C'est pas le sentiment que j'ai eu lors de la dernière tournée. Pilule, J'accuse, Bonnie, les gens semblaient apprécier.

Sympa tes commentaires Elie, ça m'a bien fait rire.
J'ai une autre hypothèse concernant l'absence de titres rock de cette liste (à laquelle je ne peux pas contribuer, n'arrivant pas à extraire des titres préférés, vu que je pioche dans la discographie du monsieur selon mon humeur, posant un CD selon l'humeur du moment et zappant les titres qui ne me correspondent pas à cet instant t.)
En ce qui me concerne, il y a les titres que j'aime bien écouter toute seule, dans mon casque ou dans ma voiture et les titres que j'aime bien vivre, ressentir physiquement, dans un concert. Et ce ne sont pas toujours les mêmes. Par exemple, sûrement que je n'aurais pas mis J'accuse ou Pilule dans mon top "j'écoute à la maison", mais JE LES VEUX en concert !!!!

Little Bob, Petite coopé, Clermont
https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/loisirs/little-bob-on-the-road-again-a-la-cooperative-de-mai_13559160/

D'accord, l'assistance tenait plus de l'animation gériatrique ou d'une pub Optic 2000, mais qu'importe ! Le rock était là ! Yeah !
D'accord, sur les photos du journal La Montagne, ça pogote pas vraiment, et Little Bob ressemble plus à ma belle-maman -que j'aime bien-, qu'à Kurt Cobain, mais du bon rock mâtiné d'un soupçon de blues, ça nettoie les oreilles. Ça fait du bien, parfois, de reprendre les bases.

Des bases, c'est ça, par exemple :


https://www.youtube.com/watch?v=WfZcWTzS8HE

Le procès, d'après l'oeuvre de Franz Kafka – Clod & Ceka


Joseph K découvre en se réveillant deux agents qui fouillent sa chambre. Ils l'informent qu'il est arrêté parce que l'administration « est bien renseignée, elle ne se trompe jamais. Il ne peut y avoir d'erreur avec la loi. » Curieuse arrestation puisque « cela ne doit aucunement l'empêcher de mener une vie normale » ; Joseph K va donc travailler et va tenter d'organiser une défense pour des faits qu'il ignore avoir commis pour la simple raison qu'il ne sait pas les faits qui lui sont reprochés.

Kafka, on connait plus ou moins. Qu'on se le soit fadé au lycée ou qu'on l'ait aimé, on l'associe aux mots : absurde, dédale, spirale, oppression, angoisse, liberté, piège, gris et noir, sinistre, déshumanisation.
Ou chiant et long quand on n'a pas aimé.
Son univers est si caractéristique qu'il a eu le prestige d'être devenu mot usuel, kafkaien.

Pas facile d'être surpris par une adaptation.

C'est pourtant le cas avec celle-ci. Fidèles (à peu près, certains personnages ayant été évacués, car les auteurs se sont focalisés sur le procès, quitte à laisser tomber la quotidienneté du personnage) au propos de Kafka, ils ont opté pour une lecture à la Beckett (en moins prise-de-tête!), où le burlesque transforme ce récit en farce sinistre. Ils n'échappent pas parfois à un côté « peau de banane », mais l'effet est efficace. L'histoire gagne non seulement en rythme mais aussi en puissance, le comique faisant systématiquement contrepoint au tragique de la situation, ce qui, finalement, renforce la noirceur du propos.

Le dessin extraordinairement lisible et fluide devient de plus en plus sombre suivant ainsi la progression de l'état d'esprit du personnage.
Les décors rendent grâce au Prague labyrinthique et vorace imaginé par Kafka, les foules sont anonymes et la singularité lorsqu'elle est revendiquée (le peintre, l'avocat), l'est avec bouffonnerie, comme pour mieux servir l'organisation de la cour.
(fin)
(début)

Une lecture qui donne envie de se replonger dans l'oeuvre de Kafka avec un regard différent. Kafka n'a pas fini de nous surprendre.

D'un autre côté, vu l'absence de réactions publiques (à moins que ce soit de la lassitude, qui sait, on peut comprendre), nos ministres auraient tort de ne pas user du mensonge et de la démagogie.
Qui ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre.


https://twitter.com/CCastaner/status/1126036030338084864
Le ministre de l'intérieur qui fait des tweets négationnistes dans le plus grand des calmes.
@Suzie


🥺 N’y a-t-il donc personne dans aucun ministère pour relire les tweets de nos ministres ???
Parce que, soit c’est volontaire et ça craint grave, soit ce sont des ignorants et ça craint grave aussi...

Bonjour Amedom
L'un des messages postés avant ton message dit qu'il y a autant de schizophrénies que d'individus. Oui.
Et souvent (si,si), à la condition que le bon (parfois, il faut tâtonner un peu pour trouver, d'où le découragement légitime après un "échec" thérapeutique que tu devras considérer comme une piste non adaptée), traitement soit trouvé, à la condition qu'il soit bien suivi par le patient, à condition que le patient accepte d'être "suivi" (réfléchissons tous à ce terme, à quel point il peut être envahissant et liberticide...), et qu'il évolue dans un environnement professionnel/social suffisamment bienveillant, la vie peut suivre son cours. Je sais ça fait beaucoup de si. Et ça fait beaucoup de temps.
Or, la première étape pour le malade est de reconnaître qu'il est malade. Ce n'est pas facile. C'est un effondrement. Ce n'est pas la seule maladie qui entraîne un déni, quand on y réfléchit...
Alors, quoi faire ? Je ne sais pas. Et je me garderais bien de te donner un conseil, bien que tous ceux que j'ai lus sont pertinents.
Le seul que je vais rajouter est : si cela est possible, va voir toute seule (ou avec le père, je n'ai pas très bien compris qui est où), le psychiatre qui a posé le diagnostic. Si ce n'est pas possible, prend RV avec l'HP le plus proche de chez toi (j'ai cru comprendre que ton fils n'était pas suivi, c'est ça ?), et demande auparavant son dossier médical chez le psy qui a posé le diagnostic. Il t'expliquera 1. ce qui se passe dans le cerveau de ton fils 2. l'offre de soins sur ton territoire 3. les modalités d'hospitalisation et procédures pour y avoir accès. Attention, les délais de consultations peuvent être un peu longs. Et vu les manifestations que tu décris, n'attends pas.
Enfin, comme le dit Rosenrot, n'hésite pas à te rapprocher d'une association de parents d'enfants malades ; en général, il y a plein d'affiches et de prospectus dans les salles d'attente des HP. Ils te donneront les trucs et astuces qui marchent pour eux pour gérer le quotidien avec un enfant schizophrène. C'est surtout de cela dont tu auras besoin.
Que l'avenir te soit favorable.

