+ Je viens d'apprendre le mot "Calembredaines", il est beau-gosse

Ps : calinotade en est le synonyme. Y'a grave de mots pour ce champ-lexical là <3

- Elle écrit "Jolie coeur" ptinnn c'est pas possible déjà c'est niais au possible et en plus ya une faute alalala j'ose pas lui dire mais c'est stressant djiwala

"- De quel isolement parlez-vous ?
- De l’isolement dans lequel vivent les hommes, en notre siècle tout particulièrement, et qui se manifeste dans tous les domaines. Ce règne-là n’a pas encore pris fin et il n’a même pas atteint son apogée. A l’heure actuelle, chacun s’efforce de goûter la plénitude de la vie en s’éloignant de ses semblables et en recherchant son bonheur individuel. Mais ces efforts, loin d’aboutir à une plénitude de vie, ne mènent qu’à l’anéantissement total de l’âme, à une sorte de suicide moral par un isolement étouffant. A notre époque, la société s’est décomposée en individus, qui vivent chacun dans leur tanière comme des bêtes, se fuient les uns les autres et ne songent qu’à se cacher mutuellement leurs richesses. Ils en viennent ainsi à se détester et à se rendre détestables eux-mêmes. L’homme amasse des biens dans la solitude et se réjouit de la puissance des biens qu’il croit acquérir, se disant que ses jours sont désormais assurés. Il ne voit pas, l’insensé, que plus il en amasse et plus il s’enlise dans une impuissance mortelle. Il s’habitue en effet à ne compter que sur lui-même, ne croit plus à l’entraide, oublie, dans sa solitude, les vraies lois de l’humanité, et en vient finalement à trembler chaque jour pour son argent, dont la perte le priverait de tout. Les hommes ont tout à fait perdu de vue, de nos jours, que la vraie sécurité de la vie ne s’obtient pas dans la solitude, mais dans l’union des efforts et dans la coordination des actions individuelles."

Dosto - les frères karamazov



Je viens de débaucher je vais m'y coller jusqu'à tard dans la nuit, vous devriez avoir le début bientôt

En attendant, de quoi patienter :
(Désolé pour la mise en page le forum ne prend pas les tabulations, ne permettant pas une linéarité du théâtre respectueuse, tant pis )

SAINT-POETE

Un banal lundi d'automne. Fin de journée. Dans un cabinet médical . Un docteur et son patient, M. Pietater. Ce dernier porte un costume débraillé, et a l'air épuisé. Il pénètre dans le bureau du docteur.

