme – et la Femme. »



Moi j'dis qu'il y a harcèlement et frotting forcé !!!!

#NOTALLHEDGEHOG
@Rosenrot


)


https://youtu.be/GcNDGHv9Teo
@Meduse


J'aime bien Tryo mais, si l'on retire la dimension subversive qu'y apporte le clip, ce titre me fait quand même un peu trop penser à un succédané allégé de celui-là :


https://www.dailymotion.com/video/x375vx

Au cinq Rues Lima – Mario Vargas Llosa
Le héros discret – Mario Vargas Llosa
Paludes – André Gide
Lettres à un jeune poète – Rainer- Maria Rilke
Les Cavaliers – Joseph Kessel


ben ils sont tous bien, Paludes est assez décalé, il doit y avoir tellement de relecture de ce livre.
Le livre de Kessel lui, est à couper le souffle, c'est magnifique. On y sent la fascination de l'auteur pour ce pays et ses traditions. Les personnages y sont remarquablement décrits dans ce qu'ils ont de noble mais aussi pour leur orgueil démesuré. Dépaysement assuré.

Et comme d'habitude une petite citation pour exprimer avec beaucoup de poésie, la nécessité d'apprendre les langues (forcément ça me parle et c'est tellement plus joli que le "traduction, trahison")

Il faut aux mots, pour qu’ils prennent leur vol, la langue qui a été leur nid. Dans une autre, ils perdent leurs ailes.


J'abonde pour Kessel ! J'aurais du mal à en choisir un.
Gide j'ai tenté sur la Symphonie pastorale et ça ne m'a pas touchée. J'ai cru qu'il avait anticipé le gâchis de City Lights en y greffant du Paul Claudel. Paludes je ne connais pas ; je vais essayer.

Pour Toi, nôtre petit Roi gamin des petits peuples de France... que la merde et la mort, la misère a épargner... à ton bon souvenir... un basic... que dis-je, notre bible, une vraie-elle... concrète-elle...

C’est l’histoire de la rencontre d’une « grande personne » avec l’enfant qui l’habite, figuré par un petit prince. Venu d’un astéroïde, celui-ci a laissé là « sa rose ». Avant de visiter La Terre, il a connu d’autres planètes dont les habitants, tous des « grandes personnes », incarnent les défauts des hommes. Lorsqu’un renard lui apprend que l’essentiel est invisible pour les yeux et que l’on est responsable pour toujours de ce qu’on a apprivoisé, Le Petit Prince repart retrouver sa Rose... pas une momie...

Le Petit Prince
Livre d'Antoine de Saint-Exupéry

Lire c'est bien, comprendre c'est mieux.

Lui, il a tout compris...

Mes salutations à ta nouvelle piscine et futur compagnon. Et, retraite toute républicaine. Salvatrice. Surtout si jeune. Tout sera encore - possible! putain c'est magique! paye ta coupe au con pour les beaufs! sa paye bien le vent! la poussière!

Il est où ton jardin à Toi ?

Elles sont où tes fleurs ? Il est où ton jardin ?

... à Versailles et ou au Front National ? Au CAC 40 surement... tous pareilles... Vendu!
@Maestro Karajan


Je suis sûre que le petit Manu a lu Le petit prince. Mais sans doute les étoiles dans ses yeux allaient vers les chiffres de vente.
Ceci dit, j'aime bien ton image de bible tant il est vrai que c'est un livre que l'on croit connaître et que l'on redécouvre à chaque lecture, qui résonne différemment à chaque étape de la vie. Un grand livre.

Asterios Polyp, David Mazzucchelli

Le personnage éponyme est un quinqua pas super sympathique en pleine crise identitaire. Il va profiter de l'incendie de son logement pour partir. A première vue, il reconstruit sa vie. Un air du « premier jour du reste de ta vie » ?, un hymne au « vis ta vie » ? Oh que non !
Le cœur de ce récit est un questionnement sur la vision du monde et de ces autres qui le composent. Est-ce cette chose que l'on classifie, que l'on dissèque, que l'on rationalise ? Ou est-ce un espace où l'ombre, le rêve, le vide agissent autant sur les hommes que les hommes eux-mêmes ? Et cette dualité de perception n'est-elle pas en elle-même réductrice ? N'y aurait-il pas fusion de ces perceptions ?
Ouh là, ça a l'air prise de tête.
Pas du tout.
D'une part (arf, arf), parce qu'il y a une histoire, parsemée de flash-backs qui font avancer l'odyssée du personnage.
D'autre part (!), car il y a des vrais personnages, aux personnalités à la fois complexes mais aussi parfaitement identifiables pour le lecteur avec de vrais trognes, des cons finis et fiers de l'être, aux taxés de beaufitude cachant des âmes connectées à un grand tout harmonieux.
Et puis le dessin, juste splendide de Mazzucchelli, un ovni graphique se jouant des codes de l'illustration (aucun noir!), et possédant sa propre grammaire afin de faire de ce pavé de 350 pages ( ? - pas de pagination), un roman lisible et fluide.
Un dessin unique au service d'une histoire qui va vous happer pour peu que vous surmontiez la distance que peut susciter la jaquette (qui cache un cartonnage naturel super agréable au toucher) et le feuilletage de ce roman graphique, traduit en français chez Casterman en 2010.