Euh, voilà. J'ai écouté (et j'ai eu du mal, mais j'ai tenu jusqu'au bout), mais là, non, ça le fait pas. Mais au moins je saurai que ça existe

Sinon, sûrement que tu connais, mais dans le doute : interview de Dominique Poulot qui donne des éléments sur la notion de patrimoine, qui est un mot éminemment politique.
https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/incendie-de-notre-dame-de-paris/reconstruction-de-notre-dame-pourquoi-les-francais-sont-ils-si-attaches-au-monument-original_3422185.html


J'avoue. Mon âme vagabonde lorsque mes yeux se posent sur le calendrier des rugbyman...hihiii


Désolée de détruire tes vagabondages sensuels, Malo276, mais moi je vois plus ce qui est sous le calendrier. Et c'est pas joli.
Quelques liens sur ce qui se passe à la maison :

https://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand-63000/actualites/jean-chazal-est-specialiste-des-commotions-dans-le-sport_12925815/
« Le crâne lui-même ne possède qu'une musculature de surface qui n'augmente pas. Les impacts directs ou indirects (accélération, décélération) sont plus violents, le cerveau est secoué, ce qui provoque une commotion dont on connaît les conséquences à long terme », indique le neurochirurgien. En effet, les cas de démence, de maladie de Parkinson, ou encore de sclérose latérale amyotrophique (aussi connut sous le nom de maladie de Charcot) sont de plus en plus nombreux, mais toujours aussi difficiles à prévoir."

https://www.rugbyrama.fr/rugby/jean-chazal-il-faut-une-revolution_sto6873516/story.shtml
"La commotion, on sait ce que c’est : un choc direct ou indirect avec sidération du cerveau et des neurones. À la suite d’un choc direct, qui répond aux mêmes mécanismes que la commotion, il peut aussi y avoir un enfoncement de la boîte crânienne et particulièrement du massif facial, comme on l’a vu dans le cas de Rémy Grosso récemment. J’ai aussi eu à traiter un espoir de Clermont pour un diagnostic similaire. Ces traumatismes étaient la résultante de coups d’épaule au visage. Pour dire les choses clairement : on constate, sur ces cas, des dégâts équivalents à ceux causés par une balle de golf reçue à 150 km/h, en plein visage. "
PS : c'est le principe du KO à la boxe....

Avoir de gros muscles et courir vite pour être le premier à poser un ballon sur du gazon, est-ce que ça mérite vraiment de se cramer le cerveau ?

Message déplacé depuis la discussion : Album « à dieu » : sortie reportée .

Sinon, je m'incruste dans cette discussion oh combien constructive, pour soumettre à votre lecture une BD toute fraîche sur l'avortement. Ça s'appelle "Il fallait que je vous le dise", l'auteure c'est Aude Mermilliod et elle parle de son avortement. Qu'elle a "subi" comme le titre la critique de France Info dont je vous mets le lien, alors qu'elle aurait du le "choisir". Parce que tout est là. Dans cette différence de mots.... et que "avorter est un choix de maman".

https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/meilleurs-livres/bd-il-que-je-vous-le-dise-d-aude-mermilliod-l-avortement-une-affaire-pas-si-simple_3425141.html

La BD est en 2 parties ; la deuxième relate l'expérience de Martin Winckler et comment est né son engagement pour les femmes. Intéressante confrontation de points de vue.

PS1 : une blouse, ça se ferme !!!!!
PS2 : sérieux, c'est quoi cette législation en Belgique ? On peut faire des IVG 1. dans son cabinet 2. tout seul 3. en ambulatoire exprès (entrée 9h ; sortie 10h avec ta prescription !) 4. sans observation post op ? Et 5. on peut jeter les déchets biologiques aux toilettes ????? S'il y a des belges, dites-moi, j'hallucine !!!
PS3 : si le travail d'Aude Mermilliod vous intéresse, j'ai parlé de sa BD "Les reflets changeants" dans le topic BD.

Voilà.


https://www.youtube.com/watch?v=c1DcFmUrxUQ

Et si, plutôt que de les emmener dans des fermes dites pédagogiques, nous emmenions nos élèves dans les abattoirs ?

Super bonne idée!!!
Ce qui m'énerve le plus ce sont les salons du genre celui de l'Agriculture, où les enfants assistent à l'éclosion des poussins, ce qui est en effet merveilleux en soi, mais qu'ils ignorent que le soir même ces poussins seront mis à la poubelle, parce que les transporter dans un élevage industriel coûterait trop cher...
Ici en Sarthe où le poulet de Loué est roi, je vais à chaque foire du coin parler avec les enfants qui sont devant les poussins, et je leur explique leur devenir, avec des photos de L214, et je me fait grave insulter, par les mecs qui bossent, mais aussi par les parents...


Je n'avais pas réagi au commentaire de John etc, parce que j'avais trouvé son idée juste stupide, et qu'on a le droit d'avoir des idées stupides tant qu'elles ne sont pas partagées (je connais un gars qui ne comprend pas pourquoi on ne le croit pas quand il dit que le carburant d'avenir sera fait à partir de venin de scorpion ; il est enfermé (pas que pour ça, hein,). Bref.

