Voici un artiste que j'ai découvert il y a quelques mois lors d'une exposition dediée aux "Paysages mystiques" au Musée d'Orsay, il s'agit de Fernand Khnopff. La toile qui m'a interpellée est la première représentée ci dessous, cela ne rend pas forcément sur écran mais elle est saisissante de visu. Du velours.
Mais cet artiste sera plus connus pour ses représentations symboliques de visages féminins qui ont profondément influencés les oeuvres de Gustav Klimt notamment.


Fernand Khnopff, Des souvenirs de la Flandre


Fernand Khnopff, Mary Von Stuck


Fernand Khnopff, Ligeia


Fernand Khnopff, I lock my door upon myself


Fernand Khnopff, Le rideau bleu

++ J'ai appris la signification du mot adelphité.

++ En Irlande pour Halloween, the place to be! Car contrairement à ce que les gens pensent, c'est une fête d'origine celte et non américaine.

Rahlalala, qu'est ce qu'on peut être connectés idem! En regardant le programme du soir j'ai vu qu'il y avait un film consacré à Turner sur Arte. De ce fait, il y a 30mn je regardais sur google image certaines des toiles que tu viens de poster!

Si tu aimes tant Arte, je ne peut que te conseiller le reportage "Le temps c'est de l'argent" que j'ai posté dans le topic dédié aux reportages. Tu vas adorer.

Pour en revenir à Turner, les sensations suscités pas ses toiles se rapprochent de l'impressionisme. Quand on sait que Turner est décédé en 1851 et que le tableau de Claude Monet Impression, soleil levant a été réalisé en 1872, on peut vraiment considérer Turner comme un précurseur du mouvement impressioniste.

J'en profite pour remettre le tableau de Turner que j'avais posté pour illustrer le titre "Château de Brume" de Damien Saez.


William Turner, Norham Castle


Claude Monet, Impression, soleil levant

Ce n'est pas dans le thème de l'écologie, du consumérisme ou de l'apocalypse, mais voici le dernier reportage d'arte qui m'a vraiment marqué.

Diffusé il y a 2 semaines. L'intitulé n'est pas très aguicheur, mais le reportage est vraiment top! Un super montage, des images d'archives incroyables (les ballons horaires et les voiles spatiales notamment), une approche philosophique du temps et aussi concrète avec l'avènement du productivisme et la façon dont les industriels utilisent le temps des consommateurs à leur profit. Et une très belle leçon de vie pour ponctuer le tout...

Un reportage d'une heure vingt après lequel on a vraiment pas eu l'impression d'avoir perdu son... temps!


https://youtu.be/W_JtS9yHA6M

Joyeux anniversaire idem!


Ramon Casas, Julia



Santiago Rusiñol, El pati blau



Ramon Casas, Au moulin de la Galette


Toute mes excuses Eléa, j'étais complètement passé au travers. Effectivement tu avais très concis, il ne faut pas con-sciser comme ça... 😉

Après les vagues créées par Banksy dans le monde de l'art, petit retour aux sources si j'ose dire.

J'ai déjà eu l'occasion de vous parler du célèbre tableau L'Origine du Monde de Courbet qui a une saveur particulière pour moi. Je me rappel distinctement du jour où j'ai découvert fortuitement cette oeuvre. J'étais collégiens et lors d'un intercours je me décide d'aller prendre repos au CDI. Je pénètre dans le silence religieux de ce lieu d'étude et ce jour là, par chance, j'ai l'occasion d'utiliser l'unique PC en libre service, un luxe à l'époque. Je tombe sur un CD-Rom intitulé Visite virtuelle du Musée d'Orsay. Intrigué, je le glisse maladroitement dans la fente. Du bout des doigt, à la pointe du curseur, je fait mes premiers pas dans ce monde pixelisé mystérieux. Un ou deux petit aller retour au hasard, je grimpe quelques marches et me retrouve dans une alcôve. Je pivote légèrement, et là, stupeur:



Je vous laisse imaginer la réaction pudique du jeune garçon que J'étais, nez à nez avec l'objet tabou, face a un écran cathodique qui n'avait plus rien de catholique.

Bref, ne tournons pas autour du pot, si je remet ce sujet sur la table, c'est qu'un livre vient de percer le mystère entourant l'identité du modèle. Je vous laisse vous délecter de cet article relatant l'histoire:

Madame "Origine du monde" s'appelait Constance Quéniaux

Constance Quéniaux serait donc le modèle de Gustave Courbet ayant posé pour son tableau-scandale "L'Origine du monde". Cette révélation du chercheur Claude Schoop résout une énigme vieille de 152 ans. Mais qui était cette danseuse d'Opéra ? Et si sa relation avec le peintre cachait aussi un autre secret érotique ?



Un sexe, des scandales, aujourd'hui... un visage ! Celui de Constance Quéniaux, danseuse à l'Opéra.
152 ans après la réalisation du tableau "L'Origine du monde" de Gustave Courbet, l'historien Claude Schopp affirme qu'il s'agit bel et bien de la représentation de l'intimité de cette artiste disparue en 1908.
Le hasard, comme souvent, a permis de faire la lumière sur ce qui était, jusqu'ici,
l'un des grands mystères de la peinture française.



En examinant une correspondance entre George Sand et Dumas fils, Claude Schopp est surpris par une coquille dans la transcription datant de juin 1871.

Dumas fils écrit : "On ne peint pas de son pinceau le plus délicat et le plus sonore l'interview de Mlle Queniault (sic) de l'Opéra". "Interview? ça ne voulait rien dire", explique le chercheur à un journaliste de l'AFP. Ce n'est pas "interview" qu'il fallait lire mais "intérieur".
Le chercheur s'en ouvre à Sylvie Aubenas, directrice du département des estampes et de la photographie de la BnF. "Ce témoignage d'époque découvert par Claude me fait dire que nous avons la certitude à 99% que le modèle de Courbet était bien Constance Quéniaux", confirme la directrice à l'AFP.
Bon.