LE DOCTEUR — (se levant) Bonjour, M. Pietater !
M. PIETATER — (remontant sa braguette qu'il vient de remarquer ouverte)
Bonjour, docteur,
J’apporte mon malheur!
LE DOCTEUR — (s'asseyant) Alors, qu'est-ce qui vous amène ?
M. PIETATER — (de même) Et bien ! Voilà qui pour vous devrait être fort louche
Pourtant, il est rare qu'un tel mal ne me touche
Témoignez, vous savez, que de votre cabinet,
Dieu m'en garde, je ne suis point abonné !
LE DOCTEUR — (il hausse le sourcil) En effet, non ?
M. PIETATER — Et bien, voilà, je vous le dis !
Docteur, je vais de mal en pis !
LE DOCTEUR — Et bien ! Où avez-vous mal ?
M. PIETATER — C'est bien ça le problème.
Je n'ai mal nulle part,
Je ne me trouve guère blême,
Je suis même plutôt brave
Mais mon état est grave,
Ca n'est point le hasard !
LE DOCTEUR — (décontenancé) Mais que puis-je pour vous, alors ?
M. PIETATER — D'après moi, rien, vous n'y pourrez jamais rien,
Mais je dois l'avouer : c'est ma femme qui y tient !
LE DOCTEUR — Allons bon ! Votre femme ?
M. PIETATER — Nettement, docteur, elle me fait des menaces !
Le toubib ou la porte : « Tu es fou tu m'agaces ! »
LE DOCTEUR — Moi ou la porte ? Les problèmes psychologiques, on peut aussi les soigner, M. Pietaterre ! Que se passe t-il ? Dépression ?
M. PIETATER — Je dois bien l'avouer : tout allait pour le mieux,
Jusqu'à ce vendredi, qui me rendit précieux !
LE DOCTEUR — Vendredi ? Dernier ?
M. PIETATER — Et bien, voilà qui n'est pas faux
Je le précise même : c'était à mon bureau ! .
LE DOCTEUR — Quelle est votre profession ?
M. PIETATER — J'ai l'art de manigance, je suis dans la finance !
Alors que mes compères, dans une discussion dense,
Parlaient d'émoluments et flux compensatoires,
Je me suis décroché : j'ai raté leurs histoires !
LE DOCTEUR — Décroché ?
M. PIETATER — Il fallait voir, aussi : c'était une belle fenêtre,
L'oiseau y est passé, tout fugace qu'il puisse être,
Au devant d'un copalme, dont les feuilles s'allongeaient
Sur ce petit chemin, où mon esprit plongeait.
LE DOCTEUR — (légèrement agacé) Euh ..Bien... et ? En quoi est-ce grave ?
M. PIETATER — Oh, ici, ce n'est que le début !
Rien de grave, c'est bien net,
Si, par malheur, de suite il n'y eut :
Je l'affirme, docteur : me voici un poète !
LE DOCTEUR — Poète ? Et c'est une maladie, ça ?
M. PIETATER — Pour Baudelaire, Verlaine, et autre faiseurs de vers,
J'envisage, bien logique, que c'est fait pour leur plaire,
Génie je ne suis point, voyez : j'ai la tête à l'envers,
Pour moi, nulle place au doute : c'est horrible calvaire !
Je ne peux calculer, je ne sais réfléchir,
Devant les éléments je sens mon âme fléchir,
Je ne puis assister aux nouvelles réunions,
Et face à mes travaux me retrouve infécond !
LE DOCTEUR — Je peux concevoir que c'est embêtant. De là à envisager un traitement !
M. PIETATER — Si, par bonheur, c'était là mon seul mal !
Mais jugez par vous même : la nuit, je me trimballe !
LE DOCTEUR — Vous.. vous trimballez la nuit ?
M. PIETATER — Si j'en crois mon épouse, qui me sert de compagne,
Je me lève comme un mort et allume une bougie,
Marche, fantômatique, vers mon mat de cocagne :
C'est mon bureau d'entrée, oui, sur lequel j'écris !
LE DOCTEUR – Qu'écrivez-vous ?
M. PIETATER — Ah, il faut dire qu'elle est bien prévoyante,
Elle me l'avait prédit, celle qui est mon amante,
Voici donc, j'en ai honte, et j'en suis désolé,
Ce que le soir j'écris, comme une âme damnée !

(il fouille sa poche, en ressort un papier froissé qu'il tend au médecin.)

LE DOCTEUR — Hmm.. (il attrape la feuille, la déplie, et commence la lecture à voix haute) : « ô, cruels démons ! Vices insoupçonnés ! Quel sera donc le triste sort réservé à ces âmes en peine qui s'égarent lentement le long des tortueux chemins de la corruption, du vol et du pouvoir... (il lève un œil ahuri vers M. Pietater, saute quelques nombreuses lignes).. et dans une lumière d'été les miséricordieux seront illuminés par la grâce des Humanismes... »
M. PIETATER — Et voilà ! Constatez, maintenant !
Ce sont là quelques mots : je les trouve terrifiants !
LE DOCTEUR — C'est surtout terriblement mauvais. Mais ce n'est pas de la poésie, ça !
M. PIETATER — De ma femme, ici, vous rejoignez l'avis :
Pour elle, diantre, c'est un saint que je suis !
LE DOCTEUR — Saint-poète ! Pourquoi pas ! Mais qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans, moi ?
M. PIETATER — Il me faut préciser - chaque chose en son temps !
Que de mon hygiène je ne suis plus tenant :
Lorsque je me rase, tout repousse sur l'instant,
Débraillé, décoiffé : voilà mon châtiment !- (il marque un temps)
Et puis, infortune ! Il me faut bien le dire,
C'est de cette agression que je redoute le pire.
LE DOCTEUR — (complètement décontenancé) : L'agression ?
M. PIETATER — Je le jure sur ma tête : on m'accuse à tort !
Je n'ai fait que défendre un magnifique trésor,
Cet enfant qui jouait, en lâchant ce papier,
N'avait pas le respect qu'ensuite il exigeait !
N'était-il point au calme, bien assis sur le sable,
Quand la dune s'étendait, ô merveille ineffable,
L'océan, bleu azur, y soufflait son ressac,
Et le voilà, démon : voilà qu'il lâche son sac !
LE DOCTEUR — Un enfant ? Mais qu'avez-vous donc fait ?
M. PIETATER — Aux jeux des imbéciles,
Je sais tenir les fils !
Quoi d'autre qu'un croche-patte,
Pour cette âme scélérate ?
LE DOCTEUR — un croche patte ?
M. PIETATER — Et bien, j'assume, oui, quoi, voilà.
Avec en résultat que l'on hurla sur moi !
Ma fierté j'oubliais, ramassais le papier,
Et fuyais à toutes jambes sans trop me retourner !