Là, je veux réagir. Deux points :
D'accord pour la pédagogie : tuer un animal c'est pas un geste anodin ; et lorsqu'on doit le faire, cela doit se faire dans le respect de la vie que donne cet animal au bénéfice de notre vie à nous. Je ne suis pas végétarienne, je mange de la viande en petite quantité et je me fournis chez des producteurs que je connais personnellement (faut bien que travailler à la campagne présente des intérêts) donc dont je connais la façon de travailler. Sûrement que je m'achète une conscience. Et alors ? Je reste toujours avec l'image de cette sorte de "rite" de cette forme de gravité avec laquelle ma mère tuait volailles, lapins ou cochons ; il n'y avait rien de banal, rien d'anodin dans ce geste. Je crois que cela m'a beaucoup marquée.
Mais, non pour la démarche : la démarche de L214 est un oeuvre de salubrité publique, sanitairement et philosophiquement. Considérer un animal comme un objet, un article à intégrer dans une chaîne de fabrication (ou de défabrication, c'est selon), c'est indigne de l'homme. Et L214 a raison de se battre contre cela.

Mais, mettre ces images sous le nez d'enfants qui n'ont rien demandé à ce moment là, faire surgir la mort au moment où ils contemplent la vie, non. Il sera toujours approprié de leur expliquer en sélectionnant certaines images le jour où il se poseront des questions. Maintenant, doit-on attendre que les questions viennent ? Tu as raison sur le fait qu'on peut les amener à se poser des questions. Les amener à se poser des questions, tout est là. Petit à petit, pas à pas, en déconstruisant progressivement des représentations enfantines. Mais introduire de force de l'adulte dans de l'enfant (et ma rédaction n'est pas neutre), je trouve cela violent. C'est sûrement pour cela que tu te fais agresser par les parents. Et sûrement que, en pareille situation, je t'aurais envoyée sur les roses.

Au plaisir d'en débattre.


https://twitter.com/MinSoliSante/status/1121368405410570245

"Un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes. Accélérons le mouvement."
Qui a payé pour ce slogan? Rendez l'argent là, on dirait que vous allez tuer des gosses.
@Suzie


Je l'ai pas vu ce tweet mais je veux bien te croire.
Ce n'est pas la première fois qu'Agnès dit des bêtises et que le tweet est supprimé dans la foulée. Il y a quelques temps, elle était en Guyane (je crois, ma mémoire me fait défaut), et elle a twitté pour se féliciter de la lutte menée contre les moustiques, lutte qui permettrait d'éradiquer le palu et la tuberculose.....
Et en plus, elle est hémato au départ. Ca laisse songeur.

C'est surprenant.
Je pensais que j'allais soulever des cris de contestation en disant que je n'accrochais pas sur L'Oiseau Liberté, alors qu'il est souvent mis en haut des listes. Et pis non.

Par contre je comprends mieux pourquoi beaucoup n'aiment pas God blesse. Parce que c'est (peut-être) les raisons qui font que je l'aime bien - en fait autant Katagena que God blesse, hein).

Plus sérieusement je trouve qu'au niveau de la prod du son c'est celui qui a le moins bien vieilli,
Oui, il y a de ça ; c'est sûrement un album très "marqué par son époque", le 11 septembre et tout ça. Et musicalement aussi. En fait, j'aime bien ce côté "vintage".

il y a un paquet de chansons dont les paroles me paraissent aujourd'hui bien fadasses (surtout en comparaison de ce qu'il a écrit depuis),
d'accord sur ce point ; ce ne sont pas les textes qui me plaisent le plus dans ce double album, plus son atmosphère

et il y a de toutes façons une bonne partie de l'album qui est vraiment naze à mon avis : les délires électro-psyché-rock ce qu'il a produit que j'aime le moins.
électro-psyché oui, rock non ; pour moi ce n'est pas un album rock. Mais électro-psyché, oui. Après faut aimer, c'est sûr. Moi j'aime bien ce côté planant, comme dans Ice cream trip

Ame Mélancolique dit original et atypique. C'est ça. En fait, God blesse, c'est du Saez sans être tout le temps du Saez. Il y a les tonalités et des tempos très Saez (et des chansons quand même très Saez!), mais des rythmes (et des arrangements bien sûr) qui ne sont ni le Saez rock ni le Saez chanson française. Un Saez qui serait un peu déconnecté de lui même. Bon, tout n'est pas génial dedans et Sexe n'est pas ma préférée (bien que je lui trouve un certain charme alors que En sangre, je trouve juste ça kitsch). Bref, un album d'atmosphère un peu brumeux, un peu vaporeux dans lequel j'aime bien me lover, m'enfoncer, me laisser flotter dedans.

Le meilleur ? Pffft. Ça dépend des jours et de l'humeur.
Si je m'en réfère aux plus écoutés (si je les écoute plus c'est qu'ils doivent plus me parler je suppose ) :

1er paquet : VLP + Messina + God blesse
2e paquet : Debbie + Lulu + J'accuse
3e paquet : Miami + Humanité
Jours étranges c'est juste pour la nostalgie.
J'avoue : j'ai du mal avec L'oiseau liberté : il y a l'intention, il y a les textes, mais, je m'ennuie musicalement, il y a un côté "feu de camp scout" qui m'agace.
Yellow tricycle, je peux pas.

Mais y'a un truc que je ne comprends pas : pourquoi God blesse est-il si souvent mis en bas de liste ?


Je te trouve dure avec Marc Lévy.......


J'ai bien aimé tes remarques. Oui, je suis sûrement dure avec lui, trop, mais je crois qu'il s'en fout un peu de mon avis, et vu son succès, il a bien raison. C'est lui l'intelligent dans cette histoire.
J'ai bien aimé parce que je comprends mieux pourquoi je suis dure. Et ce n'est pas uniquement parce que je trouve que d'autres auteurs mériteraient d'avoir son succès. En fait, ton post m'éclaire. Il semble qu'il y a maldonne, entre lui et moi : on n'est pas fait pour s'entendre, c'est tout. Il est ce que je n'attends pas d'un roman (ou il n'est pas ce que j'attends d'un roman, je ne sais pas ce qui convient le mieux).