Je comprends. Moi-même je n'achète pas tout ce que je lis.

J'ai un super réseau de médiathèques dans ma commune (Clermont-Ferrand) et communes proches avec des tarifs imbattables (entre 0€ et 10€ PAR AN!!!!!) et des documentalistes qui sont toujours prêts à enregistrer une demande que tu leur fais. Donc, quand il y a un truc qui me semble bien mais que je suis en fin de mois, je discute avec les bibliothécaires pour leur proposer des trucs qui pourraient intéresser d'autres gens. Il ne faut pas hésiter à aller les voir et leur soumettre des idées. Ce sont des passionnés de livres et de la transmission, pas que des gens qui rangent des livres dans des étagères.

Donc, pour qu'un individu ne fabrique pas du tout de testostérone, il faudrait que non seulement ses testicules soient détruits/inopérants et qu'en plus ses surrénales soient aussi détruites/inopérantes. A ce niveau là de pas-d'bol, c'est vraiment un mauvais karma.


C'est ça, et ça existe
Il n'y a pas masses de cas en France ou dans le monde (genre moins de 100 en France), mais ces personnes existent,

Ca peut être soit génétique, soit dû à un traumatisme physique.

Bref, nous ne sommes pas là pour parler de sexe mais de genres

pas sure d'être d'accord avec ça, les spécialistes dans tous les corps de métier ont leur"jargon" pour communiquer sur des spécificité de leur métier. Alors certes, si on veut creuser on peut adopter le vocabulaire spécifique mais quand je parle à mon mécanicien, mon docteur ou aux techniciens informatiques je simplifie forcément parce que je n'ai pas tout leur vocabulaire. Ceci étant dit, le genre ça devrait être moins spécifique comme vocab, et c'est pour cela que j'ai parlé de grammaire.


Je comprends, mais il faut justement se mettre à la place du spécialiste. Pour ma part, au travail, lorsque je dois expliquer quelques choses, je n'utilise pas mon jargon. Donc soit je la fais simple en disant "ça ne marche pas, voilà ce qui faut faire pour que ça fonctionne", soit on prend 5 minutes, on se pose, et toujours avec des mots en dehors de mon jargon, je leur explique pourquoi ça n'a pas fonctionné, d'où vient la source du problème, ce qu'on va mettre en place pour le résoudre, et pour la prochaine fois, ce qu'on va faire pour que ça n'arrive plus. Et ça, cette explication est plus longue, elle prend plus de temps à être expliquée. Mais je préfère prendre le temps et expliquer plutôt que de simplifier et en plus laisser l'autre personne dans le flou ou l'inconnu.

Et j'avoue que quand la personne d'entretien vient et me dit de dire à mon proprio "alors vous lui direz que c'est le joint de la valve d'arrivée d'eau de la colonne verticale qui a un souci, donc il n'aura pas à utiliser sa mutuelle", honnêtement, mon proprio n'a pas compris de ce dont il parlait, c'était d'un truc qui faisait partie de la partie commune et que c'était pour cette raison là qu'il n'aurait rien à payer. Mais le spécialiste n'a pas pris le temps (par manque de temps, je sais) de pouvoir décortiquer et tout expliquer de A à Z.
Je pense que l'idée de genres est quelque chose de plus psychologique, donc on pourrait dire que ça devrait faire partie (peut-être) du jargon des psychologues et psychiatres. Ou du moins, les personnes qui écoutent et aident les personnes à se sentir mieux.

Peut-on en français adopter un pronom neutre qui ne foute pas le bazar dans toutes nos règles de grammaire et qui permettrait aux non-binaires une visibilité? et aux nuls en grammaire de suivre?


