Erik Thor Sandberg
Bonnie devant Bonnie derrière
Bonnie tout l’temps Bonnie par terre
Tata. 2007 il était au meeting de Ségolène et après l'élection en 2012 de Hollande on a en 2013 le fameux je deviens communiste ahah
J'étais a Charléty en 2007, d'ailleurs il m'avait bien gonflé avec ses Rayban et ses tonalitées exagéréments nazillardes...mais il est assez intelligent pour retenir de ses erreurs!
Le dernier disque sera l'album de la tournée acoustique.
Et le thème "La Lutte" ainsi que "Château de brume" feront probablement partie de ce dernier disque.
Hmmm
Selon moi "château de brume" est une chanson écrite en 2008 et faite pour être placée sur le disque "Paris". Damien l'a sans doute retrouvé (instrumentalisée si ce n'était pas le cas) et l'a balancé sur CCC. Ca restera une inédite présente dans aucun album je pense.
Je ne pense pas que Château de brume soit un vieu morceau déterré. Comme l'a signalé Eléa, il est probable que l'ouvrage Du domaine des murmures l'aie inspiré, et celui-ci est plus récent que 2008 car il a été publié en 2011.
De plus, dans les paroles de Château de brume, j'interprète une allusion aux attentats de 2015:
il est sous le ciel de novembre
il est oui les siècles à se pendre
il est des empires de blessures
il est l’envol et l’envergure
la nuit je vais cœur en détresse
je marche nu dans les forêts
j’ai la blessure du chant des messes
j’entends le pleur du condamné
On retrouve les mêmes références dans le contemporain Mon pays, je t'écris:
Mon pays, je t'écris sous le ciel de Novembre
Au son des tristes messes qu'est devenue ma France
Le dernier disque sera l'album de la tournée acoustique.
Et le thème "La Lutte" ainsi que "Château de brume" feront probablement partie de ce dernier disque.
Jérôme Bosch, La Nef des fous
Je continue mes illustrations des chansons de Saez par des peintures. Au moment d'initier ce topic, j'envisageais d'y faire figurer une autre oeuvre de Jérôme Bosch qui me tient particulièrement à coeur. Je garde celle-ci sous le coude et met aujourd'hui en lumière La Nef des fous.
Cet emblème d'un monde à la dérive à été peint par Bosch qui s'est vraissemblablement inspiré de l'ouvrage éponyme de Sébastien Brant.
L'œuvre met en scène des personnages saouls, délurés, obsédés par la nourriture et par la boisson, satire ironique de leur ivrognerie qui leur fait perdre leur sens et leur âme. Ces ivrognes voguent à leur perte, sur un navire sans voile ni gouvernail. Embarqués ensemble dans ce "bateau ivre", les larrons vont nulle part, ils n'en savent rien et ne s'en soucient pas le moindre du monde. Pour les passagers, seul compte le moment présent passé à chanter, à boire, à jouer.
Et puis quand les autres iront voter
Ces matelots là c’est sûr s’ront trop bourrés.
Moi je dis que "Rue d'la soif" elle est sortie 15 ans trop tard. ....
Il y a 15 ans... Saez écrivait Fils de France!
Les 30% d'abstention au 1er tour avaient fait le jeu du FN et obligé Saez à chanter l'union sacrée pour faire barrage à LePen. En préambule de sa chanson, Saez avait pris le soin d'intégrer un extrait d'un journal télévisé mettant l'accent sur le fait que "40% des 18/25 ans n'ont pas voté". Avant d'asséner un "Honte à nous la jeunesse"...
Voir une ode à l'abstentionnisme dans Rue d'la soif, c'est tout de même méconnaître l'artiste.
En tout cas, peu importe le sens, ce soir, j'irais pas voter mais j'vais faire découvrir "rue d'la soif" à mes colocs et tenter de me faire tous les alcools cités !
Et comme, suis un mec organisé, j ai mis de suite mes réveils pour le boulot demain.
Un conseil: finit par la chartreuse, surtout si c'est l'elixir végétal!
En tous cas le premier disque "mon européenne", je pense qu'il va être bien.
Très bien même.