D'abord, il ne me surprend pas. J'aime bien être un peu malmenée dans l'écriture, que mon cerveau soit pris au dépourvu ou soit obligé d'aller dans des zones sombres et pas linéaires. Ce n'est pas la question de savoir si ça finit mal ou bien, mais que le trajet ne soit pas prévisible.
De plus, le côté bon sentiments, j'ai du mal. C'est inné. J'aime le soleil et le sucre, mais à haute dose, ça me donne la migraine. Je veux de la vie, des tripes, du vécu, des hauts-et-des bas, des compromis et compromissions, des personnages pas jolis-jolis et quand même bons, des personnages bons et quand même pas jolis-jolis, des vrais gens quoi, comme moi souvent, comme toi aussi certaines fois je n'en doute pas. D'où ma difficulté avec les récits qui prétendent a priori diffuser une morale (ou les livres de développement personnel !). Je veux me la faire moi-même ma morale. J'aime pas qu'on me guide trop.
Le fantastique, j'aime bien ; mais je trouve qu'avec Lévy il y a erreur sur la marchandise : Marc Lévy est au fantastique ce que Musso est au thriller psychologique : un succédané de synthèse allégé en tous les bons nutriments qui caractérisent des récits de genre.
Donc, oui, je crois qu'il y a incompatibilité entre lui et moi. On n'est pas fait pour s'entendre. Et finalement, tu as raison : dans la mesure où on ne s'est pas rencontrés (dans l'écriture) lui et moi, mes propos sont durs et inappropriés. Merci à toi.

Merci Suffragettes de ton regard sur Musso. Je vais peut-être (pas tout de suite) me lancer dans L'instant présent (l'extrait de Seras-tu là ne me convainc pas), parce que j'aime bien moi aussi être menée en bateau. C'est pas facile pourtant. Plus tu lis, moins t'as de surprises, donc il faut vraiment avoir une imagination débordante pour arriver à te surprendre. D'où l'intérêt de faire des pauses-lectures, dans le sens de vidanges de mots. Et puis, sans doute qu'il faut accepter Musso pour ce qu'il est et je pense comprendre ta 'vexation' à te faire offrir un Musso. Ce qu'on/que je peut/x être snob parfois...

Quant au lien avec Le Chardonneret, oui, pourquoi pas, il faut que je réfléchisse dessus (perso, j'ai préféré "Le petit copain" ; j'y ai trouvé sûrement moins de prouesse littéraire, mais plus d'authenticité et plus de rugosité aussi). Voilà une bonne raison d'en reprendre la lecture.

Pour Rebecca, l'écriture a un peu vieilli (à mon sens), ce qui explique que peut-être tu peux traîner des pieds. Si ce n'est pas fait, tu peux tout aussi bien regarder le film d'Hitchcock; il est assez fidèle quant à l'ambiance du roman. Il y a débat sur l'acte du mari. Le roman est à charge, le film a décharge. Personnellement, et parce que la question de la responsabilité face à ses actes fait partie de mes chevaux de bataille, j'aime à comparer les deux. Moi, j'en ai fait ma lecture.

<3
Comment ai-je pu passer à côté de ce topic ? Saisie par ce dernier texte, j'ai remonté le temps grâce (ça c'est pour moi) et dans(ça c'est pour toi) tes écrits. J'aime beaucoup le parcours qui s'y dessine, comme un soleil noir dont la gangue craquellerait pour ne laisser plus passer que la lumière. Merci de nous laisser assister à cela.

Un appartement à Paris, Guillaume Musso

Parce que je n'aime pas les gens qui jugent a priori un artiste/écrivain, j'ai pris la décision d'aller contre mes intellos d'amis et de me lancer dans 2 monuments de la littérature à succès : Marc Lévy et Guillaume Musso.

Marc Lévy. Fait cet été avec au hasard des rayons de la médiathèque, « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites ». Qu'en dire ? Pas grand chose. Une trèèèèès longue copie d'un collégien expérimentant la littérature fantastique en catharsis de son papa auquel il a du mal à dire qu'il l'aime. C'est mignon à 15 ans quand on ne s'aime pas soi-même, à 20 ans aussi, quand on ne sait pas quoi faire de sa vie, à 30 ans encore quand on projette sur son fils ses névroses. Mais y'a un temps pour tout. Et quand ça ne passe pas, quand on est prisonnier de son histoire, on n'est pas non plus obligé de transformer la Statue du Commandeur en Androïde-mais-qui-est-quand-même-sensible-mais-que-c'est-quand-même-une-machine. On peut tout aussi bien rendre le truc intense dans un tête-à-tête aux soins intensifs. Ici, le principe de base ne tient pas debout. Incompréhension du succès. Réfractaire à tout contre-argument tel que « c'est pas son meilleur roman ». Sûrement vrai, mais bon. Vrai qu'il y a aussi sûrement mieux ailleurs.

Autre résolution : Guillaume Musso. J'attrape au hasard de ma médiathèque « Un appartement à Paris ». Là, du coup, questionnement. Y'a du bon et du moins bon. Mais y'a du bon quand même, suffisamment pour que je comprenne le succès, sans y adhérer au point de renouveler l'expérience.