LE DOCTEUR — Bien, Bien... (il mordille ses lunettes) Bien. Je sais ce qu'il vous faut, M. Pietater : il vous faut un bon psy !
M. PIETATER — Ah, les voici : les escrocs, les voleurs !
Mon portefeuille, lui, reconnaît les menteurs !
Pour le prix d'une séance, je construis un empire :
Non, si fou à lier je suis, je me choisis d'écrire !
LE DOCTEUR — Mais écrire ne vous guérira pas ! Non, malgré les coûts – parce que j'ai le malheur de vous annoncer que votre maladie n'est pas reconnue par la sécurité sociale – pour vous, c'est un psy, ou la plume !
M. PIETATER — La plume ? Et puis quoi d'autre encore !
Ah, non, ça, je ne suis pas d'accord !
Déjà que ça me bouffe la vie, la nuit...
Ma femme en menace de me quitter ! (il boutonne ses manches.)
Et puis, 70 euros la séance, à minimum 4 séances par mois.. (se redresse et se recoiffe)
Ca va me couter au moins 23 % de mon salaire.. (recadre sa veste)
Si on multiplie l'économie par douze, et que je contacte mon conseiller en placement d'usufruits sur les quote-parts subventionnés [/i](il pose les mains sur la table), je pense que...
LE DOCTEUR — M. Pietater, ne bougez plus ! Je crois que je tiens quelque chose.
M. PIETATER — Vraiment, docteur ? (rassuré) Oh, vous êtes formidable !
LE DOCTEUR — (rassuré lui aussi) : Voilà, votre problème, à vous, c'est l'oisiveté ! Si vous ne calculez pas, ne pensez pas, si vous ne faites rien, M. Pietater, vous divaguez ! Et votre cerveau se perd dans les méandres du langage... Cortex surdéveloppé, M. Pietater, c'est grave ! Très grave (il s'avance de son fauteuil en agitant la main) C'est évident ! Il vous faut.. Des anxiogènes ! Il vous faut du stress ! Voyons... hmmm... Etes vous sûrs d'avoir bien réglé tous vos dossiers avant de partir du bureau, vendredi ?
M. PIETATER (se ronge les ongles) — Le bureau... les dossiers... c'est vrai qu'on a cet impératif sur la bulle spéculative X38...
LE DOCTEUR (ravi) — Vous voyez ! Vous avez parlé normalement !
M. PIETATER —Mais.. Mais oui ! Je vis toujours à cent à l'heure, c'est vrai, et j'allais tout juste être en vacances, ce que je ne supporte pas ! Je prends toujours des dossiers.. mais là, avec la crise, on avait un trou. J'avais déjà passé la journée de vendredi en stand-by...
LE DOCTEUR — Et bien ne prenez plus le temps ! Plus jamais ! Calculez, contactez, planifiez, managez, éduquez, dirigez, menez ! Faites ! Comme anxiogène... je vous recommande de mettre votre maison en hypothèque ! Voilà ! Devenez locataire, achetez trois voitures, où que sais-je.. mais du stress, M. Pietater, du stress !
M. PIETATER — (a ressorti son portefeuille, plié ses jambes, et repris son air assuré) : Oh, Docteur, si vous saviez... Comme je suis soulagé ! Je vais vous payer. Payer, c'est ne pas penser. Quand même ! Quelle peur ! Saint poète ! (il pouffe)
LE DOCTEUR — C'est bien connu, c'est un état qui coûte. La plupart des grands poètes avaient des vies sociales anarchiques...
M. PIETATER — Quand même ! Se lever la nuit pour écrire, faire un croche-patte à un môme pour un papier lâché sur une plage... Quelle honte !
LE DOCTEUR — J'ai vu bien pire, vous savez. J'ai vu bien pire !
M. PIETATER — M'enfin, vous savez, ceci dit... C'était... c'était fort.
LE DOCTEUR — Fort ? Que voulez-vous dire ?
M. PIETATER — Et bien... connaître les arbres - que disais-je ? Un quoi ? Copalme ? -, révéler les couleurs, sentir la puissance du langage au service des choses, des éléments... c'était quelque chose. Presque reposant, presque magique. (il jette son regard dans le vide et s'affaisse sur sa chaise).
Je me souviens si bien, de l'odeur des feuilles mortes,
Comme de n'être qu'un rien, au milieu de cohortes,
Epris par une nature si puissante et si forte,
A la sensibilité, c'est mon cœur qu'elle exhorte !
LE DOCTEUR — M. Pietater ! Vous rechutez ! 70 euros, votre salaire, votre travail ! Les... (il hésite)... Les monuments d'intérêts, les fruits subventionnés, ou que sais-je d'autre !
M. PIETATER — (se redressant d'un coup) : Mon dieu ! Que c'est traître ! On s'y reprend vite !.. (Il se frappe les genoux) Oh, je sais ! Je vais utiliser davantage mon smartphone. Les réseaux sociaux, l'actualité, la télé 4G, les mails, les sms ! Tout ce qui demande du temps !
LE DOCTEUR — Excellente idée ! Tout ce qui vous évitera d'être oisif, et donc poète ! Un boulot dans la finance, trois voitures, un smartphone, voilà ce qu'il vous faut ! (Un silence) Bien, M. Pietater, je crois que tout est réglé. Je vous fais donc un arrêt de travail pour aujourd'hui ?
M. PIETATER — Oui, simplement aujourd'hui. Je vais retourner bosser ! Mettre des volets à mon bureau. Travailler à la lumière de l'ampoule : pas de soleil, pas de bougie !
LE DOCTEUR — (lui donnant l'arrêt maladie) Bon, et n'hésitez pas, surtout, en cas de rechute ! Je me renseignerai quant à savoir s'il existe des traitements anxiogènes... On pourrait vous détecter une maladie grave, voilà qui serait contre-poétique !
M. PIETATER — Voilà qui serait une solution : quoi de plus stressant ! (il rigole)