Mais qui était Constance Quéniaux ?
Il nous reste très peu de choses de cette femme.

Née vers 1831, Constance commence sa carrière dans le corps de ballet de l'Opéra à 16 ans, en 1847. Théophile Gautier la remarque. "Ses beaux yeux noirs et sa danse élégante et correcte" écrit-il, admiratif.
On la retrouve dans un article de L'abeille impériale, "revue du grand monde des modes et de l'industrie". Constance Quéniaux "distinguée et gracieuse" y fait ses débuts en janvier 1854.
Sa beauté et son talent soulèvent des enthousiasmes, peut-être aussi des passions puisqu'un pastel représentant l'artiste est exposé au Grand Palais en 1867. Il est précisé "Constance Quéniaux, de l'Académie impériale de musique".



Dans quelles circonstances rencontre t-elle Gustave Courbet ?
Certainement par l'intermédiaire de Khalil-Bey (1831-1879), ce diplomate turc d'origine égyptienne, célèbre dans Tout-Paris pour sa collection de peintures qu'il expose dans son hôtel particulier du boulevard des Italiens.

Parmi les oeuvres qu'il possède, Le Bain turc d'Ingres mais aussi Le Sommeil du même Gustave Courbet. Ce dernier tableau représente deux femmes nues qui se reposent dans un même lit. Cette oeuvre, réalisée en 1866, déclenche déjà un formidable scandale.

Gustave Courbet est alors considéré comme "un pornographe".
Sa "Vénus et Psyché" n'a-t-elle pas été condamnée pour "indécence" ?
Un critique a même griffonné ces mots assassins : " En recherchant le hideux dans la réalité, Monsieur Courbet est parvenu à révolter le sens général".
Mais c'est précisément le scandale qui a piqué la curiosité de Khalil-Bey.
Au mois de juillet 1866, le diplomate se rend à l'atelier du peintre situé au 32 rue de Hautefeuille.
Et il lui passe commande.

A cette date, Constance Quéniaux a 34 ans. Elle ne danse plus depuis 1859 et elle est devenue l'une des maîtresses de Khalil-Bey, un homme que la presse décrit comme « lymphatique et voluptueux, sensuel et polygame, pittoresque et mystérieux ».
L'origine du monde sera longtemps caché derrière un voile vert dans la salle de bain.

Dès lors, en reconstituant le puzzle, tout semble concorder. Le sexe de Constance Quéniaux pourrait parfaitement être celui de L'origine du Monde.

Le secret du modèle aura traversé les époques... jusqu'à la coquille de Dumas fils et sa découverte par Claude Schopp, qui sort un livre début octobre.

Le dernier secret de L'origine du Monde

Constance Quéniaux ne fit jamais la moindre publicité sur ces séances de pose particulières. Son élégance et ses toilettes continuèrent de charmer longtemps les journalistes.

Dans Le Gaulois du 5 août 1878, on peut lire : "Mlle Quéniaux, artiste de la danse, très élégante, très jolie, d'un goût exquis dans sa toilette, parisienne des pieds à la tête (...) D'où sortait-elle, avant de sortir du troisième dessous ? Je l'ignore, mais elle avait de la race. Elle a dû hériter de quelque grosse fortune patrimoniale. Une vraie femme du monde - et du meilleur."

Fin de l'histoire ?
Non. Il reste un ultime rebondissement.
Savoureux.

Constance Quéniaux décède en 1908. Dans le catalogue de l'Hôtel Drouot où doit avoir lieu la vente de ses biens, le 11 juin 1908, les amateurs peuvent trouver des tapisseries, des bronzes et autres gravures mais aussi un tableau de Gustave Courbet intitulé sobrement "Fleurs". Il s'agit d'iris, de tulipes et de primevères. Etait-ce un cadeau de l'artiste... et un clin d'oeil ?

Dans cette savante composition florale, en son centre, figure une fleur avec une profonde corolle rouge épanouie et ouverte, tel un sexe de femme offert au regard des spectateurs...

Un ultime hommage du peintre ?

Histoire d'avoir un autre son de cloche (certaines ici y verront probablement un jeu de mot machiste... 🙄), un petit billet d'une femme lassée par le dictat matriarcale du néo-féminisme. C'est bien écrit et assez révélateur de l'intégrisme dans lequel verse actuellement le féminisme.

Quand le féminisme chavire dans les eaux radicales
https://www.causeur.fr/feminisme-osez-clito-hommes-139607

À chacune ou presque de mes publications sur mon blog, je dois essuyer une volée de remarques sous forme de commentaires, de mails, de tweets ou de messages persos, plus ou moins cinglants, plus ou moins violents en provenance d’un mouvement qui a salement tendance à vouloir se propager : le féminisme radical ou les éoliennes enragées[1. Avertissement : Ce billet n’a pas été écrit sous une quelconque contrainte et son contenu n’engage que moi, Lilas Goldo, chromosomes XX (et ta mère et tes sœurs aussi un peu)].
Le flot de leur rancœur est si dense et obtus que j’ai dû vite me résoudre à abandonner l’idée de répondre personnellement à chacune (chacun parfois) sous peine d’y perdre toute mon énergie, mon temps et ma foi en l’humanité. Et je laisse donc courir.
Cependant, la récurrence, pour ne pas dire l’acharnement, de ces « agressions » martèle inconsciemment mon être et lorsque je me retrouve devant mon ordi, prête à rédiger un billet, je ne peux m’empêcher d’appréhender leurs réactions à venir, je suis frustrée de ne pouvoir y répondre concrètement et je m’en veux de subir sans rien dire ce harcèlement psychologique.

