https://www.ouest-france.fr/societe/prison/prison-le-gouvernement-presente-son-plan-pour-ameliorer-la-sante-des-detenus-6425303
A voir si tout sera appliqué et si c'est adapté pour combler les carences actuelles. Puis c'est dit que ça n'est pas chiffré mais après tant pis on s'en fout du coût, quand on mise sur le tout carcéral avec des peines plus longues il faut assumer tout ce qui va avec...


Je traduis l'article en vrais mots :
"Pour l’instant, le projet n’a pas encore été chiffré. "
= on n'a pas les budgets et on verra bien plus tard si on envisage de mettre les budgets en face.

"Première des actions annoncées dans le plan interministériel : le lancement prochain de deux études nationales sur la santé mentale des personnes détenues pour mieux identifier et soigner les malades alors que le dernier état des lieux date de 2004.
Il y a quinze ans, cette enquête épidémiologique sur les troubles psychiatriques en milieu carcéral comptabilisait 8 hommes et 7 femmes sur 10 présentant au moins un trouble psychiatrique et 25 % un trouble psychotique (la schizophrénie par exemple)."
= on gagne du temps et peut-être en croisant les doigts on arrivera à faire croire que ça va mieux vu que blablabla, on sortira un chiffre de nulle part pour dire que ça va mieux. Entre-temps, tout le monde continuera à s'en foutre et à penser que ceux qui sont derrière les barreaux et ben c'est bien fait pour eux et que ça les matera et que quand ils sortiront et ben ils auront plus envie d'y retourner et donc ils se tiendront à carreau. Voilà, voilà.

"généraliser la télémédecine - comme c’est déjà le cas hors détention - dans l’ensemble des unités sanitaires en milieu pénitentiaire (USMP) d’ici 2022"
= sauf que faut bien qu'il y ait (aussi) un professionnel de santé de l'autre côté de la caméra, à côté du pati..., oups, j'ai ripé, du détenu. Ca veut dire qu'il faut embaucher des gens et vu que -voir point 1. Alors y'a Siemens et consorts qui vont se gaver et qui vont équiper moyennant quelques millions les zonzons sauf que y'aura personne pour les utiliser. Tadam ! Achetez du Siemens et consorts, ça va progresser à la bourse.

"en particulier pour les consultations de dermatologie, d’ophtalmologie ou de pré-anesthésie"
= euh, pourquoi ? Et les autres soins ? (non non, je dirai pas Passion Ophtalmo, non, non)

"Ceci afin d’éviter les extractions médicales et de prévenir tout retard de prise en charge"
= ce qui serait quand même vachement plus simple s'il y avait plus de professionnels pour assurer ces extractions. Ah oui, mais ça veut dire plus de soignants dans les CD et à l'hôpital aussi pour les prendre en charge. Zut.

"Des stages en milieu pénitentiaire pour les internes en médecine seront proposés sur l’ensemble du territoire pour attirer un nouveau public"
= Tu peux toujours proposer Nicole, ça coûte pas cher. Ca changera pas grand chose, tu vois parce que se fader 10 ans d'études pour aller bosser dans un CD où le poids administratif et l'absence de moyens techniques et humains t'empêchera de soigner tes patients comme tu le souhaites, ben c'est pas hyper motivant.

"rappelé leur engagement d’ouvrir de nouvelles places dans des unités d’hospitalisation spécialement aménagées (UHSA), des institutions psychiatriques sécurisées où sont pris en charge des détenus sous le régime de l’hospitalisation complète. Il y a actuellement 9 UHSA, d’une capacité totale de 440 places."
= On te croit, Nicole, on te croit. Et vu que :
"surpopulation carcérale, qui atteignait au 1er avril le nombre record de 71 828 détenus pour quelque 61 000 places. Jusqu’à un quart des personnes incarcérées présenteraient des maladies psychiatriques lourdes.
3 mesures principales
Première des actions annoncées dans le plan interministériel : le lancement prochain de deux études nationales sur la santé mentale des personnes détenues pour mieux identifier et soigner les malades alors que le dernier état des lieux date de 2004."
Il y a quinze ans, cette enquête épidémiologique sur les troubles psychiatriques en milieu carcéral comptabilisait 8 hommes et 7 femmes sur 10 présentant au moins un trouble psychiatrique et 25 % un trouble psychotique (la schizophrénie par exemple).
--> ça voudrait dire qu'il faudrait 17750 places en UHSA. Allez Nicole, t'as plus qu'à en ouvrir 17310. Avec ta copine Agnès, on a confiance en vous. Ca va marcher. Yes you can !