M. Pietater se lève, salue le docteur qui le raccompagne jusqu'à la porte, puis s'en va. Ce dernier retourne à son bureau.


LE DOCTEUR — (il marmonne un peu) : Pas commun, comme dernière consultation pour la journée, ça.. Un Saint Poète.. pouet, ouais !. (il pouffe) Qu'est-ce qu'il faut pas entendre... (il range quelques dossiers, puis s'affale. Son téléphone sonne)


TELEPHONE — (voix aigüe et étouffée qu'on ne comprend pas)
LE DOCTEUR — (il soupire) Oui, oui, amour, bien sûr, je ramène du pain. Oui, on se fait toujours un petit plateau télé en amoureux, oui. Je sais, c'est ton émission préférée. Je suis là dans vingt minutes, amour.
TELEPHONE — (voix aigüe et étouffée qu'on ne comprend pas)

Le docteur raccroche, souffle, se lève, met son manteau et s'apprête à franchir la porte, mais, une fois cette dernière ouverte, il retient son geste.

LE DOCTEUR (humant l'air arrivant de l'extérieur) — Je me souviens si bien, de l'odeur des feuilles mortes... Comme de n'être qu'un rien...

Remontant sa braguette qu'il vient de remarquer ouverte, le docteur passe la porte.

Il pense à ses ptits fans de la première heure qui n'ont pas une situation boulot/financière au beau fixe en ce moment et qui réfléchissent à deux fois devant un pauvre paquet de café en stick à 1.80 € et l'autre à 1.75 €.

Du coup, il dit d'attendre le 28/01 date d'actualisation des situations sur la caf pour annoncer une tonne de choses.

Voilà voilà.

Qu'il est gentil cet homme !
@__Coffee&Caramel__


"De l'utilité du baggy, des triples vestes et des énormes poches latérales en temps d'ultra-néolibéralisme."

Tu mets des pompes montantes, des chaussettes qui encadrent le bas du fut, un fut large, deux pulls à poches sous une polaire épaisse, une ceinture serrée, si tu gères bien tu peux payer une boite pour ton chien à un euro et ressortir avec de quoi tenir une semaine - café et alcool compris.

Merci vous donnez de la force C'est un extrait, mais la scène me faisait marrer, du coup je l'ai foutu ici.

Bientôt vous devriez avoir le début et puis tout le reste au fur et a mesure que je le retravaille

Ca s'appelle "La fille qui parlait aux statues" !

+++ J'ai osé ouvrir ma boite aux lettres (terrifiant geste). Entre les factures, les publicités malgré le "Fuck pub !', y'avait une enveloppe marron que je connais.

---- Actes Sud pas de réponse

---- Albin Michel pas de réponse

---- EDF vient de me foutre un limiter qui est censé me bloquer mais en vrai je consomme tellement rien que ça ne me gêne même pas. "Mais pour le chauffage vous faites comment ?
- Je n'ai jamais allumé le chauffage chez moi, m'dame"
Ca choque les gens c'est toujours priceless tellement ils sont habitués à chier dans l'eau potable par +23° en calbute dans leur appart en plein février...