Un féminisme qui me réduit en victime

Qui ne dit mot consent. Plutôt crever. Ce papier est pour toi, féministe extrémiste, féministe qui s’est clairement égarée en cours de route, féministe mue par la colère qui n’œuvre non pas pour le respect, la dignité et le droit des femmes mais juste contre la bite.

Je refuse de me plier à ce féminisme qui veut m’ordonner comment penser, m’épiler, baiser ou aimer. Crois-tu vraiment que je me casse le cul à m’affranchir des diktats patriarcaux pour venir ensuite lamentablement me jeter dans la gueule, toute aussi béante et tranchante, de ton féminisme despotique ? Féminisme qui me réduit continuellement en victime, en petite chose fragile fatalement manipulée par le Grand Méchant Loup et qui refuse de voir en moi autre chose qu’un utérus sur pattes, un être humain à part entière. Féminisme qui tente de ligaturer ma liberté d’expression en brandissant des pseudo-arguments de culpabilisation. Féminisme qui me ridiculise en prétendant parler au nom de toutes les femmes et dont le discours se résume à un rageur « Je veux être calife à la place du calife ! » discours aussi constructif et perspicace qu’un beau caca nerveux sur le tapis du salon. Féminisme qui m’aboie dessus à longueur de vie : « OSEZ LE CLITO ! » « STOP A L’ÉPILATION ! » « TRIPOTEZ-VOUS ! »

Non, désolée mais je ne souhaite pas m’enrôler dans ton armée de petits soldats à ovaires, j’ai d’autres ambitions que celle de devenir ta chair à canon. Encore désolée mais j’ai la prétention de croire que je suis autre chose qu’un agneau à gros seins. Vraiment désolée mais mon vagin ne fait pas de moi, une pâte à modeler dévouée à tes capricieuses convenances.

Je ne dis pas que le sexisme, les atteintes faites aux femmes n’existent pas, juste que tes armes pour tenter d’y remédier sont si grossièrement affûtées qu’elles finissent par se retourner contre toi et la cause même que tu prétends défendre.

Haine des mâles

Bien sûr que les abus de la toute-puissance masculine existent même que tu en es, féministe toute pleine de fureur, sa preuve irréfutable, sa plaie sanguinolente qu’on ne saurait pas voir. Au risque de fâcher, je vais dire sans détour ce qui me semble entraver une lutte intelligente : bon nombre d’entre vous souffrent visiblement d’une expérience douloureuse, d’un traumatisme, sont ou ont été victimes, d’une façon ou d’une autre, de cette domination patriarcale et réclament une vengeance avant même une réelle égalité des sexes. Ta seule motivation tangible reste la haine. Mais bordel de merde, on ne construit rien de solide avec la haine, la haine est un ciment friable. La haine t’aveugle, te faisant tomber dans un pathétique mimétisme, te faisant prendre ces armes que sont la force et la violence, les tentatives d’intimidation, ces armes qui ne sont rien d’autres que celles utilisées par ceux-là même que tu accuses. Inconsciente, tu détruis à coups de mots lapidaires, rageurs et bornés des années de lutte pertinente, à coups de pioche, tu creuses chaque jour un peu plus, le fossé de la discorde. En instaurant le non-dialogue et ta pensée unique, tu distilles frustration et colère ou les mamelles nourricières de la guerre, tu ne fais qu’attiser les braises déjà brûlantes du sexisme et les femmes en deviennent ton principal dommage collatéral.
La haine n’est qu’un gage de faiblesse. Trop d’affect nuit aux facultés de discernement, il faut cesser de penser avec ses tripes, le féminisme ne doit pas être une psychothérapie personnelle s’il veut être efficace. Le féminisme ne doit pas être impulsif mais réfléchi. Guéris tes blessures avant de vouloir en faire une cause nationale.

Non au matriarcat !

Je veux croire en une complémentarité équitable des sexes et non pas en une dualité puérile, en un rapport de force vain et usant. Je veux me battre pour une parité homme/femme non pas pour imposer un pouvoir matriarcal. Je n’ai pas honte de dire que j’ai besoin des hommes. Tout comme eux ont besoin de moi. Voilà pourquoi je refuse ce féminisme qui veut en faire des ennemis. C’est pas d’une guerre qu’on a besoin mais d’un règlement intérieur qui définisse la place de chacun pour une cohabitation juste et équitable.

Tu dois maintenant admettre une chose, une base ; les femmes n’auront jamais de bite, tout comme les hommes n’enfanteront jamais et l’un ne peut aller sans l’autre. C’est comme ça depuis la nuit des temps, tes sanglots longs n’y pourront rien changer.

Mourir ensemble
Gérard Biard, Charlie Hebdo n°1364

"Je n'y comprends rien."
C'est la phrase la plus souvent prononcée par les cobayes de Charlie à la lecture des résultats de leurs tests capillaires. Tests qui ont mis en évidence entre 34 et pesticides distincts chez les 15 membres de l'équipe qui ont accepté de donner quelques brins de leurs cheveux. Sans décodage, sans explication précise de la nature des produits révélés par les analyses, personne ne comprenait au juste ce qu'il avait dans la tignasse, donc dans l'organisme. C'est normal. C'est même fait pour.