Bon, je crache encore un peu sur l'Etat et m'en excuse '
Mais du coup, des pronoms neutres sont proposés en France, mais uniquement par les personnes qui se sentent concernées. En Suède, ils l'ont mis en place et c'est cool, mais ça veut dire que le gouvernement actuellement en place et leur éducation nationale était d'accord pour ça. Aujourd'hui en France, ce n'est pas du tout remarqué par l'Etat... Mais oui, pour répondre à ta question, ça existe. Souvent c'est "yel" (ou irel), mais ce n'est qu'officieux, pas officiel, pour ça, il faudrait que les gens qui nous dirigent s'y intéressent

Pour la partie où je dis "pendant quelques siècles, je minimalise, je parle des 25 derniers siècles '
Mais même déjà un peu avant, on voyait certaines discriminations beaucoup moins fortes, et d'autres tout autant voire plus. Mais c'est probablement parce qu'il y avait un petit peu moins d'humains avant. Du coup en effet, mon point est infondé.

Et pour le reste, je suis totalement d'accord avec toi
C'est plus intéressant de débattre avec des personnes qui pensent différemment, ou même qui sont contre tels ou tels "genres" de personnes (genre est maladroit ici, vu qu'on parle du genre).
Mon poste est déjà beaucoup trop long, je m'arrête là

A bientot (peut-être)


EWI : "Mais je préfère prendre le temps et expliquer plutôt que de simplifier et en plus laisser l'autre personne dans le flou ou l'inconnu."
Je suis d'accord, et donc, soyons cohérent, et comme personne ne m'a donné ses sources, j'ai été creuser un peu plus. Les vacances ça sert aussi à se cultiver, surtout lorsqu'on n'a pas sa carte au club passionnant du "I love the bioch".
Donc il en ressort que :
1. 0 oestrogènes + que de la testostérone : c'est possible (source : orphanet) ; en fait le souci, c'est qu'il y a délétion du gène qui fabrique une certaine protéine, l'aromatase, qui change la testostérone en oestrogène, et ça au stade fœtal. Dans nos contrées, c'est assez facile à diagnostiquer car les analyses régulières de la mère montrent qu'il n'y a pas l'élévation normale de son taux d'oestrogènes à elle. 11 cas répertoriés en France
2. 0 oestrogènes + 0 testostérone : c'est possible (source : Genetics Home Reference, de la US National Library of Medecine) ; ici, il y a délétion du gène censé fabriquer 2 protéines (voir le schéma ci-dessous), la 3Beta hydroxystéroïde deshydrogénase ET la Delta 4-5 Isomérase nécessaires pour transformer l'androsténédione en testostérone. L'androsténédione peut relayer plus sommairement certaines fonctions de la testostérone mais pas toutes, notamment, il n'y a pas de voie "de délestage" pour assurer l'aromatisation nécessaire à la production de l'oestradiol. Donc : 0 testostérone, 0 oestrogènes. 60 cas répertoriés aux USA.
3. Que des oestrogènes + 0 testostérone. Sauf dérivation possible sur l'androsténédione inconnue par moi, non. Voir le schéma.
J'ai mis le schéma en image et pas en miniature parce que c'est déjà pas hyper facile à lire. Bonne lecture.

Daytripper, Fabio Moon et Gabriel Bâ

Un écrivain raté fils d'un célèbre écrivain rédige des nécrologies pour des journaux. A force de côtoyer la mort des autres, de tenter de lui donner sens en 3 lignes, il se questionne sur sa vie. Pour y faire quoi ? Que retient-on de la vie d'un homme ? Quels sont les choix qui la construisent ?
Si ce livre a obtenu l'Eisner Award du meilleur album, ce n'est pas par hasard. Car, vu les thèmes abordés, on aurait pu craindre une démonstration prétentieuse et péremptoire pour nous enjoindre à vivre notre vie. Mais c'est quoi, vivre sa vie ? En 10 chapitres, voguant de part et d'autre d'une vie qui se construit « au jour le jour », au gré des événements choisis/subis, les auteurs suivent un homme dans lequel chacun de nous retrouvera des morceaux de vie.
« Simplement, sans forfanterie, mais avec une très grande maîtrise narrative, armés d'un dessin ondoyant, vibrant, sans préciosité inutile, Moon et Bâ prennent dans leurs bras la vie d'un homme, dans une accolade chaleureuse et vivante, et nous invitent à la partager à ses côtés : être un fils, être un père, aimer, avoir peur, chercher encore et toujours le sens de sa vie, et le trouver parfois. Les regrets, les doutes, une forme de mélancolie joyeuse, nourrissent le récit sans jamais l'enfermer dans un pathos artificiel. » Cyril Pedrosa
Un livre qui vous amènera à ralentir, à vous poser, sans que vous n'y résistiez. Idéal pour les vacances.