+++++ Aujourd'hui Gallimard qui répond trois lustres après, avec la lettre marron prétimbrée que j'ai du leur fournir, qui me renvoie mon manuscrit avec un retour du comité de lecture de 5 pages (un par "juge")... et la majorité du manuscrit souligné en rouge. Genre pire qu'un prof furieux. Va falloir y passer encore un an ou deux ou dix MAIS s'ils ont répondu et souligné, avec en majorité des remarques assassines, en vrai, c'est très bon signe. Si c'était à jeter ils auraient même pas répondu.
++++ je me sens donc ultra motivé pour peaufiner la forme de ce premier manuscrit

--- va donc surement falloir supporter un paquet d'extraits dans le prolétacoin

+++ (2019 c'est un truc de fou, en vrai <3)

--- je raconte trop ma vie

A cet instant, D. faisait la trompette avec sa bouche en tapant des deux pieds sur le sol froid tandis que le psychiatre le regardait, impassible.

- Vous voulez bien enlever cet entonnoir ? fit ce dernier, désabusé. Même avec, je sais que vous n'êtes pas complètement fou.
- Bien sûr que si, fit D., que je suis fou ! Je le suis, je le dois ! Regardez !
Sur ces mots, il se leva en prenant tout à fait soin de garder l'accessoire détraqué bien en équilibre sur le plat de sa tête, puis il baissa son pantalon et fit les cents pas dans la pièce, non sans complications. Il avait réalisé cette exercice avec panache, agrémentant le tout d'un ou deux borborygmes improbables et de trois ou quatre rares onomatopées. Après un certain temps, il se rassit.
- Alors ? (il avait remis son pantalon)
- Ce n'est pas ça, être fou, contredit le psychiatre, bien calé au fond de son fauteuil d'homme doué de raison. Malgré tout le mal que vous vous donnez pour incarner devant moi les pires clichés de l'histoire de la folie, vous n'en avez rien.
En réplique, D. fit une grimace bouffonne. Le docteur continua :
- Quoiqu'il en soit : au mieux, vous vous jouez de moi, au pire, vous êtes complètement stupide ; ce sur quoi je vous rassure : vous pouvez très bien vivre dehors. Des milliers d'autres citoyens comme vous ne s'en privent pas.
- Quand même ! D'abord le mutisme, puis les menaces, l'entonnoir, et maintenant ça, et vous n'en croyez rien ?
- Non.
- Que vous faut-il de plus, Doc' ?
Le psychiatre laisse un blanc. D. appuya :
- Vous me pensez... normal ?
- Je l'ignore. Je souligne simplement que votre petit cinéma est ridicule au possible et que tout ceci ne me semble guère n'être qu'un prétexte grossier. Bref, en d'autres mots, à mon sens, vous floutez la raison de votre demande d'internement.
D. théâtralisa :
- Allons-bon ! Un prétexte ? Pourquoi voudrais-je me faire porter fou ? Je suis flou tout entier, et je vous l'assure, en cela bien fou ! Que pourrais-je flouter de plus ?
- Flouter la réalité. Ce pour quoi vous voulez - il insista sur ce mot -que je vous accueille dans mon établissement. Feinter, quoi.
A ces mots, D fit un sourire grandiose.
- Z'êtes pas bête, Doc'. On vous la fait pas, hein ? Bien sûr que je suis taré, et bien sûr que vous avez raison. Je vous ai menti. Je n'ai jamais eu besoin d"entonnoir, de borborygmes ou d'être nu pour être fou.
- C'est un début. Mais alors, pourquoi vouloir rentrer ?
Le sourire devint un rire.
- Parce que je suis fou d'amour.
- Vous êtes amoureux ?
- Comme dans les films, Doc'.
- C'est plutôt une bonne chose, non ?
- Actuellement, pas dans mon cas.
- Pourquoi donc ?
Le rire devint plus sombre. D. s'éclipsa :
- Croyez-le où non : l'amour, c'est de la folie, rien d'autre.
- Sorti des discours romantiques, dans la réalité, je vous assure que vous vous trompez. Quoiqu'il en soit, nous n'avons pas les moyens de soigner l'amour dans notre enceinte. Et, encore une fois, je souligne que c'est une chose dont les gens semblent vivre très bien.
- Et bien moi, aujourd'hui, j'en vis très mal.
Le docteur fut heureux de pouvoir se raccrocher à un semblant de schéma connu.
- Quelque part, si vous voulez, cela nous fait un bon point de départ.
Il déroula :
- Dépression ? Départ précipité ? Vous n'avez pas eu de réciprocité ?
- Oh, ne parlez pas de malheur, Doc' ! (A ces mots, D. ouvert de grands yeux, et posé ses mains sur son coeur). Non, non, elle m'aime, je l'aime, nous nous aimons, et rien ne saura nous séparer !
Le psychiatre perdit presque patience.
- Mais alors, pourquoi vouloir vous faire soigner chez moi ?
- Soigner, je ne sais pas. Mais venir, en tout cas, je vous ai déjà dit pourquoi : parce que je suis amoureux !
- Bon. De qui, alors ?
Il y eut un temps, puis les yeux de D. pétillèrent.
- De la fille qui parle aux statues !
Ceux du psychiatre s'étonnèrent.
- De la... pardon ?
- De la fille qui parle aux statues.
- Eh bien !
- Vous verriez votre tête ! C'est pour ça que je m'épuise à faire tout ce cinéma depuis tout à l'heure : je savais que vous n'y comprendriez rien, aux statues, aux filles, et puis à la folie !
- Mais qu'y-puis-je, moi, aux statues ?..
Après un temps, le docteur continua :
- Notez : vous commencer à me persuader de vous prendre en charge.
- Bien, bien ! C'est ce que je veux !
- Mais voyons, si vous êtes si amoureux, et que tout va bien, pourquoi plutôt ne pas aller dehors, libre, et vivre votre amour avec... euh... la fille qui parle aux statues ?
D. lâcha un rire fou. Puis :
- Mais pardi, Doc'... Parce qu'elle est entre vos murs, voyons !