La désinformation - fake news pour les geeks - est pratiquée à grande échelle, de longue date et à grand renfort de volapük par l'industrie chimique et ses innombrables satellites et serviteurs. Elle est le nerf de la guerre. Cela saute aux yeux à chaque page de l'indispensable petit livre que Fabrice Nicolino consacre à la belle et édifiante histoire des pesticides (1). Il faut le lire pour, vraiment, comprendre.

Le but des industriels et de leurs lobbies est, lui, limpide: brouiller les pistes, jouer du pipeau, pour que le citoyen, pardon, le consommateur, s'y perde dans les sigles, les noms imprononçable ou au contraire à la consonance séduisante, le tout enveloppé dans le vocable rassurant de "phytopharmacie". On ne va quand même pas crier sur les toits que certains produits aspergée sur nos beaux fruits et légumes, nos belles céréales, nos appétissants tubercules, sont parfois cousins proches des gaz de combat...

Alors on baptise, débaptise, rebaptise, re-rebaptise des molécules au fil des homologations successives et des rares et toujours tardives interdictions. On leur donne des noms exotiques ou apaisante, qui sonnent comme des cocktails fruités ou des lotions guérissantes. Le Kepone, par exemple, ce pourrisseur de bananeraies au nom de pommade pour courbatures, devenu Curlone. Derrière, la même molécule: le chlordecone.
Et quel cultivateur ne s'est pas imaginé chevauchant dans la pampa en aspergeant ses champs de Gaucho, cet éradicateur d'abeilles bien connu? Il est désormais déconsidéré, mais pas de panique, il y a une flopée de successeurs aux noms tout aussi imagés: Poncho, Confidor, Croiser, Proteus, Bambi - n'est-ce pas mignon? -, Régent...

Ce rouleau compresseur propagandiste va de pair avec, évidemment, les campagnes de harcèlement et de décrédibilisation dont font l'objet les scientifiques qui font des recherches sérieuses sur les conséquences dramatiques des pesticides sur les organismes vivants - dont, pour rappel, nous faisons partie.

Tout est fait pour que l'on soit convaincu que, si près de 80% des insectes volants ont disparu en vingt-sept ans, si un tiers des oiseaux se sont volatilisés en quinze ans, si aujourd'hui, dans certaines ruches, la mortalité des abeilles tutoie les 90%, c'est que la technologie des tapettes à mouche à fait d'énormes progrès.

La réalité, évidemment, est tout autre. Elle se dissimule derrière un imposant nuage toxique, composé de grands chimistes, grands politiques, grands agents de l'État, grands industriels, grand lobbyistes, grands communicants, grands scientifiques de l'académie et grands journalistes de référence. Car tout le monde trempe plus ou moins dans le bouillon de culture "phytopharmaceutique", et tout le monde s'accorde pour rappeler la perte en productivité et en performance qu'engendrerait tout principe de précaution, même à minima.

Heureusement, il y a une justice: tout le monde va aussi mourir... Dans d'atroces souffrances. Et pour certains, en bavant bleu et jaune. A moins que. Eh oui, il reste un soupçon d'espoir. C'est peut être ce que ce livre a de plus étonnant: Fabrice arrive encore à être optimiste.

1) Nous voulons des coquelicots (éditions Les liens qui libèrent)

Le glyphosate attaque aussi les abeilles
Fabrice Nicolino, Charlie Hebdo n°1367

Mon bon ami, voilà qu'on en apprend de nouvelles sur le glyphosate d'une part et les fongicides de l'autre. Le glyphosate d'abord. Un lecteur et chercheur - Édouard, merci - me signale la publication d'une étude de Nancy Moran(1), dont il me dit qu'elle est "l'une des plus respectée dans le domaine des interactions entre insectes et micro-organismes.

Dans la revue Proceeding of the National Academy of Sciences, l'équipe de Moran montre que l'exposition au glyphosate à des doses qu'on peut retrouver dans la nature affecte gravement les abeilles. Sur le papier, cela semble impossible, car le glyphosate cible une enzyme qu'on ne trouve que dans les plantes et les micro-organismes. Mais cette enzyme, que c'est bète, se retrouve aussi dans les bactéries de la flore intestinale de l'abeille.

Sommairement, le glyphosate bloque le développement de bactéries essentielles et provoque dans un deuxième temps la prolifération d'une bactérie opportuniste, Serratia marcescens. Le tout déséquilibre cette flore intestinale qui sous-tend le métabolisme et le système immunitaire des abeilles, les livrant ainsi à quantité de pathogènes.

Par ailleurs, le journal Le Monde à publié le 17 septembre une enquête extraordinaire de Nathaniel Herzberg (2). On y apprend que le monde fait face à une poussée sans précédent connu de champignons très dangereux. Bien sûr, il s'agit souvent de champignons microscopiques, qui diminuent par exemple la récolte de blé de 20%, ce qui est colossal. Au passage , ils tuent beaucoup d'humains, presque autant que la tuberculose, la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde.

L'industrie des pesticides fait des fortunes depuis des lustres en vendant des anti-fongiques à tout va. En provoquant au passage des phénomènes de résistance inouïs: les champignons finissent par muter et deviennent indestructibles. La faute à des traitements pesticides de plus en plus fous. Cet été dans les vignes du sud, on a traité de 15 à 17 fois successives, contre 11 fois en myenne. Le pesticide n'est pas la solution, mai le problème.

1)
pnas.org/content/early/2018/09/18/1803880115

2)
lemonde.fr/long-format/article/2018/09/17/les-champignons-une-menace-silencieuse_5356331_5345421.html

Merci idem pour la carte! Le prochain RDV aura lieu le 2 novembre, les coquelicots ça changera des chrysanthèmes à la Toussaint!