Rebonjour Suzie,
Je rebondis sur ton affirmation car elle m'interpelle. Je suis partie de l'interprétation suivante : il existe des gens qui ne produisent ni androgènes, ni oestrogènes, pas beaucoup mais ça arrive. Bien.
Voilà ce que je sais : les androgènes contribuent à de nombreuses fonctions organiques, comme, par exemple, la fabrication des globules rouges. La testostérone est de celles-là. Elle est fabriquée essentiellement par les testicules. Et comme la nature est bien faite (la plupart du temps), elle a aussi prévue que les XX puissent bénéficier de ses effets en missionnant les surrénales d'en fabriquer. Pas autant que les testicules, on est dans un rapport 80/20, mais suffisamment pour répondre aux besoins des XX. Donc, pour qu'un individu ne fabrique pas du tout de testostérone, il faudrait que non seulement ses testicules soient détruits/inopérants et qu'en plus ses surrénales soient aussi détruites/inopérantes. A ce niveau là de pas-d'bol, c'est vraiment un mauvais karma.
Idem pour les oestrogènes : dans la mesure où elles assurent, entre autres, un rôle important dans la protection de la myéline, donc du SNC, n'en avoir pas du tout génère un état de santé dans lequel la question du genre n'est probablement pas à proprement parler la priorité principale de l'individu plus préoccupé par des questions genre vivre.
Maintenant, et c'est là où je voulais en venir, un déficit PARTIEL de l'une ou/et l'autre de ces hormones va de très fréquent (andropause, ménopause) à relativement rare en fonction de la quantité d'hormones que le corps arrive bon an mal an à fabriquer. Déficit ne veut pas dire absence, juste manque. C'est pour cela qu'en général on précise déficit partiel ou déficit total (comme pour l'audition par exemple, le déficit peut être partiel ou total).
Alors après, la nature peut être farceuse et générer des individus exceptionnels (cf la BD "They're not like us", de Stephenson, Gane, et Bellaire, traduit en français chez Jungle comics, qui propose une approche intéressante de la perception par soi-même de sa différence et de la perception par autrui de cette différence, et quoi faire de cette différence d'appréciation). C'est pour cela que j'ai pris la peine de regarder dans PubMed s'il y avait des publications sur des personnes présentant un déficit total de testostérone. Mais je n'ai pas trouvé. Mais peut-être n'ai-je pas saisi les bons mots-clés.
Aussi je serais très heureuse que tu puisses me donner le lien de la publication que tu as trouvée afin de combler cette lacune. C'est l'une des choses que j'apprécie sur ce forum, c'est qu'on y découvre plein de trucs et que l'on peut ouvrir son cerveau à d'autres paradigmes. Merci.

Je me suis sans doute mal exprimée. Tout le monde produit Et des androgènes (dont la testostérone) Et des oestrogènes. Après c'est la quantité de ces hormones qui est produite et la quantité de leurs récepteurs qui fait les différents phénotypes. J'espère que c'est plus clair.

Du coup les personnes intersexes qui ne produisent pas d'hormones, elles vont où?
.
@Suzie


Attention ce n'est pas tout à fait exact. Tous les êtres humains produisent des hormones. Elles ne servent pas toutes à la reproduction (insuline, par exemple), et les hormones dites sexuelles ont d'autres fonctions. Les oestrogènes par exemple intervient dans la protection du système nerveux de tous les êtres humains.
Maintenant certains individus peuvent présenter une maladie génétique qui, par exemple, leur interdit de répondre à la testostérone (syndrome d'insensibilité aux androgènes), c'est à dire qu'ils produisent de la testostérone mais, ou il n'y a pas de récepteurs pour qu'elle s'exprime, ou ces récepteurs ne sont pas fonctionnels. Cet individu aura un génotype XY, aura un aspect physique féminin extrêmement développé (poitrine, hanches, pas de poil, etc) (y'a un épisode de Dr House qui en parlait), mais des symptômes tels que absence de règles car absence d'utérus et présence de testicules atrophiques dans la cavité abdominale avec risque de cancérisation (un testicule au chaud est un testicule en danger !)
Voilà, voilà.