--- i don't want to set the world on fire
+++ I just want to start a flame in your heart

Ce topic me donne envie de chanter du julien clerc en changeant les paroles.

Et dans la blanche neige
Caféine voit l'infini

ca se défend, j't'aime le lundi mais le mardi va chercher des clopes stp et reviens le mercredi que je t'aime le jeudi, et te boire le vendredi à t'oublier le samedi...

Que j'te descende le dimanche

J'ai cherché mais j'ai pensé aux familles et j'me suis dit troll ça colle.

En tout cas j'espère qu'ils ont le bras long niveau juridique, les darons, vaut mieux avoir les arms.

Quand même, ces histoires de bébés sans bras, c'est saisissant...

[BIOÉTHIQUE]

Aprés l'affaire des bébés sans bras des bouches-du-rhone, on nous signale la naissance du premier bébé sans coeur à Monaco. Mais qu'on se rassure : loin de parler de handicap, ses parents confiants lui prévoient déjà une grande carrière dans la finance. Ouf !

+++ Je crois que je suis amoureux !
--- Je crois que je suis amoureux !

Merci les zigo-copains


https://youtu.be/b_71tJRgxag

En mode en plein milieu de la ville que même le commissaire il est venu et il était pas si méchant en vrai
La culture on l'amène devant chez toi et souvent elle a pas la gueule de ta radio jiwala

=> https://soundcloud.com/brain_zap/chromatic-dawn-free-download

"Jim & Andy", énorme claque par Jim Carrey qui est quand même un sacré chic type

J'rebondis parce que l'addiction et la dépendance j'suis pas mal dedans que ce soit en tant qu'acteur ou en tant qu'asso, et du coup j'tenais juste à dire que les rechutes et à large portée les écarts, on s'en branle.

L'important c'est de jamais culpabiliser et de regarder le chemin global. T'as pas mangé de viande, fumé, bu ou oublié ton prénom pendant deux semaines, et hier soir tu reprends conscience la bite à l'air devant chez ta voisine avec une entrecôte entre les dents ? C'est pas grave. l'important : t'as tenu deux semaines. T'as recraqué. Pas grave. t'as tenu deux semaines, c'est beau gosse. maintenant tu peux en tenir trois.

La viande et tout j'm'avance peut être mais j'pense que c'est pareil.

J'ai failli bosser dans un abattoir dernièrement. J'ai vu. J'ai dégagé la mission après 10 minutes.

J'vous jure que même si j'avais vu les vidéos d'L214 en mode bien indigné comme quand on regarde un thriller à la con ou un truc écran déconnecté de la réalité comme on a l'habitude de croire que nos écrans le sont, bin depuis l'avoir pris en pleine gueule je suis bien incapable (pourtant, j'aime ça) de manger de la viande depuis une semaine et c'est plus une question de trauma que de positionnement ou même le fruit d'une quelconque réflexion.

Juste choqué. Et je crois bien que dans ma vie, c'est la première fois que ça arrive aussi fort (et pourtant j'ai pris quelques beignes).

Je ne vois plus la différence entre acheter du saucisson ou de la viande de chien.

J'me demande, sans le vouloir tout à fait, enfin presque mais j'me cloue; si faudrait pas que chaque acheteur de cette chaîne aille voir un peu d'où proviennent les belles barquettes.

y'a un texte qui devrait pas tarder d'ailleurs.