les furtifs - Alain Damasio
et ben comment dire, y a des chapitres où j'avais envie de savoir la suite, et d'autres où je me suis dit c'est quoi ce délire manichéen, c'est quoi ces mots dont il faut que je devine le sens.
pas certaines qu'on avait besoin d'autant de pages pour dire et redire la même chose, et puis alors le chapitre intitulé Tà, j'ai lu en diagonale parce que même en aimant les langues et les mots il m'a saoulé Mr Damasio

viper82 je vais suivre ton conseil de lire La Horde des contrevents, pourvu que ce soit meilleur parce que je regrette d'avoir acheté Les furtifs.


Vos commentaires plus une vidéo postée par Suffragettes où j'avais trouvé le sieur un peu "malaisant" comme disent les jeunes, ne m'incitent vraiment pas à me lancer dans le dernier opus. Par contre, Elea, tu peux foncer sur La Horde. C'est du très très bon.... et visiblement pas aussi "je fais des effets de style parce que ça me permet de paraître plus malin que les autres" ce qui n'est -certes- qu'une impression mais à laquelle j'entends rester fidèle au cours des prochains mois. Peut-être plus tard, on verra.


Je confirme.... même si on est tenté de faire des liens avec les livres. Mais tout à fait accessible aux non fans.

Pataquès

Les zombies qui ont mangé le monde, série complète en 4 tomes - Guy Davies & Jerry Frissen


« Los Angeles, 2 juin 2064.
Le monde a changé. Les morts sortent des tombes, les cadavres ressuscitent. Impuissants devant l'accroissement à hauteur de 35% de la population des morts-vivants, le gouvernement a adopté des lois qui obligent les vivants à cohabiter avec les morts. »

Vous aimez les histoires de zombies méchants qui passent leur temps à manger des humains et des humains qui survivent dans un monde hostile et post-apocalyptique ?
Ben, vous n'allez pas être servis.
Parce que le postulat de base n'a rien à voir.
Les zombies sont des citoyens qui tentent de cohabiter avec des humains qui ne leur font pas de cadeau. D'abord parce qu'ils ont « une odeur épouvantable » (T1) et que rien que pour cela, ça justifie qu'on les réduise en cendres qui elles, ont une odeur tout à fait acceptable. Pour cela, on peut compter sur Karl Neard, un loser très moche qui travaille au noir à la capture (sans danger) de zombies et à leur incinération clandestine.
Il travaille avec sa sœur Maggie pour laquelle il est admis qu'elle est « complètement givrée », bien que l'histoire montrera (une fois de plus!) que les femmes sont bien l'avenir de l'humanité.
Freddy Mercky, est le troisième larron, un malabar qui au fil des albums, va devenir le personnage principal de cette histoire de zombies qui n'en est pas une. Détail qui n'en est pas un puisque à l'origine de nombre de ses actions musclées, il ne supporte pas qu'on l'appelle « le Belge » parce que « Etre belge, c'est comme marcher dans une merde avec des godasses à crampons. Ça colle. » (Jerry Frissen, le scénariste est belge, et comme le dit la préface de Jean-Pierre Dionnet (feu « Les enfants du rock »), il « en profite pour régler ses comptes avec sa belle-mère »).

Les 2 premiers albums contiennent des histoires brèves indépendantes. Chaque histoire s'achève ainsi : « un fait divers crépusculaire comme il s'en déroule des centaines chaque jour à Los Angeles ».
Ce sont les meilleurs de la série.
Les 2 derniers prennent le temps de distiller l'intrigue qui, du coup, se noie un peu dans des détails superflus quoique rigolos mais qui créent un tempo plus lent.

Sous ses allures de grand n'importe quoi, cette BD est beaucoup moins débile que le dessin, volontairement crado et puisant volontairement dans les récits de genre de série Z baigné de couleurs évoquant des variations de fèces pourrait le faire croire. Parce que :

un monde où Jésus ressuscite, où le religieux impose sa loi, son langage, ainsi on ne dit plus morts-vivants et zombies est une injure ; le terme approprié est non-vivant, « Foi et espoir » conclue toute discussion ; la philosophie est « respecte le vivant autant que le non-vivant »

un monde où l'homme s'est inventé une hiérarchie dans le partage de l'espace social, où tout une frange de la population zone dans l'insalubrité et s'organise en une société à côté de, puisque la cohabitation parmi, est source de danger, permettant l'émergence d'une mafia dont le patron est Frank Geneva, « le non-vivant le plus puissant d'Hollywood »

un monde où cette même partie de la population est utilisée (dans tous les sens du terme!) par des hommes qui n'ont pour ambition qu'imposer une loi qui leur assurera le contrôle du pouvoir politique et la richesse de ceux qui les financent