La découverte de ce disque permettra d'en savoir plus sur le message à interpréter de Rue d'la soif. Comme je l'ai dit précédemment, les morceaux de ce disque transpirent l'engagement politique et on peut s'interroger quant au sens de l'enchaînement Bonnie/Rue d'la soif/Ma putain du show-biz au milieu de chansons comme Mon terroriste, Je suis, Peuple Manifestant, Mon Europeenne.
Ne serais-ce pas la caricature d'une société détournée de ses devoirs et de ses engagements par la luxure, la déprave et les mondanités?
Dénouement le 10 mars!
Nouveau sujet de dissertation philosophique: Un esprit macabre peut-il appréhender la vie avec désinvolture?
Domenico Fetti, La Mélancolie
Face à une nana hébétée qui découvre que l'art est subjectif, je me contente de ce qu'il y a de plus basique. Stratégie payante puisque cet article t'as permis de découvrir Malevitch... un petit pas pour l'homme, un grand pas pour @spleen!
Saez se lance dans un manifeste, il annonce sa tournée en disant partir en campagne, et vous pensez réellement qu'il puisse conseiller de se bourrer la gueule plutôt que d'aller voter?En fait... oui.
frangin t’as vu un peu la France
c’est l’heure de faire nos résistances
nos luttes à nous dans les bistrots
c’est d’finir ronds comme des tonneaux
puis quand les autres iront voter
nous c’est sûr on s’ra trop bourré
Il n'y a donc pas d'ironie dans ce couplet? Vous faites parfois froid dans le dos...
Rue d'la soif, alors là j'adhère difficilement. J'ai du mal à concilier les textes au combien dénonciateur de Damien, cette force et cette clairvoyance que l'on lui connaît quand il s'insurge avec toute sa conviction contre toutes formes d'abrutissement massif du "peuple" et cette apologie des beuveries à rouler par terre. L'alcool fait parti hélas, de ces somnifères des consciences : bon marché, addictif à souhait, il a fait ses preuves depuis bien longtemps.
Ce n'est pas parce que l'auteur de ce texte est un ivrogne notoire qu'il faut prendre ses paroles stricto sensu. Cette chanson est évidemment une caricature d'une jeunesse dépravée qui vit dans l'instant présent sans se soucier des devoirs moraux et de la portée de leurs actes.
Saez se lance dans un manifeste, il annonce sa tournée en disant partir en campagne, et vous pensez réellement qu'il puisse conseiller de se bourrer la gueule plutôt que d'aller voter?
Je connais murs de chiottes plus joliment ornés que ces toiles de Basquiat! 
La peinture, comme toute forme d'art, fait appel à la subjectivité.
Et puisque tu me ramènes aux dissertations philosophiques, voici un billet qui traite avec acuité du sujet: http://philosophia.over-blog.com/article-peut-on-juger-une-oeuvre-d-art-117474276.html
"L’œuvre d’art s’adresse à la subjectivité du spectateur, elle va déclencher en lui des émotions, des sentiments, des pensées. C’est une création subjective qui va venir toucher (ou pas) une autre subjectivité."
Sinon merci idem de ton intervention avec Les raboteurs. La vision de l'oeuvre m'a fait voyager dans le temps. Celui du collège ou je me rappel avoir étudié cette peinture saisissante de Caillebote. Nostalgie...
William Turner, Le chateau de Norham
Mon château de brume...
Moué fin Youtube ça reste bien crade dans le genre multi, d'un point de vue droit d'auteur et reconnaissance artistique....
C'est vrai, mais en même temps Youtube à permis l'émancipation croissante et rapide des consciences du monde entier qui désormais se partages de nombreuses vidéos (films,documentaires,action militante,propagande, rdv mééting massifs, etc ) grâce à cette plateforme.
La question des droits d'auteur est importante biensur, mais je pense qu'un état digne de ce nom pourrait investir massivement dans sa culture plutôt que des cadeaux aux CAC40 règlerait facilement le problème, et permettrait ainsi à tout le monde via internet d'accéder à la culture. Enfin c'est tout un débat qui n'a je crois pas trop ca place ici.