Le bon, c'est que le postulat de départ est trompeur. On s'attend à une comédie sentimentale d'où on attend de voir sortir Hugh Grant ou Audrey Hepburn. Pourquoi pas, ça fait du bien.
Mais. Elle, ex flic mais aussi ex fleuriste. Pourquoi fleuriste ? Ben parce que.
Elle fait une TS parce que son Jules a trouvé ailleurs un utérus en fonctionnement parce que son truc à lui c'est qu'on lui ponde un fils qui s'appelle Joseph. Mouais. Moi je trouve que le meilleur service qu'il lui ait rendu c'est de la lourder. Ce type ne la mérite pas, pas plus qu'il mérite de se reproduire et dommage pour l'utérus sur patte qui lui sert de compagne. Question de point de vue.
Heureusement, elle, elle a une bonne copine qui est venue à temps pour éviter le pire. Pfuit, on a eu chaud ! Après un séjour en HP dont on ne sait rien, elle claque tout son pognon pour passer une semaine de repos dans une magnifique villa dans Paris. Histoire d'être au calme. C'est sûr que Paris en décembre c'est calme. Y'avait des studios-cabines disponibles à La Grande Motte aussi, mais c'est moins glamour. Surtout en décembre.
Lui, auteur forcément misanthrope, personnage maintes fois exploité comme dans 'Pour le meilleur et pour le pire' où même la tronche de Nicholson n'arrive pas à sauver le film de la dégoulinante loukoumesque de guimauve fondue.
Lui, il choisit de se mettre au milieu de la foule pour écrire à quel point il déteste la foule. OK, chacun sa technique. Il aurait pu aller à La Grande Motte en août mais quand même eh ! Il choisit une magnifique villa au cœur de Paris.
Et là, Bam ! Un bug informatique fait qu'ils doivent cohabiter.
Bon. On se dit que l'affaire est pliée et on attend le bisou, le bisou, le bisou. On l'a pas, et ça c'est plutôt sympa.

Alors à défaut de se chafouiner, ils vont faire quoi nos deux loustics ?
La maison est hantée par un gentil fantôme du nom de Lorenz, sûrement parce que Casper ça allait faire des confusions avec le nom du romancier, Gaspard. Et cette présence morbide du peintre qui occupait la maison va amener Gaspard et Madeline (vous savez, l'héroïne de « La chute de la maison Usher » de Poe ; ah non ? C'est pas elle ? Dommage. Rhôôô, le clin d'oeil du Musso....) dans une enquête à la recherche de toiles disparues.
On se dit, OK, c'est un polar pas trop compliqué. Cool !

Et là, y'a du bon et du moins bon.
La partie sympa du livre, c'est qu'on a, enfin !, un vrai personnage. C'est un peu le seul digne d'intérêt.
Parce que pour le personnage du peintre, le Musso, il ….. prend ….. son ….. temps.... ; il pose son crayon et prend son bistouri d'écrivain pour aller gratter dans le cerveau du gars. Le résultat est là : on s'y attache au Lorenz et on est bien triste de tous ses malheurs.
Parce que l'ex fliquette et le romancier, à les faire rebondir de page en page, à les faire sauter du coq à l'âne, à mécaniser leurs points de vue dans la narration (d'abord on a l'enquête menée par A, puis l'enquête menée par B, puis A puis B, puis A puis...) au motif d'entretenir le suspens, on a beau les fréquenter pendant plus de 400 pages, on s'en fout un peu de ce qui leur arrive. Dommage parce que, vues leurs névroses à l'un et à l'autre, y'en aurait eu des trucs à sonder. C'est un peu comme quand on lit 400 pages d'anapath. On apprend des trucs, mais on s'en fout un peu au final.

Lorenz lui, il a tout du personnage dramatique. Un chouïa trop si on veut chipoter, mais bon, le but d'un Musso, si j'ai bien compris c'est de se divertir, de faire passer le temps. Alors soit, on prend.
D'autant plus que le trop c'est pas tant lui que son entourage. Des personnages taillés à la serpe, mais puisqu'on vous dit que le personnage qu'il faut suivre c'est Lorenz !, bo..el de m. !
Non, au vrai, il est attachant le Lorenz, suffisamment dense pour qu'on puisse avoir envie de le suivre.

Dommage qu'il faille se fader les deux falots + des personnages secondaires qui tombent comme un cheveu sur la soupe (en vrai, ça a l'air vachement trop facile de mener une enquête avec que des gens qui vous donnent des informations pertinentes ; elle est vraiment trop conne la Madeline d'avoir laissé tomber un job si peinard), ou tout à fait improbables (où c'est que t'as vu que ta voisine qui t'emmerde avec son Metal, elle t'invite à une expo sur l'art du bondage pour te remercier de lui avoir notifié qu'elle faisait chier les voisins ?).

Dommage aussi que tu sois dans la monstration, Guillaume. (et là, j'assume mon étiquette petite bourgeoise coincée du c. pédante et prétentieuse). Tes citations, t'en fais trop.
Si le but c'est de nous montrer que t'as de la culture, ben, va au-delà de la citation, et livre-nous ton analyse de l'oeuvre du monsieur. Faudra juste choisir un peu. Parce que, t'y vas pas avec le dos de la cuillère, hein ! On va à la page « Références », et là, misère, misère, j'ai cru lire un mémoire en sciences humaines (je dis pas quelle filière, je ne veux pas froisser). Du Camus, de l'Hemingway, de l'Apollinaire, du Shakespeare, du Brel, du Picasso, du Godard, du Freud, du Schopenhauer, et les autres, et les autres. On n'oublie pas son Nietzsche, parce que c'est indispensable de mettre du Nietzsche, c'est tendance. Par contre, il est où le Platoche ? Ah, zut ! La maïeutique est passé de mode. On veut des solutions clé-en-main à nos problèmes, mais surtout l'heure est au philosophisme. Sans parler des références musicales disséminées dans le roman. Pfuit.
Maintenant, je vois bien l'intérêt de ta lecture pour les faisant-fonction de littérateurs. Et là je vais pas me faire des copains. En fait, gars, t'es pratique. Parce qu'avec toi, on n'a pas besoin de lire ou d'écouter ou de voir les artistes et écrivains dont tu parles. T'es un google-man : on tape « citations art » par exemple et Shazam ! On te propose jusqu'à « 770 citations et proverbes sur l'art ». Trop cool !
J'ai demandé de l'aide à une lectrice régulière de Musso pour comprendre pourquoi tu plais. En fait, ces petites phrases, elle ne les lit pas, elle n'y fait pas attention. Ouf, finalement. On doit toujours faire confiance à l'intelligence de ses lecteurs.