J'ai rien contre tuer de ses mains une chèvre de son élevage sur 50 dans la conscience de l'équilibre et dans la logique d'une démarche personnelle d'alimentation saine et intelligente mais la viande d'abattage c'est terminé, plus de force que par choix.

Choqué. Vraiment.

DÉGUEULASSE

Faut dire que je l'ai trouvé beau
Ca m'arrive pas souvent
Mais faut le dire, quoi
Il était beau
Vraiment

Ce qui m'a frappé
C'était pas sa gueule
Bouffée par la boisson
C'était pas sa voix
Butée par la clope
Quand il a dit "un camel 100's"
Qu'il a payé avec trop de pièces
Sa voix a noirci l'air autour
Comme un épais brouillard
Dont on ne revient pas

Ce qui m'a frappé
Ce n'était pas non plus
Ses fringues rapiécées
Ou ses chaussures trouées
Encore moins les huit-six
Achetées avec les clopes
Au nombre de cinq

Non
Si je l'ai trouvé beau
C'est parce que
Dans sa main
Impériale
Trônait une fleur
Une seule
Unique
Et superbe rose
Qui en valait trois mille
Et qui à elle seule
Inondait
De couleur sa misère

Pour qui ?
Pourquoi ?

Alors
Je l'ai suivi
Même quand il a ouvert sa bière
A peine sorti du commerce
Et qu'il l'a vidé
D'un coup
En rotant
Dans la rue froide

Je l'ai suivi
Et j’ai même hésité
A intervenir
Quand il a titubé
Vers cet homme normal
Pour demander du feu
Et que l'homme normal
A normalement eu peur
De ne pas en avoir
Mais
Je me suis ravisé
Je n'ai jamais su être
Tout à fait normal
Et j’ai toujours du feu

Je l'ai suivi encore
Et même cet autobus
Criant de mépris
Ne m'a pas empêché
De le suivre toujours
En montant avec lui
Derrière lui
Encore

Après avoir ouvert une bière
D'un geste brutal
Tout à fait soigneusement
Il a posé la rose
Sa seule rose
Bien en équilibre
Précautionneusement
Sur le siège voisin
Comme s'il posait
Un oiseau
Un enfant
Un trésor
Et surtout pas
Comme il a posé sa bière
Bringuebalante
Et mal-en-place
Comme lui

Ses poches cherchaient ses mains
Ses mains son téléphone
Trouvèrent un vieux machin
Qui doit avoir son âge
A l'écran brisé
Aux touches effacées
Par sa voix trop grasse

Il l'avait sorti
Pour rien
Comme ça
Pour attendre
Il le fixait avidement
Son téléphone
Levant juste la tête
Pour regarder par la fenêtre
S'il fallait descendre
S’il pouvait enfin descendre
Comme si le temps pressait
Puis il regardait la rose
Comme si elle allait
Disparaître
S'envoler
Flétrir
Subitement
Comme ça
"Pouf"

Après un temps
Ou deux
Ou trois ou cent
La seule chose subite
Fut son téléphone
S'éclairant tout à coup
Et j’ai vu ses yeux
Lire
Relire
Et re-relire
Ce qu’ils savaient déjà
Sans le savoir
Puis j’ai cru les voir s’embrumer
Mais pas sûr
La bière est venue les cacher
Pour se vider cul-sec
D’un coup
Comme ça
“Pouf”

C'est vrai qu'il était beau,
C'est pour ça que j'ai eu mal
Quand il s'est levé d'un coup
Et qu'il a jeté la fleur
En même temps que son âme
Ou le peu qu’il en restait
Sur le sol mort du bus
En grommelant
Sur un autre cul-sec
"Putains..."

Sans la rose,
Avec la grossièreté
La bière et tout le reste
Il était laid
Comme un arbre sans soleil

Avant qu'il ne descende
Voyant les gens
L’accabler
De leurs yeux affreux
J'ai voulu lui offrir
Un verre une table un repas
Une bouteille mes oreilles un tonneau
Un fou rire un ami un oubli

Alors je me suis approché
Et quand j'ai dit
Bégayant presque,
"Monsieur, excusez-moi"
Il s'est tourné
En demandant l’arrêt
D'un coup
Et il m'a dit

"Qu'est-ce qu'il me veut,
Le bon samaritain ?
Laisse moi cuver trop-plein
L'amour n'est que trop vain"

Et quand il est descendu
Il prêtait à gerber
Pourtant
Un temps avant
Il était beau
Vraiment
C'est juste le monde
Qui est dégueulasse


Et bim ! Aucun rapport mais dernière track Psy des familles
Quelques mois sur celle là...