C'est vrai que YouTube à l'immense mérite d'avoir auréolé les génies que sont Psy et Daimaou Kosaka. On applaudit! La preuve que YouTube est un formidable vecteur de la culture, hein...
Toi qui aime tant Le dernier disque, dommage que tu n'aies pas été capable d'en saisir la substance. Pour Saez, Youtube n'est rien autre qu'une vaste "fosse à purin", et la chaîne que tu alimentes sur ce "grand communiquant" en est d'ailleurs une splendide illustration. M'enfin, comme tu l'as dit, ce débat n'a pas sa place ici.
Gros coup de coeur pour les 3 nouvelles chansons, dans des styles bien distincts. Les paroles de Rue d'la soif sont moins sophistiquées mais le rythme est euphorisant. J'interprète celle-ci comme la caricature joviale d'une société décadente qui se détourne de son devoir politique au profit de ses loisirs. Eu egard au fait que Saez à nommé son oeuvre Le Manifeste et qu'il avait annoncé sa tournée en disant "partir en campagne", cette chanson prend son sens.
Je pense que tout le monde est unanime concernant Château de Brume, c'est une merveille. Rien que le titre est inspirant. Cette dualité entre le côté massif du château et l'apesanteur de la brume, on touche au mystique.
P.S. : Boby6 m'a devancé sur YouTube, bien vu!
Qu’on dirait Namur aux Marquises
C’est Gauguin qui peint la terre
Comme un pinceau vous dit mon frère
Saez, Mon Europeenne
Voici un tableau intitulé Paysage que Gauguin à peint à la fin de sa vie sur l'île d'Hivaoa et qui représente la nature luxuriante des Marquises.
J'aime bien le principe de mettre des images sur les paroles de Saez.
Cette toile est une de mes préférées dans les créations de Gauguin. Les traits sont fins et précis, l'absence de perspective singularise la composition.
Au milieu de cette nature omnipresente cheminent trois enfants accompagnés d'un adulte que l'on peut imaginer être un enseignant. En quelque sorte cette toile célèble la dimension initiatique de la nature.
J'ouvre le bal avec cette imposante toile (134cm x 260cm) de Rosa Bonheur intitulée Le labourage nivernais.
En arpantant il y a quelques années le dédale du Musée d'Orsay, je me suis retrouvé figé devant cette oeuvre d'une dimension majestueuse et d'un vibrant réalisme.
En plongeant son regard dans cette peinture, on sentirait presque l'odeur de la terre fraichement remuée et le souffle chaud des boeufs.
Ode à la nature et au travail de la terre, cette toile brille par sa lumière et sa dynamique.
La puissance qui se dégage de cet attelage de boeufs massifs tranche avec le chétif paysan qui brandit son bâton. Comme pour souligner que si ces bêtes tirent leur force de leurs muscles, l'homme tient la sienne de l'asservissement.
A quelques pas de cette toile monumentale se trouve l'illustre Origine du Monde de Courbet. En quelques sortes, la peinture de Rosa Bonheur pourrait revendiquer la même appellation. « J’avais bien aussi l’arrière-pensée de célébrer au moyen de mon pinceau l’art de tracer les sillons d’où sort le pain qui nourrit l’humanité tout entière», expliquait l'artiste à son amie Anna Klumpcke.
Si cette peinture me touche au plus profond de moi, c'est sans doute qu'elle me renvoie à mes origines. La Bourgogne et mes racines agricoles. Mais moi qui ne connaissait pas l'artiste au moment de découvrir cette oeuvre, j'ai aussi été fasciné en me renseignant sur l'histoire de Rosa Bonheur. Ce fut la toute première femme a être élevée au rang d'officière de la Légion d'Honneur. Elle était une féministe avant-gardiste et, détail cocasse, à une époque (pas si lointaine!) ou le port du pantalon était interdit aux femmes, elle réclamait à la préfecture de Paris tous les 6 mois un "permis de travestissement" pour lui permettre d'en porter librement.
Bref, dommage que Rosa Bonheur soit plus connue par la péniche et la guinguette éponymes plutot que par sa vie et ses oeuvres.