Non malheureusement en ce moment c'est un peu compliqué pour moi. Pour ne rien arranger, je ne suis sur aucun réseaux "sociaux" et pour le coup ça ne m'a pas aidé à avoir connaissance de rassemblements dans les environs. L'appel aux rassemblements était pour ce soir 18h30, je suis tout de même allé faire un tour de ville pour voir si je tombais par hasard sur quelques coquelicots, mais j'ai fait choux blanc!

Les initiateurs du mouvement souhaitent des rassemblements mensuelles pendant 2 ans, pas d'actions spécialement agressives. Une invitation à se retrouver, à manger un camembert, boire un canon, jouer de la musique, débattre et lancer une sorte de dynamique fédératrice autour de cette lutte. De ce que j'ai pu voir sur internet, certains rassemblements l'ont été sous l'impulsion d'associations locales ecologistes.

14 bébés naissent sans bras ou avant-bras : la faute aux pesticides ?

Actu Santé (ladepeche.fr)

Un scandale sanitaire ? Depuis une dizaine d'années, 14 cas d'enfants naissant sans main ou avant-bras ont été recensés en France, dans trois zones différentes de l'Hexagone. Certains scientifiques alertent sur le sujet. Santé publique France a publié, ce jeudi, un rapport sur ce phénomène inexpliqué.


Premier signalement en décembre 2010. Un médecin de l'Ain signale deux naissances distinctes d’enfants porteurs d’une agénésie transverse du membre supérieur. Plus clairement, des enfants naissent sans mains ou même sans avant-bras.

"Les mères de ces enfants sont des patientes du médecin généraliste, elles résident à proximité l’une de l’autre et ne se connaissent pas. Le médecin explique que l’une de ses patientes est d’autant plus inquiète que l’une de ses connaissances (qui ne fait pas partie de la patientèle du médecin), aurait aussi accouché dans l’Ain, d’un enfant porteur de la même malformation", explique dans son compte-rendu le Registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera).

Santé publique France est par la suite alertée. Sept cas groupés sont ainsi recensés dans l'Ain. "Santé publique France étudie systématiquement ces signalements avec un protocole standardisé afin de déterminer si cela est dû au hasard ou non et d’identifier d’éventuelles expositions communes", précise l'agence publique par voie de communiqué.

Si ce signalement a été réalisé, c'est parce que les parents de ces nouveaux-nés résident tous dans un rayon de moins de 20 kilomètres. Pire encore, le nombre de cas mis au ratio du nombre de naissances est 50 fois plus élevé que la moyenne. Une incidence énorme alors que « cette commune compte environ 11 000 habitants et une centaine de naissances en 2014 ».

Pour ces deux régions, « l’investigation a conclu à un excès de cas. Cependant, aucune exposition commune n’a été identifiée ».

Seul bémol, le département de l'Ain ne serait pas le seul à être concerné. Une situation similaire de concentrations de cas (cluster en jargon scientifique) aurait été signalée en Loire-Altantique. "Cet agrégat, signalé par la Cire du Pays de Loire, présente des similitudes avec celui déclaré en 2011 dans l’Ain", affirme le Remera.

Santé publique France a également mené des investigations en Loire Atlantique (3 cas nés entre 2007 et 2008) et en Bretagne (4 cas nés entre 2011 et 2013). "Pour la Loire Atlantique et la Bretagne, l’investigation a conclu à un excès de cas. Cependant, aucune exposition commune n’a été identifiée pour les cas groupés de ces 2 régions", précise le communiqué de presse.

Un lien avec l'exposition aux pesticides ?
Si aucun lien de cause à effet n’est aujourd’hui confirmé, l’implication de l’exposition médicamenteuse ou environnementale (pesticides) dans la survenue de ces anomalies reste en suspens. Comme le pointe Santé publique France, « pour les expositions, en particulier médicamenteuses, il n’existe pas à ce jour une surveillance continue et systématique chez la femme enceinte ».

Pour Emmanuelle Amar, directrice générale Registre des Malformations en Rhône Alpes, il y a de fortes chances que ces malformations soient causées par l’exposition des mères à des produits phytosanitaires, peut-être des pesticides, pendant leur grossesse

"Plus de 400 rassemblements ont été organisés vendredi devant des mairies à travers toute la France pour réclamer l’interdiction des pesticides chimiques. Cette mobilisation fait suite à l’«appel des coquelicots» lancé le mois dernier par le directeur de l’ONG Générations futures, François Veillerette, et le journaliste de Charlie Hebdo Fabrice Nicolino. «Tout ce qui est vivant est désormais contaminé, et menacé. Les oiseaux, les insectes dont nos sublimes abeilles, les papillons, les eaux. Est-ce possible ? En tout cas, c’est devenu insupportable. Et parce que c’est devenu insupportable, il faut se lever»,lit-on sur le site de l’association Nous voulons des coquelicots. Plus de 250 000 personnes ont déjà apporté leur soutien. L’appel à manifester devrait se renouveler tous les mois." (Libération, 05 octobre 2018)


Niort


Saint Omer


Roanne


Formerie


Quimper


Mulhouse


Châteauroux


Rennes


Mont de Marsan


Saint Brieuc


Lorient


Epinal


Plouguerneau


Angoulême


Caen


Dijon

C'est très fréquent de bouillir, de maugréer toute une soirée. Et puis le moment venu, empêtré entre le politiquement correct et les difficultés de la communication orale, on baisse pavillon. Enfin bon, l'avantage du forum c'est que tu as pu te soulager hier soir. C'est déjà ça!

Et puis, dans un sens tu peux t'en prendre à toi même. A force de faire écouter à ton fils des chanson du type La maison Ronchonchon de Alexis HK, tu lui as donné le gout des chanson narquoises! 😋

Bon alors idem, cette sombre histoire de fessée! Tu as eu des explications? Tu as pris ton courage à deux mains pour interroger la maîtresse, au risque de passer pour une pisse-froid?