Mais c'est avant tout une BD hilarante. Un enchaînement de situations improbables mais logiques, un humour premier degré assumé et jouissif, avec des vivants laids au dedans comme au dehors, bêtes et méchants dont on se demande ce qu'ils ont encore d'humains entre eux et des phrases qui font mouche et font bien marrer. Bon Dieu que ça fait du bien ! Allez, Foi et espoir à tous !

Spéciale dédicace à SuffragettesAB

A défaut d'avoir réussi à influencer les électeurs français, on va dire que Francis Lalanne fait rayonner la culture français en Corée :


https://www.youtube.com/watch?v=B93zBB0f0SA

https://www.youtube.com/watch?v=Wd3Fs9Leumo

Allez, puisqu'on y est, juste pour le plaisir : 469 525 260 vues !

https://www.youtube.com/watch?v=pBuZEGYXA6E

She'll understand

Mahalia Jackson - Sometimes I feel like a motherless child


https://www.youtube.com/watch?v=mc2vVPV_ZTQ

Simply Red; Live at Montreux, 2003

https://www.youtube.com/watch?v=iHQwU0HDrvE

https://www.youtube.com/watch?v=ndomLH6ScOw

Enjoy life while it's on...

quant à l'abolition du genre? ah ben nan, ça va pas être possible ça, comment donc les gens vont pouvoir montrer leur égocentrisme quand la seule chose qui leur importe c'est leur appartenance ou non appartenance à un genre. Ils vont parler de quoi?
C'est très con, parce que c'est juste la clef de voûte du combat des personnes trans et NB militante ainsi que celui d'une grande partie du féminisme actuel.
@Suzie


Indépendamment des proses très personnelles qui prolifèrent dans ce topic, il me semble que Eléa pose une problématique intéressante. Les débats identitaires auxquels on assiste actuellement (genre, religion, handicap, etc.) ne risquent-ils pas de fractionner dans des combats singuliers plutôt qu'unir pour une lutte commune ? J'entends l'argument des luttes conjointes. Je n'y souscris pas.

Peut-être suis-je d'une génération (et surement plus, d'une éducation) où le maître-mot était : trouve ta place dans la société et fais au mieux avec tes différences. Par exemple, la question de l'identité et des origines. Je suis de la famille : On te donne un prénom qui sonne français (vous pouvez entrer dans le débat sur ce qu'est un prénom qui sonne français, mais je ne vous suivrai pas), on met le paquet pour que tu parles un français le plus impeccable possible, etc. Tes racines, tu les portes en toi, tu as accès à la culture des origines dans l'espace de ta vie privée et tu vas piocher dedans ce qui te permet d'embellir la culture de ton pays d'adoption. Mais en aucun cas tu ne revendiques une différence, une singularité. Le mot-clé est : faire avec, pas faire autour.
Cela me fait penser à une vidéo de Kalune posté par.... Suzie dans laquelle la personne qui l'interview insiste (un peu lourdement) sur son handicap. Il répond qu'il ne se sent pas concerné par cette lutte ; que son combat est plus grand que cela. Et je le suis à 200% là-dessus (bon, un peu moins sur une chanson où il envisage de se soigner grâce à la mémoire de l'eau... Perso, je préfère que mon toubib me traite avec autre chose que de l'eau et du sucre, mais bon, bref.)

Son combat est plus grand que cela. Voilà pour moi la phrase clé.
Il me semble qu'Eléa (enfin si j'ai compris), fait part de son désarroi sur des luttes qui, si elles sont légitimes et doivent aussi être menées, manquent de TRANSCENDANCES. Et je me questionne également si, à mener ces combats identitaires, nous ne nous faisons pas un peu rouler dans la farine, si le pouvoir politique n'attend pas que cela pour que rien ne bouge. Car finalement, à vouloir faire valoir ce qu'Eléa appelle "égo", je crains que nous passions à côté de luttes dont tous, y compris les concernés de ces causes "identitaires" bénéficieraient, essentiellement les luttes pour une bonne répartition des richesses, équilibre des ressources qui est la pierre angulaire d'une société en paix. Un mot que trop prennent comme une évidence.
Contre-argument : d'où l'intérêt des luttes conjointes.
Sauf que non. Dans un monde parfait, composé de gens intelligents qui savent quels bulletins mettre dans l'urne (cf. Suffragettes AB), oui, ça marcherait. Mais. L'homme est con. Et qu'au lieu de voir ce qui est attribué à tous, il verra toujours ce qui est attribué à l'autre (quand bien même cette chose n'est d'aucun intérêt pour lui! Essayez autour de vous pour voir : j'en n'ai pas besoin, mais je veux ce truc parce que Bidule l'a eu.
Donc, ne faut-il pas mener ces combats identitaires ? Si, bien sûr. Mais, et croyez bien que j'entends très bien, tous les jours, la souffrance que cela peut représenter pour les personnes concernées, en les replaçant pour ce qu'elles sont, pas moins certes mais pas plus non plus.