Perso, ce que je te reproche le plus, Guillaume, c'est de me dire ce que je DOIS voir. J'ai bien compris que l'avalanche de détails pour « poser le cadre » comme on l'apprend au collège, permettait au lecteur de se sentir familier avec l'environnement des personnages. Mais bon, Guillaume, on s'en fout que le taxi soit une Mercedes blanche (sinon, va au bout du truc et donne-nous le modèle, quoi), ou que le gars porte des bottes Chukka (et puis en plus, soit tu vas au bout du truc et t'assumes les boots Chukka – Jacques AllGood ne t'en voudras pas -désolée, référence de vieille-, soit tu te renseignes et t'appelles ça des derbies, mais au pire on s'en fout un peu).
Le problème est en moi, sûrement. Je n'aime pas être passive devant un tableau, un roman, un film. J'aime qu'il y ait du vide parce que c'est dans ce vide que mon imagination agit. Sûrement aussi est-ce pour cela que j'aime particulièrement les BD, parce qu'il y a du vide entre les dessins.... et que j'aime aussi autant lire, parce qu'il y a du vide entre et dans les mots (cf. Wittgenstein).... et que j'aime aussi autant écouter de la musique car, comme je ne sais plus qui disait, les notes habillent le silence, mais elles ne le masquent pas.
Et là, Guillaume, tu me diriges trop, tu m'étouffes, tu tues la liberté de mon cerveau.

Reste un roman pratique qui fait passer le temps, et, même s'il est plein de défauts, il n'est pas stupide. C'est déjà pas si mal.

Mâtin !
Pourquoi ai-je l'impression de voir quelqu'un tourner en rond désespérant atteindre le neuvième ciel ?

Y en a qui ont écouté Macron?.
@Suzie

Non.
Pour entendre quoi ? Qu'il nous a tellement bien compris qu'il va continuer comme avant ?

La tête à claques que c'est ce mec

Pour y voir.....sa tête à claques (c'est tout à fait ça) inonder mon salon d'ondes négatives ?
Non merci.

A la place j'ai expérimenté Guillaume Musso. C'est du mensonge assumé au moins.

https://www.20minutes.fr/justice/2503807-20190425-marseille-justice-demande-determiner-incapacite-totale-travail-zineb-redouane-decedee-apres-tir-grenade-lacrymogene
Quel est le rapport avec la choucroute? C'est quoi cette zoumba?
Genre la dame est décédée chez elle donc c'est potentiellement c'est de sa faute parce que peut être qu'elle aurait du être ailleurs??
Cette société ferait décidément n'importe quoi pour protéger ses chiens de garde.
@Suzie


Oui et non. On a là typiquement un excès de zèle déployé, c'est sûr, pour noyer le poisson :
La dame n'est pas morte chez elle, mais à l’hôpital. Donc, techniquement elle était toujours en vie après avoir été blessée, donc techniquement, on doit pouvoir établir le préjudice que sa blessure lui a causé, préjudice calculé en ITT pour l'ensemble de la population, en activité ou non. Parce que, on peut aussi imaginer que l'équipe chirurgicale était bourrée ce jour là et qu'ils aient fait des guirlandes avec ses boyaux au lieu d'essayer de la sauver, pourquoi pas après tout.
ll s'agit donc de définir qu'est-ce qui, dans le décès de cette dame, peut être directement lié à la blessure et quelles sont les conditions qui ont fait que sa vie n'a pas pu être sauvée. Ça peut paraître choquant mais c'est assez classique en fait : tu te fais tirer dessus ; si t'as du bol (organe pas vital atteint, vitesse de prise en charge rapide), t'es "juste" blessée et le gars prend n années ; si t'as pas de bol (organe vital atteint, vitesse de prise en charge pas rapide), t'es mort et le gars prend n x 2 années. La justice, ce n'est pas la morale, c'est le droit.
Maintenant, vu les personnes concernées par cette triste affaire, on peut s'attendre à un certain nombre de tatillonnages, expertises et contre-expertises (cf. Adama Traoré), visant à mettre l'accent et sur le profil sanitaire de la victime (cf. Adama Traoré) et sur l'environnement de sa prise en charge (cf. Adama Traoré).

Notre-Dame de Paris, adaptation en BD de Claude Gendrot, dessin de Paul Gillon


Un album pour mieux appréhender pourquoi le roman de Hugo a à ce point fait entrer Notre-Dame dans le patrimoine mondial.

D'accord, les puristes diront que tout ne peut pas rentrer dans un récit de commande de 52 pages. Néanmoins, le lecteur a l'essentiel, le déroulement de l'histoire, comment les personnages évoluent et quel est le propos défendu par Hugo.

Cet album de 1985 n'est plus disponible (mais bien présent dans certaines médiathèques!). D'autres adaptations en BD ont été faites mais celle-ci présente un double supplément d'âme.
D'une part d'avoir été réalisée par feu Paul Gillon (Les naufragés du temps, La survivante).
D'autre part, le traitement graphique (dont les couleurs pourront sembler passées de mode à certains) présente toutes les caractéristiques de ce maître de la BD réaliste : Perspectives maîtrisées, juste équilibre entre charge de décors et personnages, ruptures de plans d'une case à l'autre, expressivité des regards et des mouvements.


Suite à l'incendie de Notre-Dame, cette BD permet de mieux comprendre pourquoi le roman de Hugo s'appelle ainsi. Parce que, contrairement à la comédie musicale ou aux films Disney, il ne s'agit pas d'un triangle amoureux, ni d'un amour impossible.
Hugo le bourgeois humaniste s'est emparé de la cathédrale comme symbole du principe d'humanité pour mieux montrer les atrocités que l'homme est capable de faire à l'homme lorsqu'il ne le reconnaît plus comme son frère. La cathédrale est l'humanisme, elle donne une fonction sociale aux exclus ; elle les protège de l'injustice ; elle rythme la vie des hommes ; elle les observe aussi et les juge parfois ; et elle sait aussi se défendre voire exécuter son propre jugement lorsque la raison échappe aux hommes.
Nulle religiosité dans ce roman, nulle religiosité dans le rôle qu'Hugo donne à la cathédrale. Elle est bien au-dessus de cela.