Je comprend bien. Mais qu'est ce qui te semble le plus grave? Que nos enfants apprennent la Marseillaise à l'école, ou bien Pierre Chêne? La aussi c'est discutable.... Pourquoi les enfants adorent les histoires de loup alors que cela les effraie? Pourquoi alors ne pas chanter des ritournelles à la gloire de la fessée pour en rigoler plutôt qu'en pleurer? Peut-il y avoir une vertue pédagogique derrière ce type de chanson, personnellement je l'ignore.

Je ne cherche pas à t'embêter mais à dédramatiser la situation. On a été élevé avec ce genre de chanson ce qui ne nous a pas empêché d'avoir une enfance heureuse ni fait pour autant de nous des détraqués. Bien que l'avènement de 50 nuances de Grey tout juste 15 ans après la chanson de Pierre Chêne puisse interroger sur la relation de causalité...
@"Koolseb"


Le problème c’est que tu parles aussi à une anti marseillaise
Quant aux contes de fées, les histoires de loups et compagnie : ils ont effectivement un rôle structurant quand il sont contés, expliqués, accompagnés.
Si le truc de la fessée est contextualisé, je ne m’offusquerai pas. Si c’est une chanson apprise « parce qu’elle l’a toujours été et que ça n’a jamais traumatisé personne », je m’offusquerai !
@"idem"


L'offuscation pesée, mesurée et réfléchie. Avec de la suite dans les idées au demeurant! Je valide!

Je comprend bien. Mais qu'est ce qui te semble le plus grave? Que nos enfants apprennent la Marseillaise à l'école, ou bien Pierre Chêne? La aussi c'est discutable.... Pourquoi les enfants adorent les histoires de loup alors que cela les effraie? Pourquoi alors ne pas chanter des ritournelles à la gloire de la fessée pour en rigoler plutôt qu'en pleurer? Peut-il y avoir une vertue pédagogique derrière ce type de chanson, personnellement je l'ignore.

Je ne cherche pas à t'embêter mais à dédramatiser la situation. On a été élevé avec ce genre de chanson ce qui ne nous a pas empêché d'avoir une enfance heureuse ni fait pour autant de nous des détraqués. Bien que l'avènement de 50 nuances de Grey tout juste 15 ans après la chanson de Pierre Chêne puisse interroger sur la relation de causalité...

De toute évidence les paroles son bébètes.

Mais finalement si on compare aux chansons d'Henri Des (cf. son méga tube ci-dessous "Les bêtises à l'école"), on est dans la même veine.

Effectivement si c'est la maîtresse qui utilise la chanson de Pierre Chêne comme outil/support pédagogique, c'est plus discutable. Comme cette video de fête d'école qui met un poil mal a l'aise.

Mais si ce sont les gamins qui se la chantent entre eux, ça ne mérite peut être pas de se mettre dans tout ses états. Toujours le même débats, peut on rire de tout? Ou faut-il s'offusquer de tout? A priori cette chanson date des années 90. C'est sure qu'à l'ère de la pénalisation de la fessée et de l'apologie (la aussi discutable) de la "communication non-violente", ça passe moins bien...


https://youtu.be/_Uf3P6RD65w

Pierre Chêne (l'auteur/compositeur de cette chanson), c'est un peu le Patrick Sébastien des bacs à sable...


https://youtu.be/d2aqLSoJXiE

Je ne sais pas si c'est le cas de ton petit, mais a priori c'est déjà arrivé que des professeurs enseignent ce chant à l'école...


http://www.seveilleretsepanouirdemaniereraisonnee.com/2016/10/il-etait-une-fois-une-comptine-pour-enfant-faisant-l-apologie-des-fessees.html

Christian Huyghe, un mec avec un CV long comme le bras et qui a trempé dans la politique et les OGM, un beau pedigree de vainqueur! Merci pour cette source très fiable et pertinente...

Grace aux tribulations de notre cher président, le chlordecone revient sur le devant de la scène. Certains semblent découvrir ce pesticide aujourd'hui! Pourtant ce scandale est bien connu, même le touriste qui se rend aux Antilles peut lire la fabuleuse épopée du chlordecone dans son guide du routard! Relisez les messages précédents de ce topic, et vous en trouverez référence, évidemment.

L'histoire du kepone (un des noms commerciaux du chlordecone) est très représentative de la dangerosité des pesticides et de la naïveté des gens dont certains en font illustration dans ce topic.
La pollution au chlordecone, à l'instar des autres pesticides, fut le "fruit d'un aveuglement collectif" comme l'a admis Macron dans un éclair de lucidité. Et on y est encore les deux pieds dedans dans l'aveuglement collectif quand on voit vos réactions à l'initiative dont ce topic fait objet!

Le chlordecone? Ce pesticide organochloré fut copieusement utilisé aux antilles entre 1981 et 1993 pour le traitement des bananiers pour lutter contre le charançon. C'est un polluant organique persistant, extrêmement rémanent dans l'environnement. Il a été interdit dès 1977 aux États Unis, et classé officiellement comme cancérogène chez l'homme en 1979 par le Centre international de la recherche sur le cancer. Mais par le jeu de l'ignorance politique, de la prévalence de la productivité sur la santé et la raison, il n'a été interdit en France qu'en 1993, date jusqu'à laquelle il fut utilisé sans vergogne en Guadeloupe et en Martinique. Depuis 1999 la pollution des terres a été prouvée scientifiquement. Le nombre de cancer de la prostate explose aux antilles. À certains endroits l'eau souterraine contient des taux de chlordecone 100 fois supérieurs à la norme. On estime que la pollution persistera 700 ans, bel héritage pour les générations futures, les enfants de nos enfants de nos enfants de nos enfants de nos enfants de nos enfants de nos enfants de nos enfants de nos enfants de nos enfant,... etc.