LES CONS SONT TROP MOBILISES

Je ne sais pas trop où mettre cette vidéo un peu vieille, mais découverte il y a peu. Alors comme elle concerne tous les livres ....
Attention : en espagnol, sous-titré anglais (plutôt facile dans les deux langues) :


https://www.youtube.com/watch?v=YhcPX1wVp38

Yves Jamais, La 2Deuche, Lempdes (près de Clermont)

Comme d'hab, un concert solide, avec un interprète généreux qui potentialise complètement ses chansons (surtout au niveau de sa voix, qui est parfois un peu "plate" en CD). Des musiciens au top qui donnent la pêche. Petit bémol niveau éclairage (est-ce la salle qui veut ça ? ou un budget très serré qui oblige à la formule de base ?), éclairage un peu rudimentaire qui laisse parfois un chanteur un peu isolé sur une scène plutôt grande. L'artiste ne doit plus compter que sur sa présence (qu'il assure) pour habiller ses chansons. Il le fait, et bien. Chapeau.

Yves Jamait, c'est qui ?


https://www.youtube.com/watch?v=QCdbOLgKjFY

Pfff Ema, ça fait des semaines que je veux répondre à ton post, mais question de manque de temps, de flemme, et puis va falloir que je réfléchisse à ma réponse ....la semaine prochaine je fais la garde-malade, j'aurai enfin le temps


Va pas te prendre la tête non plus, hein, ça ne le mérite pas
Sinon, c'est vrai que c'est sympa de voir courir un cochon. Ça court étonnamment vite ! (enfin, tant qu'ils ne sont pas trop gros).

Certes, monsieur préfère la chair fraîche, mais tout Léo qu'il est, faut quand même être un peu tartignolle pour espérer quoi que ce soit d'un monogame à répétition.

https://www.20minutes.fr/societe/1927367-20160923-enfants-stars-youtube-phenomene-expansion-interroge
Voilà une autre dérive de cette société de consommation... à vomir!


J'ai découvert ce truc du unboxing avec ton post et j'ai découvert que le phénomène concernait tout un tas de gens sur tout un tas de produits. J'imagine l'intérêt de ceux qui filment leurs enfants ou se filment en train d'ouvrir des cartons avec des trucs dedans : se mettre en valeur, montrer qu'on a une vie trop cool, bref, gonfler son ego à coups de likes. Soit.
Mais est-ce que quelqu'un peut m'expliquer l'intérêt de ceux qui regardent ? Parce qu'en fait, ce n'est jamais qu'une longue pub qu'on s'inflige ? Je ne comprends pas. Help.

Le responsable des ressources humaines, passion en trois actes, Avraham B. Yehoshua, 283 pages

L'histoire (4e de couv) :
« Un attentat suicide sur un marché de Jérusalem. Une femme est tuée, anonyme. Sur la victime, un unique document : sa feuille de paie, qui porte comme seule référence le nom d'une entreprise. A l'hôpital, personne ne vient réclamer son corps. Un journaliste saute sur l'occasion et tente de déclencher un scandale en dénonçant le manque d'humanité de l'entreprise, qui ne s'est même pas inquiétée de l'absence de son employée. Mais qui est donc cette inconnue ? Sur l'ordre du patron, c'est le jeune responsable des ressources humaines qui se lance sur ses traces. Julia Ragaïev, une étrangère, belle, a tout quitté pour vivre à Jérusalem ; ingénieure, elle était pourtant employée de nuit au service de nettoyage. La mission du DRH, qui doit rendre une identité à cette femme et lui permettre d'avoir un enterrement digne, se transforme rapidement. »


Ce roman est déroutant à deux points de vue.