https://soundcloud.com/brain_zap/fibonacci-madness

Et est-ce que c'est parce qu'on est anti-raciste qu'on doit taper sur plus raciste que soi ? C'est pas un peu de l'inception de l'intolérance là où il faudrait de l'influence et de la convergence ?..

https://youtu.be/mQpZ4Ux6UYk?t=661

Ce qui est marrant, aussi, c'est d'imaginer quelqu'un d'autre à la place. Ca m'a toujours fait marrer. Genre, on aurait "Le terrible anarchiste drogué à la tête des gilets jaunes" ; ou "une extrême féministe névrosée leadeuSE des gilettes jaunees" ou encore "l'inquiétant complotiste ayant des affiliations avec RT et les réseaux de propagande de l'est" et autres joyeusetés.

n'importe lequel d'entre nous, je le répète, avec les limes à cisailler des professionnels de la fouinerie, aurait un superbe article destiné à créer une formidable cabale qui irait faire de nos mails et de nos messenger des lieux de guerres froides. Eric Drouet ou pas : on a tous nos horreurs sur internet - surtout sur ce forum. Et je parle même pas des conversations à droite à gauche, des trucs filmés par d'autres dans des bars à brule pourpoint, etc etc.

Je ne dis pas qu'il faut minimiser les frasques et les limites intellectuelles ou politiques de chacun ; mais rien n'avancera jamais en étant toujours dans l'exclusion et en jouant à cette guéguerre aucune pensée générale n'évoluera jamais autrement qu'en des clans qui se divisent toujours au profit du néolibéralisme qui se repaît de notre incapacité à se faire évoluer.

Et puis, quand bien même, comme dit l'illustre philosophe Didier Super, le raciste c'est rien qu'un gars qui s'est perdu et qu'a la colère qui s'est trompé de virage, on n'arrangera pas les choses en lui faisant rien que des guerres, rien que des "moi je sais et toi t'es rien" et des "moi je lutte et toi tu vis" et autres "toi tu peux pas être de mon camp" et des choses qu'on a tous vécu dans notre enfance et qui ressortent tristement sans qu'on s'en rende trop compte et lui c'est pareil mais dans un autre sens, et puis au final le raciste est-ce qu'il aurait pas seulement besoin d'un gros câlin, et puis même qu'on lui dise " ok mon pote, oui tu peux faire la révolution, mais regarde les chiffres, regarde tout ça, amène moi tes sources, merde mon copain t'en as pas, allez viens on boit un coup, regarde j'te présente un pote, il s'appelle ahmed, il est plutôt gentil, tu vois on peut continuer à lutter mais avec ahmed aussi, et puis regarde, au final, est-ce qu'on est pas tous dans le même bateau, et est-ce que c'est pas mieux qu'on se parle, qu'on avance, qu'on converge, comme deux beaux sexes, vers l'union, vers quelque chose, vers une naissance, je sais pas moi, de quoi on pourrait accoucher tous ensemble sans se haïr et est-ce que raciste c'est immuable et est-ce qu'on combat le cancer en le méprisant ?.."

++ 2019, l'année où les égos n'auront que le silence
++ Bon Dieu, ce que tout change ! Le monde part en couille et paradoxalement tout s'arrange

Les gens partagent en moyenne deux à trois infos par jour, spamment de leurs égos et de leurs avis, ainsi que de leurs affects, les sites, les forums, et les réseaux, et chacun voudrait que l'autre soit irréprochable sans même se regarder le nombril. C'est toujours fascinant, les corrélations entre différentes sphères, et surtout les similitudes entre les situations. Si demain, l'un d'entre nous - surtout sur saezlive ! - devait se retrouver sous la lime à ciseler des pires fouines du net, dont c'est le métier et le moyen de vivre, chacun aurait un dossier conséquent à sa porte selon les équinoxes variables des uns et des autres.

Mais, toujours, irréprochables, chacun, bien sûr !

Et pourtant je ne blaire pas Drouet et j'en ai rien à battre de ces histoires : la seule chose qui m'intéresse c'est le global, l'individualisme forcément, c'est de l'humain, il est à chier : on est à tous à chier si on creuse vraiment.

Qu'aurait-on dit de certains personnages du passé avec la possibilité de retracer beaucoup d'avis, de moments, d'instantanés de leurs divagations personnelles tout au long de la vie ?..

J'suis bien d'accord : on demande à des pauvres clampins qui se découvrent un peu de courage de devenir les impeccables leaders d'un mouvement pluriel et trop disparate. C'est ubuesque. Bien sur qu'ils ont leurs conneries et leurs limites comme tout le monde. C'est du peuple.