En résumé
1951: Première synthèse du chlordecone.
1958: Mise sur le marché américain.
1963: Une publication met en évidence sa toxicité
1965: Mise en évidence de sa reprotoxicité
1972: Jacque Chirac signe l'Autorisation de Mise sur le Marché français du Chlordecone
1975: Une centaine d'ouvriers sont gravement intoxiqués sur une ligne de production de chlordecone.
1977: Interdiction aux États Unis.
1993: 30 ans après le premier signal d'alerte, 16 ans après l'interdiction aux USA, interdiction en France.

Une histoire comme celle de l'amiante. On connaissait la dangerosité du produit mais on a continué de l'utiliser par convenance. Vous avez raison messieurs dames, défendons les pesticides! Après tout il est important de maintenir les niveaux actuels de rendement des cultures. A l'heure ou 30% des denrées alimentaires sont jetées a la poubelle (dernière statistique officielle!), il est important de maintenir les rendements pour conserver ce plaisir divin de gaspiller! Vous avez raison, continuons de jeter, continuons de balancer des tombereaux de pesticides, ne changeons pas nos manière de consommer ni de produire, continuons de fermer les yeux et de foncer droit dans le mur...

"Notre-Dame Mélancolie
Tu sais les églises, les mosquées
Les synagogues puis tout les temples
Puis tous les fils des Templiers
Des ignorances au goût de Dieu
Pour mieux vendre aux désespérés
Pour les marchands du désespoir
Sûr, y'a de l'argent à gagner

Notre-Dame Mélancolie
Dit, combien de sang sur les mains ?
A croire que le Bon Dieu ici
Du Diable n'est que la catin
Des prostitutions sur l'autel
Des spiritualités, mon cul
Il n'est rien de spirituel
Dans le théâtre des faux-culs

Notre-Dame des tyrannies
Notre-Dame collaboration
Notre-Dame de tous les pays
Puis Notre-Dame désillusion
Les fils de Dieu puis des Marie

[...]

Comment l'ignorance des Hommes
Peut construire aussi beau que toi
"

Si le vocabulaire religieux est très présent dans les texte de Saez, cela relève d'une certaine culture de l'ésotérisme. On peut être fasciné par les turpitudes humaines sans les cautionner, c'est ce qui le pousse probablement a faire autant réference a la religion dans ses textes alors que son athéisme n'est plus à démontrer (cf. paroles ci dessus).

N'oubliez pas que sur le visuel initial de la pochette, on observe un reflet d'écran d'ordinateur en surbrillance sur le visage de dieu. On peut imaginer une sorte d'allégorie au sentiment de toute puissance qu'épprouve l'internaute derrière son écran. La nouvelle religion étant celle des réseaux sociaux, par le biais des quels tout à chacun s'exhibe avec la volonté de susciter l'admiration, de fédérer une communauté d'adorateurs autour de lui.

Je vois que tu n'as pas compris les tenants et les aboutissants de la mobilisation. Il ne s'agit pas d'une simple pétition, la pétition n'est qu'un support à la mobilisation. Voici ce que je disais en préambule:

"La pétition lancée par Fabrice Nicolino pourrait être une de plus dans un océan de complaintes inutiles. Mais celle-ci parait très structurée. En plus de l'édition spéciale de Charlie Hebdo et d'un symbole de ralliement (un coquelicot en boutonnière), elle s'accompagne d'un livre-manifeste (!) signé par Fabrice Nicolino et François Veillerette, intitulé Nous voulons des coquelicots et publié aux éditions Les Liens qui libèrent (LLL). La chanteuse Emily Loizeau prépare de son côté une chanson qui sortira en novembre et soutiendra la cause. Enfin cette mobilisation citoyenne s'annonce durable puisque Nicolino exhorte les gens à se retrouver tout les mois pendant 2 ans sur les places de vos villes et villages."

Premier RDV le vendredi 5 octobre!

Pourquoi vouloir décrédibiliser l'appel pour avoir fait référence au glyphosate? Évidemment, et malheureusement, il en existe bien d'autres. Mais celui-ci est sous le feux des projecteurs en ce moment et il est normal que lorsqu'on fait référence à Monsanto on parle du glyphosate! C'est quoi cette mentalité d'hypster caricaturale? Les gens aiment les coquelicots? Je vais vanter le mérite des horties! Tout le monde critique le glyphosate? Je vais le défendre! 😂
Un peu de sérieux...

Mais sache que dans l'édition qui soutient la mobilisation contre les pesticides, nombreux sont cités: Gaucho, poncho, confidor, croiser, proteus, bambi (!), régent pour les noms commerciaux. Mais on y parle aussi chlordecone, triclosan, SDHI, néonicotinoïdes,... tu connais tout ça évidemment!

La pensée magique
Yann Diener, Charlie Hebdo n°1364

Dans l'antiquité grecque et au Moyen Age, on mourrait de la peste, fléau porté par les dieux sur la terre pour punir les hommes de leurs crimes, punis pour avoir troublé l'ordre du monde en défiant les divinités diverses et variées.