L'histoire bien sûr qui sur un postulat un peu anecdotique (retrouver l'identité d'une morte) s'éloigne très vite de l'enquête à laquelle on s'attend pour se transformer en un chemin initiatique d'où nulle morale n'émerge.... enfin pas de manière évidente. Les lourdeurs paperassières bien futiles, qui n'ont d'autres fonctions que nourrir la bête qui les crée, dans lesquelles se débat le drh cèdent progressivement la place à un road-movie aux allures de conte initiatique avec des personnages caractéristiques du conte, le souverain qui exile (le patron), le facilitateur (la délégation consulaire), les compagnons de route (les frères du camion), l'empêcheur qui finalement oblige à l'action (le journaliste), la belle inconnue (bien que seule à avoir un nom, c'est la seule qui n'a pas de visage) et même la babayaga qui forcera le héros à aller au bout de sa démarche.
Un sacré foutoir, mais pas un joyeux foutoir.

Déroutant aussi parce que le style de l'auteur se charge de nous mettre du plomb dans les pattes. C'est un peu dur d'y rentrer au début. Les phrases sont longues, les personnages sont désignés par l'une de leurs caractéristiques (le Vieux, la Vipère,...) ce qui génère abus de pronoms dans lequel on se perd parfois, les dialogues sont très littéraires et plutôt éloignés d'une langue orale. Sans oublier les ruptures de regard qui semblent tomber comme un cheveu sur la soupe, sans que le narrateur ne soit toujours identifié au début, mais qui permettent, lorsqu'on les a conclues, d'avoir un regard objectif sur ce qu'entreprend le drh.

La structure en 3 parties, correspond aux 3 étapes de ce voyage.

Partie 1 : « Le responsable »
Partie la plus longue où se reconstitue l'histoire de cette femme et où le drh lutte contre l'emprise qu'exerce cette inconnue sur ceux qui l'ont croisée, et dont il voudrait bien se débarrasser.
Extrait : (le DRH rencontre pour la première fois le supérieur de Julia Ragaïev) :
« Le DRH s'excusa de ne pas avoir refréné l'insolence de sa secrétaire, mais le contremaître l'écoutait d'un air distrait. On aurait dit qu'il trouvait la brusquerie de la jeune femme légitime, au contraire. Mais quand le DRH revint sur les craintes du patron et sur la nécessité de connaître les faits exacts afin d'élaborer une riposte adéquate, le regard de son interlocuteur se fit plus incisif, comme s'il avait compris qu'une simple clarification bureaucratique ne suffirait pas à régler le problème. »

Partie 2 : « La mission »
Partie où se met en place le rapatriement du corps, étape que subit le drh tout en admettant qu'il ne peut en être autrement.
Extrait : (le DRH croise pour la première fois dans l'avion qui ramène le corps, le journaliste qui a créé cette affaire) :
« Il se dirigeait à tâtons dans le couloir quand un homme se leva et le saisit à bras-le-corps, l'empêchant d'avancer.
« Vous m'avez traité de vipère ? Susurra le compagnon du photographe. Eh bien, me voici en chair et en os, de la tête à la queue. Enchanté. Je vous présente mon photographe. Nous avons fini par nous rencontrer, entre ciel et terre et dans un nouvel état d'esprit. Nous sommes venus couvrir votre voyage expiatoire. Mais ne vous en faites pas, cette fois, c'est avec les meilleures intentions du monde, nous ne sommes plus venimeux. »
Un dormeur entrouvrit les yeux en soupirant. Le DRH baissa la tête sans répondre. Il n'était guère supris. Il avait eu raison de se méfier, songea-t-il en se libérant de l'étreinte du journaliste.
« Un reportage impartial ? Grinça-t-il avec une sécheresse toute militaire, mais sans animosité. Nous verrons si vous en êtes capable. Mais vous avez intérêt à garder vos distances, je vous préviens, et c'est valable aussi pour votre photographe ! »