Tango, Tome 1 "Un océan de pierre", Xavier et Matz

Si vous avez aimé le graphisme de Largo Winch, si les complots à la XIII vous ont passionné, si les paysages grandioses et les sombres personnages de Condor (Caryl Ferey) vous ont emporté ailleurs, alors cette BD est pour vous.... et si vous avez lu Bernard Prince dans votre jeunesse alors vous ne serez pas dépaysé.
Car voici un héros, un vrai, un beau, un brun aux yeux bleus, la mâchoire carrée, les pecs surdimensionnés, sans cheveux gras ni pellicule ni petit bedon, au passé trouble mais qui ne l'a pas détruit, maîtrisant les arts martiaux et les armes à feu, dotée d'une capacité d'adaptation à toute épreuve, et en plus qui monte super bien à cru des poneys dans des descentes andines à 4500m. Whaou !
Allez, d'accord, il y a un côté western dans cette BD : les chevaux, la tenancière du bar super sexy, les paysages désertiques, les locaux qui ne demandent rien à personne et qui voient débouler les gringos qui prennent leur terre comme terrain de règlements de compte.
Et alors ?
L'utilisation de ces stéréotypes fait que les 3 intrigues, parsemées de péripéties qui n'ont rien d'artificiel, se suivent d'entrée, très facilement, l'une d'entre elle trouvant son épilogue dans cet album qui peut donc se lire comme un one-shot, les deux autres constituant une trame appelant un/plusieurs albums.
Le découpage efficace, les dessins classiques et documentés, les couleurs magnifiques subliment cette histoire et nous font voyager sur les hauts plateaux boliviens.
Alors ne boudons pas notre plaisir et nous pouvons d'ores et déjà prendre le ticket pour le prochain Tango.



PS : il a quand même un slip kangourou en p23. On a failli croire qu'il était parfait.


"Blast" - Manu Larcenet
Polza Mancini homme obèse (ça a son importance) de 38 ans est interrogé par la police suite au meurtre de Carole Oudinot.
Il va raconter son histoire déroutante aux policiers.
C'est follement bien écrit, c'est carrément dérangeant jusqu'à ce qu'il explique, "le blast" ... ça m'a bouleversé. C'est aussi super bien composé (comme d'hab' avec Larcenet). Un coup de poing dans la gueule cette série ! (qui tient en 4 tomes).
à lire.
@PetitPouzet




« Polza Mancini, un colosse de 38 ans qui pèse 150 kilos est en garde à vue. Il est suspecté d'avoir agressé mortellement une jeune fille. Les deux flics qui l'interrogent mesurent d'emblée la difficulté de recueillir les aveux de cet homme qui a décidé d'errer seul et sombrer dans la déchéance après la mort de son père. Car Polza ne parlera qu'à la condition d'être écouté et de pouvoir raconter son histoire. Il veut être compris. Au risque d'un mutisme définitif. C'est ainsi qu'il embarque les deux policiers dans les méandres de son avilissement, qui a pour but de lui faire revivre le fameux blast, cette onde de choc » où le corps ne pèse plus et où l'esprit est ouvert au meilleur comme au pire.
L'intérêt de cette BD ne réside pas dans le fait de savoir s'il a commis ce dont il est soupçonné. Le doute est levé très tôt. Car le récit ne choisit pas le point de vue de la société, mais de celui qui a choisi de vivre à sa marge. Et que celui-ci présente une grave maladie mentale, qu'il commette les pires actions ou qu'il les subisse, le pari est tout de même de l'écouter pour comprendre sa logique, son raisonnement monstrueux.
Mais ce n'est pas Hollywood. Le monstre n'est pas flamboyant dans ce qu'il accomplit. Il ne le fait pas pour paraître. Il doit le faire car cela est intimement lié (cause, conséquence?) au Blast, seul espace de plénitude qui lui est proposé. Même la rédemption attendue avec les aveux ne l'intéresse pas. Ce n'est pas pour cela qu'il parle.
Il veut guider les policiers, le lecteur dans les méandres de sa psyché, écrire l'histoire comme lui l'a vécue ou croit l'avoir vécue, et au fur et à mesure où les événements se succèdent, réécrire le passé afin de les articuler en un tout cohérent vers l'abîme.
C'est donc dans une odyssée aux accents indubitablement autobiographiques de 800 pages (en 4 volumes) dans laquelle nous entraîne Larcenet (Le Retour à la Terre, Le Combat Ordinaire) qui intéressera non seulement les lecteurs de BD mais aussi tout ceux qui s'intéressent de près ou de loin aux âmes déchirées.
Le graphisme de Larcenet (Le Rapport de Brodeck) contribue tant à plomber qu'à illuminer ce récit. Des contrastes de noirs et blancs tantôt charbonneux tantôt extrêmement précis, notamment lorsqu'il s'agit de transcrire la luminescence de havres sauvages, dévoilent comme par accident, des fulgurances de couleurs aux contenus paradoxalement très sombres par les sujets qu'ils honorent.
Un chef d’œuvre pour public averti.