Aujourd'hui, nous nions encore massivement le fait que nous avons détruit assez d'espèces animales pour que l'équilibre entre elles soit rompu, ou le fait que nous avons suffisamment pollué la planète pour être maintenant exposés aux foudres climatiques.
Les enfant sont prêts à croire qu'ils naissent dans les choux ou dans les éprouvettes, et qu'on fait des bébés en s'embrassant. Et dans leurs rêves comme dans leurs névroses, les adultes continuent à croire à ces théories sexuelles infantiles.
Alors, pas étonnant qu'on soit aussi bien capables de penser que les pesticides, c'est dangereux seulement pour le voisin. On peut mettre autant d'énergie à construire un savoir qu'à l'annuler ou à l'oublier. C'est ce que Lacan appelait la passion de l'ignorance - que nous négligeons la plupart du temps, mais qui fonctionne avec les deux autres grandes passions humaines que sont l'amour et la haine.

"Tu verras ça quand tu seras plus grand", répondent les parents embarrassés. Ça fait sourire, mais on peut passer toute une vie à préférer ne pas trop en savoir sur ce qu'on pense, sur ce qu'on mange et sur ce qu'on respire: nous répétons la phrase parentale "on verra ça plus tard".

On s'amuse aussi quand un pygmée nous explique qu'un rituel va guérir une fracture du fémur ou soigner une infertilité. On en rigole facilement mais ça ne nous dérange pas de penser du soir au matin que la planète va tenir le coup.

"Ça va s'arranger": la pensée magique est d'autant plus forte que nous pensons nous en être débarrassés.
Notre arrogance techno-scientiste nous rend un peu plus ignorants de notre très naturelle pensée magique. C'est la thèse de Freud dans Totem et tabou, ce grand livre écrit en 1913, qui explicite les mécanismes de la pensée magique et les raisons de la puissance des religions.

Nous n'avons pas abandonné la pensée magique, nous lui avons seulement donné un déguisement moderne. Ils ont changé de forme, mais nous avons toujours besoin de totems - les idéaux en tout genre - et de tabous - les interdits alimentaires entre autres. Et cette pensée magique est d'autant plus agissante que nous nous croyons débarrassés de tout le folklore des sauvages. C'est ce qui nous rend capables - même très au fait de la toxicité de la plupart des produits que nous consommons - de continuer à les avaler.

Certaines images ou démonstrations rationnelles peuvent même renforcer le déni (les révisionnistes ont de l'avenir). L'esprit des Lumières n'a pas empêché les crimes de masse du XXème siècle - il nous a même permis de nous aveugler sur leur possibilité. C'est que, en fonction du moment où elle est projetée, une lumière trop vive peut nous aveugler: on ferme les yeux, c'est un réflexe défensif.
C'est tout bête, mais notre rapport au savoir suit le même mécanisme: nous sommes tous au fond des climatosceptiques, nous avons tous d'abord envie de penser que Fabrice Nicolino exagère, et que tout va s'arranger après une bonne nuit de sommeil.



Et si ce n'est pas votre cas:
https://nousvoulonsdescoquelicots.org

Merci caféine pour toute ces infos très intéressantes! C'est vrai que la chasse est quelque chose de paradoxale, les chasseurs dorlotent leurs proies pour mieux les tuer. Et dit comme ça, ça ferait presque penser aux comptes de notre enfance!
Après il est exagéré de croire que sans chasse les sangliers ne saccageraient pas les cultures. Au contraire, sans les nourrissages ils pourraient pallier cette disette en s'en prenant davantage encore aux parcelles. La preuve qu'en partant d'une même problématique on peut développer des angles de vues divergents.

Bref, trêve de sangliers, revenons en à nos moutons! Voici un petit article remettant le clochet au milieu du village concernant les industriels des pesticides.


Monsanto et Bayer unis par le crime

Bayer, géant des pesticides, à terminé en juin la digestion de l'américain Monsanto. Le nouveau groupe devient le plus puissant de l'agrochimie et contrôlera 20% du marché mondial des pesticides et des semences. Au passage, Monsanto devra changer de nom.

On ne peut pas trouver pire histoire que la leur. Bayer à organisé la guerre des gaz lancée en 1915. En quelques minutes, un gaz chloré s'abat sur les tranchées françaises et tue aussitôt des milliers de jeunes gars, dont beaucoup sont des Algériens.
Fondu dans le consortium IG Farben, Bayer devient une pièce essentielle du régime nazi. On lui doit en bonne partie la construction de l'usine de caoutchouc synthétique de Monowitz-Buna, associé au camp d'Auschwitz. IG Farben y a fait mourir d'épuisement et sous les coups des milliers de prisonniers.
Parallèlement, l'un de ses chimistes, Gerhard Schrader, lance l'épopée des pesticides organophosphorés en inventant le gaz soman. Encore merci. Après la guerre, Bayer installe Fritz ter Meer à la tête de son conseil de surveillance. C'est lui qui a supervisé la construction de Monowitz-Buna.

Quant à Monsanto, parmi tant d'autres abominations, signalons pour commencer les PCB. Devenu avant-guerre le leader de ces isolants, Monsanto en fera un poison mondial, avant leur interdiction cinquante ans plus tard. Or Monsanto savait l'essentiel dès 1937. Autre étendard: l'agent orange des années 60.
Monsanto fabrique pour l'armée américaine un herbicide dément qui vise à tuer la forêt tropicale vietnamienne, sous le couvert de laquelle se cachent les combattants vietcongs.
Les américains déverseront des millions de litres, et trois millions de Vietnamiens, jusqu'à la troisième génération, souffrent de cancers et de maladies neurologiques.
Le reste est davantage connu: désinformation autour des OGM, désinformation autour du Roundup - qui contient le fameux glyphosate. Ainsi que le montrent les "Monsanto papers", le groupe utilise constamment des méthodes de voyou pour tromper l'opinion et disqualifier les scientifiques récalcitrants.

Fabrice Nicolino, Charlie Hebdo n°1364