Partie 3 : « Le voyage »
Partie peut-être la plus loufoque, road-trip improbable dans une province (imaginaire?) de l'ex URSS visant à acheminer le cercueil jusqu'au village d'enfance de la défunte.
Extrait : (le drh explore tout seule avec l'assurance de l'ancien soldat qu'il est un marché local.)
« Au bout de la clairière, de la fumée s'élevait une grande marmite posée sur un feu. Pourquoi ne pas aller voir ce qui mijotait là-bas ? Une paysanne sans âge remuait le contenu du pot en chantonnant d'une voix rauque. Elle portait un manteau de fourrure élimé et d'après les traits de son visage, il était difficile de dire si elle était attardée ou appartenait à une ethnie inconnue. [...]Il se contenta donc de lui offrir un billet en désignant la mixture noirâtre à reflets rouges qu'il prenait pour un ragoût local. La femme parut stupéfaite et refusa l'argent en marmonnant quelque chose. Il insista, posa le billet à côté de la marmite, il s'empara d'une grande timbale en fer-blanc qu'il trouva là et la lui tendit pour l'inciter à la remplir de sa soupe tatare. Les autres femmes qui assistaient à la scène se mirent à grommeler comme pour le mettre en garde, ou avertir leur compagne qui, curieusement, atermoyait toujours. Le responsable dut se résoudre à plonger lui-même la tasse dans le pot, il se hâta de la remplir et avala lentement le liquide épais et brûlant. »

Alors pourquoi est-ce une lecture qui mérite le détour ?

D'une part, parce que, rien ne ressemble à rien de connu dans cette histoire. C'est dire.
D'autre part, parce que l'auteur n'est pas n'importe qui et que son regard est toujours intéressant.
Yehoshua fait partie de ces (trop rares) voix qui militent pour le dialogue israélo-palestinien et la création d'un état palestinien. Pas uniquement par humanisme, et c'est en cela que sa démarche mérite d'être entendue. Mais aussi pour prévenir d'une désagrégation interne et à terme la fin de l'état d'Israël comme havre pour les juifs, tel qu'il a été pensé au départ.

On peut lire cette histoire pour ce qu'elle est, une aventure un peu étrange, des personnages pas vraiment à la hauteur contraints à la réaction face à des rebondissements imprévus. Mais les personnages que donnent à voir Yehoshua constituent aussi une fenêtre ouverte sur l'état d'Israël, ses fêlures perpétuelles, sa quête d'identité jamais achevée, la mort intégrée comme fatalité quotidienne, ses idéaux qui côtoient la médiocrité, et l'avenir toujours incertain, et le sens de tout cela qui reste toujours à trouver.

Est-ce que les sénateurs sont dispensés d'une demande à l'AP ?

Je crois qu'ils peuvent se présenter à la prison et même être accompagnés d'un journaliste ensuite la pénit est tenue de les faire visiter, mais à vérifier.
@Damnée


Trouvé note concernant la visite de journalistes, dans laquelle on rappelle un article du CPP concernant les députés et sénateurs + députés européens élus en France :

http://www.textes.justice.gouv.fr/art_pix/JUSK1701984N.pdf

"L'article 719 du code de procédure pénale dispose désormais que : « Les députés et les sénateurs ainsi que les
représentants au Parlement européen élus en France sont autorisés à visiter à tout moment les locaux de garde à
vue, les lieux de rétention administrative, les zones d'attente, les établissements pénitentiaires et les centres
éducatifs fermés mentionnés à l'article 33 de l'ordonnance n° 45- 174 du 2 février 1945 relative à l'enfance
délinquante."

En fait, ça en fait du monde (577 + 348 + 79 = 1 004 personnes !) qui pourrait montrer à tout moment aux français comment d'autres français sont traités à quelques minutes de chez eux. Faut croire que ça n'intéresse personne.

Bon ce que je préfère c'est Rue d'la soif avec la débroussailleuse, j'ai l'impression d'avoir une guitare électrique dans les mains


Fais quand même gaffe et garde le contrôle ! Y'a pas longtemps, j'ai vu passer aux urgences un gars avec un tranchant de lame de débroussailleuse dans le mollet. Ouille.

Il est des trésors qui s'enterrent puis d'autres qui se déterrent à un jardin, à ce jardin,celui qui nous fait dominer les cimes ,les plus hautes,les plus grandes,celles qui nous font grandir...

<3

Salon Dolorès & Gérard, Sylvain Cabot


Michel a 19 ans et est apprenti coiffeur. « C'est plus à 16 ans le début de l'apprentissage ? Non ? » demande une cliente. « C'est parce que... j'ai redoublé plusieurs fois et... j'ai pris du retard. » « Vous prenez votre temps quoi. Vous arrivez quand vous arrivez »
Ce n'est pas qu'avec les études que Michel prend son temps. Il n'est jamais sorti avec une fille et ce n'est pas les kékés de sa cité qui vont l'aider à franchir le pas. Entre vantardise et mensonges, il va devoir se révéler lui-même. Mais de bien jolies fées vont lui servir de guides.



Une jolie bd aux tonalités tendres et au propos délicat, et pourtant tout à fait ancrée dans la réalité. La 128e page arrive bien trop vite. On aurait tellement envie de suivre ce Michel dans les prochaines étapes de sa vie ! Une BD positive qui fait du bien.