Parce que parfois des parents ont besoin d'aide mais que parfois (trop souvent, mais ça c'est la vieille éduc qui parle qui n'en peut plus de voir des ptits cons, jeunes et vieux prêts à n'importe quelle compromission pour ne pas perdre leur boulot en oubliant par là pour qui ils sont censés travailler, et non pas qui les paient, bref), ils tombent sur des cons, des vrais, de ceux qui comprennent rien à rien et surtout pas que leur erreur est autant humaine, donc rectifiable que les personnes qu'ils sont censés aider, mais cela voudrait dire qu'ils sont aussi faillibles. Bref, colère.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/emissions/qui-sommes-nous/documentaire-rachel-autisme-epreuve-justice-lundi-22-avril-23h45-france-3-1657674.html

Mettez des mots sur votre colère, Marc Malès


« Début du Xxe siècle, aux Etats-Unis. Owen Brady, photographe, s'est spécialisé dans la prise d'instantanés représentant des portraits d'enfants. Ils ont tous en commun le fait de venir de milieux défavorisés et d'être, malgré leur âge, obligés de gagner leur vie. Soutenu par le National Child Labour Committee, voilà plusieurs années qu'il parcourt le pays dans le but de dénoncer le scandale de l'exploitation de ces jeunes travailleurs. Mais ce combat, il le livre aussi pour lui-même : des cicatrices mal refermées ont fait de lui un écorché vif, en lutte contre toutes les formes d'injustices... » 4e de couverture

Cette BD au titre digne d'un mauvais livre de développement personnel (ce qui reviendrait à adhérer à l'hypothèse qu'il en existe des bons...) cache une pépite à deux niveaux de lecture.

Le premier, sociologique/politique/économique, évoque comment le travail des enfants a contribué à l'expansion de la grande Amérique. Rien de nouveau sous le soleil. Les grands bonds économiques s'accompagnent toujours de l'exploitation des plus fragiles : les détenteurs du capital estiment toujours trop payer leurs salariés qui eux manquent toujours de trop pour autoriser à leur progéniture la possibilité d'une existence pas tout à fait aussi misérable que la leur. Et on recommence la génération suivante. Et encore la suivante. Et encore la suivante. Au charbon a succédé le pétrole de nos voitures, l'or de nos piercings de rebelles et le coltan de nos portables d'occasion. C'est tout. Sauf à ressortir les bougies et les dominos pour occuper nos soirées, difficile de se draper du linge vierge de l'impunité sociale.
Car nous qui sommes au bout de la chaîne, nous qui lisons les textes de notre artiste préféré sur des ordinateurs animés par des composants au goût de sang, ne sommes pas exempts de responsabilités.


Ok. Mais quand on a dit ça, on n'a rien dit du tout. Et ça ne change pas grand chose. A-t-on vraiment suffisamment de colère devant cette horreur pour entreprendre quoi que ce soit ? On peut toujours préférer les transports en commun et refuser de porter une alliance en or. Ce n'est pas très difficile et ça peut même donner un genre pour ceux dont la personnalité ne suffit pas à briller en société. Mais peut-on renoncer à tout ce qui n'est pas vertueux ? A nos portables, à nos ordinateurs ? Pas moi. Alors comme la plupart, je fais avec mes contradictions et mes petites compromissions personnelles. Parce que je ne suis pas quelqu'un d'exceptionnel.

Et c'est là que cette BD devient vraiment intéressante.

Car en face de la réelle médiocrité de nos existences, beaucoup d'entre nous vont s'emparer d'une cause. Pourquoi cette cause ? Que dit-elle de nous ? Qu'est-ce que cette procuration cherche à réparer ? Y parvient-elle ? Ou n'est-elle qu'un pis-aller qui dispenserait d'aller creuser dans nos entrailles y exhumer le monstre qui nous ronge, monstre que nous mettons tant de cœur à contempler dans les yeux de ceux que nous prétendons aider ?

Dans ce bel album au format à l'italienne réalisé dans un lavis sépia, Malès se livre à un va-et-vient entre le travail documentaire que livre le photographe et le travail intérieur auquel il refuse de se livrer. Les cadrages léchés rarement tout à fait droits nous donnent accès mieux que des mots aux émotions tanguantes d'Owen tandis que le format des planches autorise des panoramiques atmosphériques rendant compte autant de la fourmilière humaine que de la quête d'Owen pour une paix qui lui semble à jamais interdite.


Alors, Owen a-t-il pu mettre des mots sur sa colère ? En un sens oui. Cela lui aura-t-il permis de toucher à la paix intérieure ? Peut-être pas, mais, finalement, est-ce souhaitable ? Et si l'issue était plutôt de dompter cette colère jusqu'à la rendre tolérable ? Pour faire de cette colère un pas en avant ?

Je comprends rien à ce qui se passe. En tout cas, Damnée c'est bien dommage que tu ne sois pas là. Pour une fois que j'avais un interlocuteur éclairé pour parler zonzon.
Conclusion oulipesque : 30% de la population a une toxoplasmose latente. Voilà.

Fin de mission.
Fini l'air des grands espaces...

Les routes où rouler est un plaisir ....

Retour à la civilisation....

"Dire qu'une chose est belle, c'est exprimer qu'elle est l'objet de notre contemplation esthétique ; ce qui implique, premièrement, que la vue de cette chose nous rend objectifs, c'est-à-dire qu'en la contemplant nous avons conscience de nous-mêmes non plus à titre d'individus, mais à titre de sujets connaissants purs, exempts de volonté ; secondement, que nous reconnaissons dans l'objet non plus une chose particulière, mais une Idée ; ce qui ne peut arriver qu'à la condition de ne point nous soumettre, dans la considération de l'objet, au principe de la raison, de renoncer à suivre les rapports que l'objet peut avoir en dehors de lui et qui aboutissent toujours en dernière analyse à la volonté."

Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, PUF, p269

Incandescences, Ron Rash, 202p

Douze nouvelles pas joyeuses-joyeuses mais fichtrement bien écrites dans un style épuré à l'extrême évitant le pathos dès que celui-ci risque de surgir, donnant à voir une brutalité ordinaire, qui s'intéressent à la misère sous toutes ses formes dans les campagnes des Appalaches de la guerre de sécession à nos jours.
Pauvreté, drogues, cupidité, mensonges, illusions, destruction, manque d'éducation, sont autant de terreaux d'où émergent autant la cruauté que l'empathie, la résolution, la solidarité, le rêve, l'acceptation voire l'amour. De toutes petites touches d'humanité cependant, juste suffisamment pour avoir une bonne raison de rester un jour de plus dans ce cloaque humain

En quelques pages, les personnages, pas toujours bienveillants, deviennent éminemment humains, leurs failles et leurs combats, qu'ils y aient renoncé ou qu'ils se débattent contre un destin annoncé, deviennent les nôtres. C'est une humanité noire et lumineuse à la fois. C'est brillant, brûlant, incandescent.

L'extrait : Nouvelle : « Les temps difficiles »

« Jacob fut frappé de constater que même la voix de [Hartley] avait été usée au point d'en avoir perdu tout relief.
« Y a quelque chose qu'est entré dans notre poulailler et qui nous a volés, dit Edna. Rien que les œufs, c'est donc ni une renard ni une belette.
- Alors pour vous c'est mon chien. »
Edna ne répondit pas et Hartley posa ses ballots. Il tira un grand canif de sa salopette en lambeaux. A mi-voix il appela le chien, qui se faufila jusqu'à lui. Hartley mit un genou en terre et referma sa main gauche sur le cou de l'animal tout en lui appliquant la lame contre la gorge. […]
« Je crois pas que c'est votre chien qui vole les œufs, intervint Jacob.
- Mais vous en êtes pas sûr. Ça se pourrait », dit Hartley.
Le chien leva la tête alors que l'index de Hartley lui frictionnait la base du crâne.
Avant que Jacob n'ait eu le temps de répondre, la lame passa vivement sur la trachée du chien. L'animal n'aboya pas, ne grogna pas. Il s'affaissa simplement entre les mains serrées de Hartley. Du sang obscurcit la route.
« Maintenant vous en serez sûr », conclut Hartley tout en se relevant. »

Portrait d'un auteur que j'aime beaucoup, et pas uniquement pour ses beaux yeux verts. :
https://next.liberation.fr/livres/2016/02/05/ron-rash-je-donne-a-voir_1431381

Kevin, 43 ans, est tiraillé.
.......Misérable Terre...


Il y a beaucoup de force dans la simplicité de ton écriture. C'est très beau.
C'est bon que tu sois revenu

De rose et de noir, Thibault Lambert


Manon consulte une psy car elle n'arrive pas à se détacher de l'emprise que son ex violent exerce encore sur elle, plus d'un an après leur rupture. « Après tout ce qui s'est passé ! Tout ce qu'il m'a fait, les insultes, les coups, je devrais le haïr, le détester pour ça mais je n'y arrive pas. Une partie de moi déborde de rage tandis que l'autre n'arrête pas de penser à lui et par moment le regrette. » jette-t-elle à sa première visite.
C'est le début d'un parcours vers la guérison, car apprendre à faire confiance à ses sentiments autant qu'à ceux des autres n'est pas aisé lorsque l'on a été violentée. Entourée de ses amies, elle va peu à peu apprendre à se détacher de cette ombre qui hante son quotidien et contamine la relation qui commence à se nouer avec un homme qui saura montrer avec délicatesse le désir qu'il a pour elle.
Un récit qui prend le parti de la lumière, à l'image d'une bichromie rouge disposée en va-et-vient chronologiques entre brumes mornes et évanescentes du passé et affirmation d'un présent à la palette plus dense et variée, comme une ouverture vers des possibles structurants à l'image d'un trait plus assuré.


Traité avec beaucoup de délicatesse et sans manichéisme, une jolie histoire qui offre des possibles.


> la base ... Quand t'as plus de raison de vivre je vois pas pourquoi on devrait t'empêcher de mourir ... tu n'es plus maître de ta liberté, tu dois être maître de ta vie

Bref pour moi le problème c'est pas le suicide en lui même moi ce qui m'intéresse c'est la vie, et quand t'as plus d'issue et bien voilà ce qu'il se passe.
Encore une fois la prison telle qu'elle est, c'est tout sauf le lieu de la remise en question, c'est un lieu de survie et certains ne peuvent plus survivre n'ont plus la force, soit on leur donne envie de vivre, donc ça implique de changer les conditions de détention et de mettre un sens à cela, soit on les laisse mourir ...
@Damnée


Mettre un sens, c'est aussi faire confiance à l'intelligence humaine, où qu'elle soit et mettre à sa disposition ce qu'il faut pour "lutter contre l’obscurantisme et la désinformation". Voilà ce qui vient d'être signé entre le CP de Riom et l'université de Clermont.
https://www.lamontagne.fr/riom-63200/actualites/des-professeurs-de-l-universite-a-la-prison-de-riom-pour-des-conferences-de-vulgarisation-scientifique_13539614/
D'accord, ça ne suffit pas. Mais déjà, c'est considérer les détenus comme des sujets dignes d'être instruits, leur donner autant qu'à l'extérieur l'accès à la connaissance, ce qui est d'autant plus vital lorsque la peine s'allonge et que le monde continue d'avancer loin de soi. On le sait tous : la sortie est d'autant moins pénible qu'elle a été préparée dès le premier jour d'incarcération. Utopique ? Oui. Et alors ?