Bon, malgré les points que tu avances, je persiste à percevoir la séquence différemment et à voir un homme plus blessé que convaincant. Mais ce qui importe finalement c'est que les gens qui sont avec lui soient satisfaits de sa prestation.

Non mais vous êtes sérieux ??????

"c'est ainsi qu'ils s'opposent à la République, qu'ils s'opposent à la société ; vivre dans ces conditions nourrit leur aigreur."


Y'a un truc que je pige pas pourtant. C'est le terme "visite surprise". Est-ce que les sénateurs sont dispensés d'une demande à l'AP ?

J'avoue que ma connaissance des œuvres de Lalanne s'est arrêtée avec La maison du bonheur.
J'avoue aussi que je suis loin, très loin, d'apprécier bon nombre de déclarations du monsieur (ce qui explique sûrement mon manque d'intérêt pour ses productions artistiques), ce qui est une façon correcte, du fait que je ne le connais pas personnellement, de dire 'je ne l'apprécie pas.'

Mais :
1. il faut lui reconnaître qu'il a pris faits et causes pour un mouvement populaire (avec ses + et ses - certes), mouvement snobé par bon nombre de têtes pensantes et artistes. Je me fiche de savoir si c'est le meilleur ambassadeur du mouvement, et quelles sont ses motivations (opportunisme ou conviction), je m'en fous. Il a fait un choix et l'assume publiquement. Respect.

2. Sa réaction ne m'a pas fait rire, du tout. Elle m'a rendu triste. J'y ai vu de la condescendance de son interviewer. C'est nul. Il n'est pas illogique de se mettre en colère lorsque l'on est pris pour un con. Qu'on le soit (comme lui ?) ou pas, là n'est pas le débat. Il croit à un truc, il est invité sur un plateau pour en parler. Il y a une forme de mépris de classe dans les interventions et les relances à répétition de son interlocuteur. Dans quel but ? Pousser un homme à la faute ? Super. Mais cette façon de faire, n'entretient-elle pas le mépris qu'on les gens d'en haut pour les gens d'en bas ?

..... dans la série : la BD adapte les grands classiques :
La Perle, Jean-Luc Cornette, adapté du roman de John Steinbeck


Kino est un pêcheur de perle. Un jour son fils se fait piquer par un scorpion. Il a besoin de soins. Mais tout se paie.
Le sort lui offre la plus grosse des perles du monde. Des futurs semblent s'ouvrir alors pour Kino et sa famille.
Mais.

Ce conte, comme tous les contes, offre de multiples lectures, de multiples messages. Est-ce une critique morale de l'appât du gain ? Car Kino aurait-il du accepter l'offre d'achat au rabais de la perle ?
Est-ce l'éloge de l'acceptation de son destin ? Car Kino aurait-il du laisser la nature décider de la survie ou non de son enfant ?
Est-ce une condamnation morale envers celui qui rêve de s'y échapper ? Car Kino n'a-t-il pas contrarié son destin à rêver trop fort ?
Est-ce une dénonciation des privilèges de classe, chacun, médecin, prêtre, commerçant, veillant à exploiter l'ignorance et la dépendance de plus pauvre que lui ?
Est-ce tout simplement un conte dans lequel évolue l'humanité dans sa splendeur et sa médiocrité, un drame antique sur le bien ou le mal, la résignation ou la révolte ?

Cornette a pris le parti d'évacuer les mots autant que faire se peut. La puissance de son trait anguleux, l'expressivité sourde et sèche des personnages et leur évolution dans des décors minimalistes aux couleurs omniprésentes mais tout en contraste, ancrent l'histoire dans une noirceur humaine que peu de mots suffiraient à décrire.


C'est lumineux et violent à la fois. A lire.

Je n'avais pas fait le rapprochement avec le Damasio de la Horde que j'avais tant aimée ! C'est dire si cette production m'a gênée. Ben je le voyais pas comme ça le Damasio. Ça m'a pas trop envie de me lancer dans les Furtifs.

Message déplacé depuis la discussion : Les chaînes youtube que vous recommanderiez ?.

Le bon peuple du sang – récits et variations ; Brigitte Fontaine, 186 pages


De courts récits, de quelques lignes à quelques pages, dans lesquels Brigitte Fontaine livre son univers poétique, tantôt cruel tantôt tendre, mais le plus souvent cruel et tendre tout à la fois. Pas d'effets de manches, pas de cette mise en scène qui tend parfois à la réduire à une caricature d'elle-même mais juste un incroyable talent de conteuse qui sonde l'âme humaine creusant jusqu'à y trouver une hypothétique lumière.

Il en résulte des récits parfois sublimes de poésie :
Extrait 1 :
« MON CLAIR-OBSCUR, mon chat sauvage, mon sévère pasteur, ma douceur, pourquoi me hais-tu ? Je n'ai rien fait de mal, sauf il y a très longtemps et avec ton accord.
Tu dois être très malheureux et tu me hais de surcroît, sans cause. Je t'estime et t'affectionne pourtant, de loin, de très loin, de plus loin que les étoiles.
Le temps passe ; à quoi ressembles-tu à présent, où es-tu, quels sont tes cauchemars, tes pensées, ton sang, ta gueule peut-être parcheminée, creusée par le chagrin, jusqu'à l'ossature admirable que tu avais jadis lorsque nous étions amis ?
Veux-tu que je te dise, ami, ennemi, tu as trahi Aphrodite, toi qui en étais un prêtre fidèle et violent ; tu as trahi aussi ta violence, tu as trahi ton inspiration et des clowneries phénoménales.
Ne nous permettons pas d'en conclure quoi que ce soit.
As-tu regagné ton lointain pays, honni, peuplé de robots que tu ne connais pas ?
Peut-être es-tu seul, plus seul qu'on ne peut imaginer, peut-être es-tu pauvre et écorché, le courage ne suffit peut-être pas, ni la rage.
Ne te tue pas.
Je ne prierai pas pour toi, je ne sais pas prier, et tu as été trop injuste.
Ange déchu peut-être, ange givré, ne te tue pas, ne te tue pas.
Tu serais abandonné à jamais, figé dans l'horreur, figé dans la glace ou les flammes du bûcher. »

ou d'un cynisme brut :
Extrait 2 :
« JE N'AIME PAS particulièrement les gosses mais je trouve que, quand même, les ossements d'enfants martyrisés découverts sous terre aux abords d'un orphelinat, il y a de l'abus. »

Une bonne façon d'entrer dans l'univers fantasque et profondément aimant de Brigitte Fontaine.

Je n'ai pas encore identifié pourquoi, mais j'ai éprouvé une sorte de malaise à voir et écouter ce monsieur. Peut-être le choix du pronom dispensé tout au long du texte. Ou autre chose,je ne sais pas.
Je ne connais pas bien ce monsieur, mais j'ai ressenti ce visionnage comme si je voyais un prédicateur un peu enrobé et bien nourri inciter une foule (de jeunes, ceux qui l'écoutent dans la salle), à s'immoler (c'est le terme d'ouverture sur la thématique du feu) pour une cause (pas bien identifiée, mais sûrement que mon ressenti m'a un peu empêchée). Un appel au sacrifice. Des autres. Malaisant.

Message déplacé depuis la discussion : Les chaînes youtube que vous recommanderiez ?.

Depuis quelques albums, Saez fait de plus en plus de chansons "liste", où il énumère des faits, souvent une description, avec un art plus ou moins subtile de l'anaphore.
Alors j'ai deux théories :
Dans le manifeste, si on prend le titre au premier degré, il s'agit de décrire ce qui constitue sa pensée donc de décrire les choses : ce qui est, ce qui n'est pas etc...
Mais, on sent aussi que ce tic stylistique n'est pas seulement une volonté sur un album mais vient de plus loin et sera certainement encore utilisé à l'avenir.
Donc on pourrait aussi penser que c'est "juste" son inspiration du moment.
Surtout qu'on ne sais jamais quand telle chanson qui est sur tel album a réellement été écrite.
Qu'en pensez-vous ?


J'ai pas l'impression qu'aujourd'hui, il met autant d'effort à travailler ses textes.


Perso, je ne suis pas fan de sa manie de plus en plus récurrente à user de ce procédé. Est-ce que c'est un moindre effort ? Je ne sais pas. Il faut aussi un certain talent pour se contraindre à une forme artistique et dans le cas présent à trouver les mots propres à "rentrer dans ce cadre" tout en gardant l'intention de l'auteur (ce que je veux dire) et la poésie du texte (que ça reste "beau").
Mais c'est peut-être un confort pour lui, je ne sais pas, un truc qu'il maîtrise à ce point qu'il peut se focaliser sur l'intention plutôt que sur la création poétique. Mais j'avoue, malgré la beauté des textes, ça tend à m'ennuyer un peu.